Corps diplomatique

Un corps diplomatique, composé en grande partie de Kaldoreï et d'Humains devrait débarquer d'ici quelque jours.

Il s'agit de gens représentant une organisation neutre et pacifiste qui ne représentent aucun danger pour notre integrité. Ils seront de toute manière désarmé avant de poser un pied sur notre île.

L'organe directeur de Quel'Drassil, par la voix de l'Intendance recommande à la population de ne pas s'attarder plus en avant sur la présence de ces gens. Il demande à ceux qui garderaient une quelconque haine, compréhensible, auprès des Kaldoreïs ou des Humains de ne pas en faire l'expression durant la visite diplomatique.

Toute personne faisant preuve d'agressivité, verbale ou physique à l'égard de nos hôtes se verra arrêtée et jugée par les force de sécurité au même titre que si cette agressivité était destinée à un citoyen de l'île.

Sont declaré sous couvert de l'immunité diplomatique:

Dame Aelwenn, Prêtresse
Dame Aénor
Dame Elistraë
Dame Nedylene
Dame Nhiouashar, Mage Draeneï
Dame Vaya

Sieur CrileLoup, Barde des Tisseurs de Paix
Sieur Hongxathu

Lu et approuvé.


Ranger-Générale Dead Aim

Dès l'arrivée au port ils furent accueillis sans faste particulière, certes, mais avec une grande courtoisie. Et c'est tout ce qu'ils attendaient en vérité car il ne s'agit pas d'une délégation empreinte d'autorité légale mais bien de chargés de mission pour ce qui avait l'allure d'un rapatriement sanitaire. En conséquence ils veillèrent à ne pas abuser de la protection diplomatique dont on les avait fait bénéficier, préférant se laisser guider dans les méandres de la petite cité encore endormie à cette heure matinale.

La seule chose dont disposait le barde, c'était du nom de Sïlwenne, écrit avec l'alphabet sindoreï, et des armes de la baronne Amelie Bayle telles qu'il les avait mémorisées dans son hôtel particulier de Hurlevent. Il avait également conservé le document officiel d'invitation expédié quelques temps auparavant.

A leur grande surprise ils prirent conscience que les habitants tenaient bien plus des Hauts-Elfes que des Sindoreis, la plupart évoquant des vétérans des guerres passées. Ce fut un réel soulagement car ils firent l'économie de bien des gesticulations et mimiques. Leur escorte attendait qu'ils soient tous réunis pour les guider en présence de l'autorité locale, et en attendant on leur avait réservé la jouissance exclusive d'un pavillon de chasse, non sans leur adjoindre un couple de guides/serviteurs/intendants.

Les lieux, à vocation essentiellement militaire, étaient tout de marbres rouges et de dorures, bien dans la lignée de l'architecture élancée des fils et filles du Haut-Soleil et respiraient, malgré leur rigueur martiale, un goût certain pour les belles choses finement ouvragées.

C'était sans doute une terre agréable. Mais ils n'avaient pas le coeur à en profiter et prirent leur mal en patience en attendant l'arrivée des derniers de l'expédition.

La Ranger-Générale se rendit sur le port dès qu'elle fut avertie de l'arrivée du corps. Elle savait que c'était à l'Intendant de l'île de s'en occuper, mais ne pouvait résister à la tentation de surveiller les opérations elle-même. La mort réçente d'une Apothicaire en Eversong avait pas mal refroidie leurs relations avec Tranquillien et Undercity, elle tenait donc à être présente.

Et puis, ça lui permettrait de s'occuper. De ne pas penser. Elle en avait bien besoin.

C'est donc une ranger-générale au teint maladif, aux yeux cernés et à l'attitude générale déprimée qui se rendit sur les lieux.

La magicienne se presente devant son Golem, en souriant legerement.Elle salue Severnaya, lui chuchota quelque mots.
"Il y a de l'Ombre qui s'echappe de la Dame Courvent.J'ignore ce qu'elle devient..Si la dose augmente, on risque d'avoir des Ombrefiels.Arrangez vous pour faire envoyer deux brises-sorts à l'infirmerie."

Puis, elle s'approche des kaldorei,et leur fait un grand signe de la main.

