Une nouvelle religion

(Ici, les aventures de Kronor pendant son absence. Bien que celà soit très "grosbill" c'est vrai, je me débrouillerai pour ne pas dépasser les limites du /supermégajelanceunebouledefeuetvouscreveztousparcquemoijesuisleplusfortettralalalalère ; c'est pas rp, juste une vision de ce qui va se passer dans l'ombre.... )

(bonne lecture)

[pour le début, allez vois le sujet sur le rapport d'exédition d'Ashenvale]


Alérion planait au-dessus du sol, tel un spectre. Sa capuche disparut et laissa apparaître un visage terrifiant. Kronor sursauta en voyant les cicatrices béantes du visage, les croûtes, la peau rougit et presque incandescente. Il n’avait jamais vu réellement le visage de celui qui l’avait vaincu à Blackrock et l’avait laissé pour mort quelques temps auparavant, mais cette vision lui glaçait le sang. Il n’était pas forcément plus horrible qu’un mort-vivant mais sa présence plongeait tout de même l’orc en plein désarroi, et son aptitude à planer n’arrangeait en rien les choses.

_Kronor, tu te souviens de cet homme, et bien maintenant je te demande de le tuer…
_Quoi ?
_Il a voulu te tuer non ? Il s’est servit de toi non ? Et bien maintenant tu dois te venger.

Kronor eut la surprise de ne pas voir réagir Alérion. Il planait toujours, presque bêtement à quelques mètres des deux orcs. Maintenant il ne savait plus que faire.

_Libères-toi de toute contrainte, de toute valeur Kronor. Tues-le… Ou meurt…

Kronor réfléchissait à toute vitesse, analysait la situation : il était perdu sur un rocher flottant quelque part en Outreterre, n’avait pas d’arme, et en compagnie des deux personnages probablement les plus puissants qu’il n’eut jamais rencontré, mais aussi les plus sombres apparemment. D’autant que cette vision spectrale du paladin déchu, fils de Franck Barov, l’ancien ami du guerrier orc lors de la guerre en Hyjal continuait de le terrifier.

_Avec quelle arme ? Demanda Kronor, pour gagner du temps.
_Celle-ci, répondit Harkut.

Une lame brillante et formidablement aiguisée apparut de nulle part, sur le sol, sous les yeux de Kronor. La lame était lisse, parfaite.
_La Lame de vengeance est faite pour toi Kronor… Tues cet homme qui a osé t’humilier face aux guerriers de notre peuple…

Malgré lui, Kronor s’approcha de la lame et tendit la lame. Lorsqu’il toucha le pommeau, une terrible douleur s’empara de lui. Un éclair dans son esprit, une lance dans son cœur, une terrible sensation. Kronor hurla de douleur et de surprise en se jetant en arrière.

_Quel est donc ce maléfice ?
_Prends cette lame Kronor ! Et Frappes l’humain ! Ordonnait toujours Harkut.

Une larme coulant, Kronor tenta une nouvelle approche. Se concentrant de toutes ses forces, il prit à pleine main le pommeau et la lame brilla quelques instants d’une lueur rougeoyante. Le même éclair, la même étreinte, la même douleur. Il crut qu’un poignard avait transpercé son crâne de part en part, et malgré la douleur, il se sentait de plus confiant et fort. Il allait mieux… Il avait toujours aussi mal… Il souffrait atrocement, mais ça ne le dérangeait plus tant que ça, il sentait un pouvoir Extraordinaire émaner de cette épée… … Un pouvoir sensationnel….. Non !

Kronor lâcha l’épée, terrifié par ce qu’il venait de vivre et se souvint alors : plus de corruption… « C’est fini ! Je suis un orc libre ! » Se dit-il.

_Tu veux que je vienne te donner un coup de main ? C’est à toi de le tuer !

Kronor regardait la lame, sous ses yeux. Il comprenait que quelque chose venait de lui faire une promesse fabuleuse, la promesse d’un pouvoir immense, gigantesque. C’était une sorte de corruption démoniaque… mais quelque chose était différent.

_PRENDS CETTE LAME !!!!!

Kronor sentit une douleur le frapper en plein ventre, encore, mais cette fois l’épée n’y était pour rien. Kronor voulu s’éloigner de l’épée mais la douleur s’intensifiait. Harkut le faisait souffrir ignoblement. Plus il s’éloignait, plus il souffrait.

_YYYYAAAAAARRRGGGHLLLLLL !!!!!!!!!!!!!!! Un cri perçant déchira le ciel.

Kronor bondit alors sur la lame magique et cette fois, la douleur perçante dans son esprit apparut comme un soulagement, et celle de son ventre avait disparue. Rugissant de rage, il bondit alors sur Alérion. Peu importe le sang qui coulerait, maintenant il voulait en finir vite ! Fallait en finir.

La lame tranchant le spectre, passant au travers. Alérion ne cilla pas.

_ ????????

Kronor lança une nouvelle attaque à travers le spectre, rien ne se produisit. Harkut éclata de rire.