"Bonjour, Tisseurs de Paix.Heureuse de vous voir ici.La coque d'Ombre a eté vaincue, assez facilement.J'en ai extrait plusieurs fioles, et j'en ai retourné l'essence, contre elle-même.J'envisage eventuelement de chercher à comprendre la nature des evenements qui l'ont touché, à l'aide de machine.Mais peut-être des moyens clericaux seraient moins dangereux et plus efficace.De toute façon, c'est à Vaya de decider."
La magicienne se tourne vers la prêtresse, et lui sourit.

"Si vous avez des questions ou quoi que ce soit de suite, n'hesitez pas à demander.Sinon, j'ai du travail."

Depuis le bateau, de grand yeux noisettes et inquiets observent le port. Alors que les tisseurs ont déjà rejoint amelie sur le quai, Vaya reste hésitante.

Le voyage n'avait pas été des plus joyeux, elle n'avait jamais aimé les bateaux et cela n'avait pas amélioré son humeur. Son esprit était passé par toutes sortes de phases allant de la fureur, au desespoir, du déni à l'acceptation.

Elle était resté très silencieuse, perdue dans ses pensées, echaffaudants des plans, imaginant des traitements afin de se rassurer, de se donner une illusion de controle. De temps un temps elle souriait à l'un de ces voyageurs blancs qu'elle seule semble voir, leur visages chaleureux lui redonnant confiance un instant. Plus d'une fois les tisseurs ont remarqué cette étrange manie de sourir au vide, et elle avait essayé de se controler, craignant de passer pour une folle.

Elle avait eu plus d'une crise de nausée, ses angoisses cherchant desesperement à fuir hors de son corps. Elle se sent maintenant, vide, épuisée, mais presque en paix, appréhendant seulement la vue du corps inerte de son épouse. Elle hésite à avancer sachant qu'elle devrait avoir l'esprit le plus clair possible pour prendre les bonnes décisions.

Ses yeux se détourne un moment vers l'ocean, cette mer qui ne l'a jamais séduite lui parait soudain accueillante. Elle pourrait encore partir, et une petite partie d'elle même partirait volontier. Mais elle avait fait ce long voyage pour voir d'elle même l'état de son amour. L'heure n'est plus à l'hésitation, se force t'elle à penser, je dois me montrer forte.

Une soudaine nausée monte alors en elle et elle ne peut retenir le liquide puant et dégoulinant qui s'échappe d'elle. Esperant que personne ne l'a vu vomir cet matière noiratre, elle se nettoie le visage avec soin. Mais malgré sa gène, cet accident malencontreux l'a vidé de ses dernieres angoisses, et elle se sent le coeur plus tranquille, prete à affronter la vérité de visu.

Elle respire profondément, comblant le vide laissée par la noirceur fugitive, puis place un pas hésitant sur la rampe menant au quai, et un autre, et encore un autre, sa volonté s'affirmant à chaque pas. Et c'est un pied sur, et décidé, qu'elle pose sur le quai. Elle prend prend une nouvelle bouffée d'air marin puis contemple la cité elfique un instant avant de rejoindre les tisseurs, saluant amélie et les elfes présents pour les accueillir.

Syldur Bloodtears, un mage de sang vêtu de pourpre et de noir, se trouvait parmi les elfes présents sur le débarcadaire au moment de l'arrivée des Tisseurs de Paix.

Visiblement pas très franchement enjoué par la présence de Kaldoreï, Syldur se montra néanmoins poli et accueillant, tout en restant distant et réservé. Il adressa en revanche des sourires bien plus francs et affichés aux humains de l'expédition des Tisseurs.

Le barde kaldoreï ne fait aucune difficulté face aux mesures de sécurité imposées par la garde locale. Au contraire, il s'y prête avec bonne volonté pour hâter le moment de retrouver leur amie.

Le mouvement de Vaya n'échappe pas à son regard, et pour cause : Ce n'est pas la première fois qu'elle a ce reflux et expulse de son corps cette noirceur immonde dont ils n'ont encore rien pu apprendre. Aénor vient au devant de Vaya, comme à son habitude, le coeur plein de compassion pour son amie.

Après avoir salué chacun selon son rang, le barde prononce ces mots à son tour :

- "Nous avons pris connaissance avec une grande tristesse de la nouvelle que vous avez bien voulu nous transmettre seigneur Syldur. Il nous tarde de rejoindre notre Tisseuse de Paix et d'apprendre tout ce que vous voudrez bien nous communiquer. Et nous sommes bien conscients du grand honneur que vous nous faites à nous accueillir malgré les stupidités insondables de la politique de Fandral. Croyez bien que nous nous en dissocions sans états d'âme."

La Ranger-Générale salua le barde pour ces paroles.

- Contrairement à la plupart des gens ici, je me fiche de l'histoire passée entre nos peuples. La chose qui me fera attaquer un kaldorei, ça sera de le voir m'être hostile à moi et aux miens.

Elle eut un rictus.

- Ces temps-ci, j'attaque beaucoup de kaldoreis. Votre Archidruide est vraiment un rabot à merde.

La ranger montra l'hôpital de la ville, à l'est de leur position.

- Pour ceux qui sont vraiment impatients, j'vous montre le chemin. Pour les autres, vos quartiers d'habitations, c'est plus au sud.

"La haine et les différents qui séparent nos deux peuples sont bien plus séculaires que les vaines querelles entre la Horde et l'Alliance. Mais Dame Jaylini et vous-même avez montré votre bonne volonté à ne pas confondre les elfes de sang avec les Biens Nés corrompus de la Reine Azshara d'autrefois ... c'est donc avec un respect plein de grattitude envers votre attitude passée à la Fête de la paix en Eversong, que je vous accueille, Crilelou.

Severnaya et moi-même allons vous conduire à votre amie, si vous le voulez bien. Dame Bayle pourrait vous expliquer plus en détail le mal qui frappe Jaylini, je pense."

Après avoir souri à la mention du "rabot à merde" - non sans avoir manqué de s'éclater de rire fort peu élégamment - le barde écoute le seigneur Syldur qui parle avec beaucoup de sagesse. L'impatience est grande dans le groupe de revoir Jaylini, aussi accepte-t-il immédiatement la proposition faite avec beaucoup de reconnaissance.

- "Nous vous sommes redevables de cette bonne volonté. Nous avons à coeur, nous autres Tisseurs de Paix, les intérêts de tous les vivants d'Azeroth et l'union des forces contre l'Ennemi : la Légion Ardente et ses avatars tel le Fleau. Et nous n'aurons de repos tant qu'un seul guerrier, qu'un seul mage ou qu'un seul trouvère se trompera d'adversaire."

"Nous sommes au service des peuples tout comme l'est dame Jaylini. Nous sommes prêts à vous accompagner et à échanger avec qui le souhaitera ce que nous avons déjà pu apprendre."

La ranger escorta le petit groupe vers l'hôpital, avec une poignée de ses soldats.

Le trajet ne dura que quelques minutes, la base étant assez petite et compacte. Après avoir pénétrés dans un batiment de marbre blanc et rouge, à l'ambiance saine et fraiche, le groupe traversa plusieurs halls et pièces dédiés à la remise en forme et aux soins.

Finalement, le groupe de rangers s'arrêta devant la porte d'une autre salle. Severnaya leur fit signe d'entrer.

A l'intérieur les attendait une prêtresse aux cheveux gris. Elle portait une robe de tissu runique et un diadième du Soleil. Allongé sur un lit à l'air confortable, reposait le corps serein de Jaylini. Elle était vétue d'une robe de style thalassienne, et une caisse reposait à ses côtés. Ses tatouages faciaux étaient étranges, trop étendus, comme éclatés.

- Bonjour, messieurs-dames. Si je peux me permettre, votre amie est des plus étranges ... Ses affaires personelles sont réunies dans la caisse à ses côtés.

La prêtresse secoua la tête.

- Malheureusement, je n'ai pas réussie à la soigner ... Je vous présente mes plus humbles excuses.

Vaya regarde le corps inerte de son amour avec chagrin, confusion, et angoisse. De petites larmes apparaissent le long de ses paupières tandis qu'elle parcourt du regard les longues jambes musclées. Le torse mouvant lentement tandis que son elfe respire la rassure quelque peu.