_Parfait Kronor ! Laisses-moi maintenant te compter l’histoire de l’épée qui captura l’esprit de son porteur… *ricanement*

A la grande surprise d’Harkut, Kronor lança l’épée magique vers lui. La lame volant et tournoyant vint se planter dans le bouclier d’énergie d’Harkut, qu’il avait pu lever juste à temps. Kronor rugissait de colère. Harkut regardait l’orc avec désapprobation.

_J’ai vu ce que tu voulais de moi Harkut ! Et ma réponse est « non » ! Je ne participerai pas à l’avènement d’une nouvelle Force Ténébreuse dans le monde !
_C’est ton dernier mot ?
_Parfaitement ! Je mourrai libre et fier !
_La mort est une erreur stupide… Ton âme ira rejoindre toutes celles de nos victimes, dans le Néant distordu, et tu souffriras dans les Ténèbres pour l’Eternité !
_Tu délires !

Harkut souffla de lassitude.

_Mais pourquoi je parle trop là ?

Harkut lança un trait d’ombre sur Kronor qui restait debout, bêtement, regardant le sort fondre sur lui. Mais le spectre d’Alérion s’agita enfin, il vint planer entre Harkut et Kronor et dévia le trait d’ombre, qui alla exploser sur un rocher. Kronor pu sentir la rage instantanée du Seigneur Harkut, peu avant qu’une voix rugissent dans la tête de l’orc.

_Il n’a pas d’échappatoire, il n’y a pas d’espoir, même sans toi ce n’est qu’une question de temps avant que Draenor ne sombre dans le Néant, et le portail ouvert emportera Azeroth… Il est inutile de résister à Notre Puissance…

A peine la vois s’était tût qu’une autre, moins forte prit le relai dans l’esprit de l’orc décontenancé.

_L’heure de mourir n’est pas venue pour toi Kronor, mon vieil ami… Enfuis-toi par le rocher derrière toi, en forme d’ours, et saute sur le rocher déchiqueté en contrebas…

_Quel imbécile celui-là !

Harkut entama l’invocation d’un nouveau sort mais Kronor avait disparut.

_Non ! Il n’y a pas d’échappatoire ! Il n’y a pas d’espoir ! KRONOR !!!!

Kronor ne se retourna pas, déjà il escaladait le gros rocher noir en forme d’ours et parvenu au niveau de ce qui aurait pu être la tête regarda en contrebas. Il n’y avait rien si ce n’est le néant, l’espace… Par contre plusieurs rochers flottaient autour dont un assez gros pour l’accueillir. Il prit son élan et…

_Où crois-tu aller gamin ? Si tu sautes tu mourras !

Kronor ne put sauter. Quelque chose avait agrippé ses pieds, quelque chose d’invisible mais terriblement efficace. Ses pieds étaient collés à la paroi. Kronor sourit.

_Tiens c’est étrange je croyais que tu voulais me tuer…
_Ton âme ne me servirai à rien si tu sautais…
_Ah c’est donc ça ? Bon et bien si tu avances encore d’un pas je saute !

Harkut sourit.

_Et comment vas-tu faire toi qui ne peut pas bouger d’un pouce ?
_...
_Il n’y a pas d’échappatoire !

Kronor savait qu’il était en situation délicate. Il n’avait pas le choix pour le moment.

_Adieu…
_OK !!!! OK ça me va ! Que veux-tu de moi ?

[A suivre]

Kronor et Harkut marchait à présent le long du Sentier de la Gloire menant à la Porte des Ténèbres. Kronor n’avait jamais fait attention aux cadavres de draeneïs, formant le chemin, mélange de squelettes et de sang. La Péninsule des Flammes Infernales était, comme à l’accoutumée en ces temps toujours aussi ravagée, le ciel marqué par la plaie béante cisaillant ce monde.