Elle esquisse un mouvement vers sa Jaylini endormie, désirant la toucher du bout des doigts, puis se ravise, inquiete. Elle reste un long moment silencieuse, ses yeux fixés sur ceux, éteint, de la demi-keldorei.

Se tournant vers les autres, révélant l'émoi qui la traverse dans son visage empli d'un paisible chagrin, elle dit lentement, et calmement.

"Je voudrais rester seule avec elle, un moment."

La magicienne hoche la tête, et adresse un fin sourire à Vaya, avant de quitter lentement la pièce.Elle passe ensuite ses lunettes d'ingénierie, s'embusque dans un coin, et concentre pour surveiller les émanations magiques de la pièce.

Elle était là... si petite, si fragile.

Il avait tellement envie de la prendre dans ses bras mais se l'empêchait, par égard pour Vaya, par égard pour sa Lune qui aurait pu craindre le regard des autres sur eux sous forme d'un choc de cultures. Il ne voulait laisser croire qu'Aénor était moins que sa louve, elle en aurait souffert. Seuls ses yeux de lumière, ternis, trahissaient l'ampleur de son désarroi.

Jaylini, si petite, si fragile...

Ses lèvres bougent un peu, prononçant les paroles qui montent en lui comme une litanie à l'adresse de toutes les puissances de bonne volonté. Elune... aide-moi.


Que tu es belle, métisse à la peau satinée,
Prise dans l'étau morbide de la fatalité.
Qu'il est triste ton visage sous ce regard éteint
Que ronge l'ombre rampante de tes tatouages malsains

Jaylini, par amour et par nécessité
J'implore ce haut Soleil, toutes les divinités
A cette heure où mon coeur se serre de désarroi
Envahi de tristesse, tremblant de tant d'émois.

Ma main serre les doigts de mon élue présente.
En elle je puise la foi, je refuse cette descente
Dans les affres d'une angoisse qui voudrait engloutir
Toute vélléité de combattre ou d'agir.

Nous trouverons, mousmé, le chemin salvateur
Qui sonnera la fin de ce coma menteur
Je ne sais où chercher, je ne sais où puiser,
Je n'ai qu'une seule foi : je ne t'abandonnerai.

Tu es notre Tisseuse, soeur d'armes pour la paix
Mais tu es tellement plus, complice comme jamais.
Je me souviens, ému, d'étreintes malhabiles,
De coeurs qui trop contiennent d'émotions infantiles.

En avions-nous le droit, je ne saurais le dire,
Mais nous l'avons vécu sans jamais nous mentir.
Tu l'as lu dans mes yeux, je t'ai vue frémissante.
Mais nous ne voulions trahir : pas d'avenir ensemble.

Nous nous sommes aimés, je le crois, je le sais.
Tu m'as beaucoup donné, plus qu'il ne le faudrait ?
Je ne veux pas le croire, car même dans ces instants
Nous avons conservé l'esprit clair et vibrant.

Quel est donc ce cauchemar dans lequel tu nous plonges ?
Et quelle est donc cet ombre sur ton visage d'ange ?
Je connais tes tatouages, je les ai embrassés,
Ils n'avaient cette allure de cage enténébrée.

Vaya, Aénor, et vous qui êtes si proches,
De notre couturière habile à faire les poches,
Unissons nos efforts et traquons sans répit
La moindre trace suspecte, l'indice le plus petit.

Je retrouverai ma Jay, qu'elle soit morte ou vive.
Au coeur des pires orages, des cauchemars les plus vils.
Dussè-je te chercher dans les méandres du Temps,
Tu reviendras mousmé, je t'en fais le serment.


Sa main libère celle de son élue, mais c'est pour mieux l'étreindre, la presser contre lui, cherchant un réconfort devant le spectacle de cette petite soeur égarée. L'émotion est grande et il souffre aussi pour Vaya qu'il hésite à réconforter de peur d'être mal compris. Alors, avec une grande douceur, il lui murmure quelques mots :

"Courage Vaya, rien n'est encore écrit. On va faire ce qu'il faut."

Syldur sortit avec discrétion et pudeur de la pièce, sur la demande de l'humaine. Il ne put cependant ignorer le poème déclamé par Crileloup derrière la porte, et comprend toute l'étendue du talent et du chagrin du barde. Son coeur se sert un instant, puis le mage secoue la tête.

"Juste des Kaldoreï. Ce ne sont que des Kaldoreï, ça ne me regarde pas ..." dit-il tout bas pour lui-même.

"Viens quand même ici!Et aide moi!"

La magicienne parle dans un souffle, et se montre un instant, à demi derrière une grande caisses.

"Je sais, je suis parano, mais il y a des emanations bizarres en dehors de Jaylini, et je ne voudrais pas que Vaya se retrouve seule alors que des ombrefiels ou les loas savent quel abomination.Aide moi à surveiller la magie ici."

[hrp] désolé, je n'ai pu lire ces posts qu'assez tard, donc le pavé est pour rattraper tout le monde
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Le chasseur et Nhiouashar sont arrivés en même temps que le couple Crileloup-Aénor et Vaya. Dès l'arrivée au port, Hong ressentait l'ambiance électrique de l'accueil. Regardant autour de lui, il voyait des curieux venus voir la délégation des Tisseurs, et sur tous les visages, il lut la même chose : haine, aversion ou au mieux, une froideur affichée. Malgré la courtoisie de leurs hôtes, le kaldoreï se cambrait devant la vague d'hostilité feutrée qu'il recevait.

Lentement, il se défaisait de ses armes et armures pour les laisser sur le navire. Snowhite sa tigresse, se hérissait, ressentant aussi l'hostilité ambiante, mais pour une fois, elle obéit quand le chasseur lui intima l'ordre de rester sur le navire. Nhiouashar, sa compagne avait l'air plus sereine. Et pour cause. Elle n'a pas été élevé dans la haine des sindoreïs et dans ce genre de traditions stupides qui caractérisaient tous les peuples.

Il inspira profondément et décida de laisser parler Crileloup qui sait infiniment mieux manier les mots que lui. Et qui est plus sage par beaucoup de côtés. S'il parlait, il risquait de laisser transpirer la même hostilité qu'il ressentait. Et ils sont tous venu pour voir si l'on pouvait aider une amie, Jaylini. Pas pour faire de la provocation.

Il suivit silencieusement le cortège, ne pouvant s'empêcher de jeter des regards glacés, tempérés par la moue désapprobatrice de sa femme. Il ne sourit même pas au "rabot à merde" mérité de Fandral, tellement il était nerveux.

Et puis là, devant le corps de Jaylini, tout fut oublié. Il n'était plus un kaldoreï en terre sindoreï, plus quelqu'un de l'alliance sur le territoire de la horde. Juste un proche des Tisseurs qui a répondu présent à leur appel. Juste un ami qui vient pour faire ce qu'il peut pour aider une amie. Il entendit Vaya demandant de rester seule avec son aimée. Il aurait tant voulu pouvoir la réconforter. Mais il est des blessures qu'on ne peut lécher que soi-même.

Prenant la main de son épouse, il sortit de la salle, veillant à rester droit et glacé, affichant même un début de sourire cynique, sans montrer aucun chagrin.

Syldur approuva du chef aux propos d'Amélie.

" Mmmh tu as sans doute raison ... Ce mal est tellement curieux. Je n'avais jamais rien vu de tel avant... Tu es plus prudente que parano. Je vais tenter d'aider au mieux..."

Syldur se mit à lancer un sort de détection de magie, pour surveiller la pièce avec Amélie.

Discrètement CrileLoup et Aénor se reculent presque hors de vue. Mais ils n'en observent pas moins la prêtresse humaine frappée d'un mal étrange, cherchant à comprendre la nature de ce qui l'affecte. Ils échangent quelques mots à voix basse, des mots par lesquels il est question encore de ces vomissements noirâtres.

Et puis le barde comment à méditer. Il réflechit à ce tatouage et apprend à ceux qui l'ignoraient encore, qu'il a quelques compétences en la matière, dont il a fait preuve à l'époque où Silwenne tentait d'identifier ses origines. Ils avaient fourni de beaux efforts pour repérer quelqu'un susceptible de leur en apprendre plus sur ces couleurs merveilleuses aux formes draconiques qui ornent le corps de l'autre métisse des Tisseurs, sans grand succès hélas.

Le bal des experts commence et chacun, dès que Vaya les y autorise, se penche sur ce cas étrange et troublant.

Vaya passe un long moment, silencieuse et immobile à observé le corps aimé, ce corps si desesperement vide d'ame. Elle tend la main une fois de plus pour la toucher, puis se ravise.

Tandis que les autres s'éloignent, elle se rapproche et s'aggenouille auprès de la belle elfe endormie. Elle se retourne demandant poliment à tout le monde de quitter les lieux.

Une fois la chambre finalement vide elle se permet enfin plus de relachement, des larmes commençant à couler le long de ses joues. Elle prend la main de jaylini, la pose sur sa joue et reste ainsi très longtemps, les larmes plus vives et drues.

Elle se leve enfin, contemplant son elfe de ses yeux humides puis s'assayant sur le lit auprès d'elle elle lui glisse quelques mots à l'oreille et vient enfin poser ses levres doucements sur celles inertes de Jaylini. Attristée par cette inévitable absence de réaction, elle frotte doucement sa bouche contre celle de son épouse, les touchants à peine, puis se releve et regarde une nouvelle fois tristement celle qui l'a laissée derriere elle, parti en un lieu a jamais innacessible à la jeune pretresse.

Rejoignant la porte, elle laisse les autres revenir calmement pour faire ce qu'ils se sentent forcés de faire, chercher une explication, un moyen de les aider.

Elle les regarde tristement, un par un s'approcher de son épouse et l'inspecter se sentant impuissante et faible, toute petite perdue dans le coin d'ombre où elle s'est réfugiée.

Synwyn se sentait gênée et terriblement déplacée devant cet étalage d'amitié. Elle qui n'avais jamais tant reçu sauf de quelques rares personnes, elle était touché et visiblement avait peine à conserver le masque impassible qu'elle se donnait pour ne pas inquiéter les amis de la métisse.

- Je crains que son esprit n'ait été séparé de son corps, bien que je ne sache pas encore de quelle manière. Je vous apporterais tout mon soutien dans la recherche et le retour de votre amie.

Il fallait trouver un moyen de communiquer avec l'esprit de Jay, n'importe quel moyen pour essayer de savoir ce qui la retenait, ce qui l'empêchait de revenir parmi les vivants et rendait impuissante la magie d'Elune ou de la Lumière.

Le Fil ? Le Fil pourrait-il entrer en contact avec l'esprit de la Tisseuse ? Ca vaut le coup de tenter même s'il n'accordait pas trop de crédit à cette hypothèse. Peut-être n'avaient-ils pas écouté ?

° Jay... si tu nous entends... réponds maintenant, s'il te plaît °

Tout son attention était concentrée sur l'écoute de la moindre vibration secouant la Trame. Où était-elle ? De loin il vérifie tout de même que la couturière porte toujours son Fil à la cheville, comme elle en a l'habitude. Il ne manquerait plus qu'ils en perdent encore un. Et quand bien même ils seraient désormais sécurisés, ça n'était pas une raison pour les disperser dans la nature.

Son esprit était tendu, attentif au moindre souffle, à la moindre sensation susceptible de lui parvenir. On aurait pu le croire, en cet instant, patient et compatissant pour Vaya, respectueux de son chagrin, et c'était bien le cas. Mais s'il était si calme, c'était surtout pour cette attente vibrante d'espoir un peu fou.

Réponds Jay... s'il te plaît.

Aénor, quant à elle, ne peut laisser Vaya ainsi se refermer comme une coquille vide. Elle partage tant la souffrance de la petite humaine que son visage en est marqué. Alors, doucement, elle s'approche d'elle et l'enlace pour lui signifier combien elle voudrait l'aider à supporter cette épreuve. Elle lui adresse des mots qu'elles seules peuvent entendre, des mots de coeur à coeur qui, s'ils ne peuvent consoler, tentent de faire briller la petite lueur d'espoir qui ne veut pas mourir au coeur des Tisseurs et moins encore au coeur de Vaya.

Rien n'est joué.