_Que sais-tu du Néant Kronor ? Demandait Harkut.
_Je sais que les démons tirent leur énergie du néant, qu’ils en viennent… c’est tout, je n’ai jamais eut d’attirance pour la démonologie.
_Les démons sont des créatures purement magique, ne pouvant prendre consistance dans le monde matériel qu’en s’abreuvant de magie et, même ainsi, leur existence reste précaire. Ils viennent d’un univers immatériel constitué d’énergie pure, de magie, se situant par delà le temps et l’espace. Il ne s’agit pas véritablement d’un lieu, mais comme quasiment aucun mortel n’est capable de l’appréhender, nous préférons l’imaginer telle une sorte de dimension parallèle coexistant avec la notre. Le Néant Distordu est ainsi vu par la plupart des démonistes des deux mondes qui tirent leur énergie de cette dimension et invoquent ces créatures faîtes d’éther, ces entités étonnantes et avides de pouvoir, en général le seul trait de leur âme aussi sombre que leurs desseins. Mais j’ai une autre théorie sur le Néant. Vois-tu Kronor, je crois que les démons ne sont pas des créatures à proprement parler, je pense que les démons sont dépourvus de corps et d’âmes. Qu’ils sont des êtres dont l’essence est faite de pensées et d’émotions pures, et dont les pulsions ne sont pas guidées par ce que nous appelons la raison. Ces entités sont le reflet du subconscient des mortels, le miroir de notre psychisme mouvementé alimenté par nos espoirs, nos désespoirs, nos instants de rage et nos plaisirs…
_Mais comment se fait-il alors qu’ils aient des formes définies ? Ces gangr’soldats, ces chiens infernaux, ses maîtres du courroux, ses Seigneur des Abysses, ses fiels ?
_Ils sont issus du subconscient des mortels, et prennent donc l’apparence que ceux-ci veulent bien leur donner, que les mortels les imaginent…
_Mais puisqu’ils n’ont pas de consistance physique…
_Dans les tréfonds de l’esprit des mortels, ils trouvent des formes et des attributs dont ils se servent pour façonner l’enveloppe charnelle qui leur permet de se manifester dans notre monde, fait d’espace et de temps.
_Mais certains ne sont pas réellement des démons ? Je veux dire les Eredars n’ont pourtant pas été imaginés par les mortels…
_Les Eredars ont été corrompus par le premier qui a su manipuler l’énergie du néant. Sargeras le Titan a su rassembler ses forces derrière lui, il a su corrompre des espèces de notre univers, pour les mener dans l’Ombre. Ces démons là sont comme els autres dans le Néant, une énergie alimentée par le subconscient des mortels, à la différence qu’ils n’ont pas besoin d’eux pour se créer une enveloppe charnelle, juste besoin d’eux pour reconstituer l’original en quelque sorte… Ceux-là restent les plus puissants.
_Mais… c’est sur tout ça ?
_Personne n’imagine le Néant tel que je le conçois et je crois être dans le vrai…
_Mais alors ? Que demandes-tu ?

Harkut prit une profonde inspiration et reprit.

_Dans ce néant, dans cet univers éthéré, il existe des centaines de milliers d’êtres différents, se nourrissant chacun des pensées et des fantasmes des mortels, beaucoup sont secondaires, quasiment négligeable. Certains finissent par prendre la forme d’un démon tel que l’invocateur les a imaginé pour finir soit à la solde d’un combattant démoniste, soit perdu dans un monde crépitant d’arcanes. Et quand il n’y a plus d’énergie suffisamment stable sur notre monde, ils disparaissent pour rejoindre leur Néant… Voilà l’avantage qu’on ces démons là, ils ne peuvent mourir. S’ils sont vaincus au combat, détruits, ou en manque d’énergie leur être retourne dans le Néant. Et ils attendent qu’on les réinvoquent ou continuent de se nourrir des craintes et espoirs des mortels… c’est ainsi que je crois que des démons tels que Mannoroth … ou même Archimonde sont là, quelque part dans le Néant en attendant leur heure. Leur enveloppe charnelle a été vaincue, mais leurs âmes, si l’on peut appeler leur être ainsi, s’en est retourné dans le Néant, surement moins puissants car affaiblis, mais existants tout de même. C’est là que je veux en revenir : on ne peut pas vaincre les démons, c’est un combat éternel car ils reviendront toujours et sans cesse. Comment expliques-tu que les démons soit si nombreux ? Certes ils sont nombreux, mais avec les pertes qu’ils ont subis ils sont toujours aussi déferlants… Vois-tu je crois que se sont les mêmes qui sont invoqués, réinvoqués, encore et encore…. Les démons sont immortels… dans tous les sens du terme.
_Quel rapport avec toi ? Enfin avec nous ?
_Il existe dans le Néant Distordu des entités plus puissantes que d’autres, celles-ci ne sont pas d’anciens mortels corrompus mais ont toujours existés sous leur forme éthérée. Parmi les plus puissante celles qui se nourrissent des sentiments les plus répandues chez nous : la rage, la peur, le désir, la cupidité… ces êtres sont plus que des démons, ils pourraient presque être considérés comme des dieux. Ils sont bien trop puissants pour qu’on puisse les invoquer à jamais, mais il suffit simplement de leur prêter allégeance pour se voir offrir des pouvoirs considérables, car si puissants sont-ils, ils interagissent avec notre milieu.
_Comme si les démons ne suffisaient pas……
_Ces entités là cherchent à s’imposer d’elles-mêmes, ils ne sont pas des démons, ils sont bien plus que ça ! Un pouvoir absolument incroyable car ils offrent à ceux qui les aident le savoir, l’énergie, l’immortalité même…
_Alors c’est ça ? Tu recherches l’immortalité et la puissance en aidant des forces éthérées jusque là inconnues ?
_C’est simplifié mais on peut voir les choses ainsi.
_Quels sont ces êtres ?
_Il n’y en a que deux que je reconnaisse : Chen et Arkhar. Chen est une l’entité qui représente à la fois le désir pervers de chacun, on dit qu’il dirige un groupe de succubes encore plus malsaines que els démons que nous connaissons… mais toutes les succubes lui reconnaissent ce mérite, c’est un vicieux ! Il aime aussi tout ce qui se rapproche de la douleur, du mal que chacun des mortels peut se ressentir et se délecte de leurs souffrances.

Kronor déglutit avec difficulté.
_Arkhar lui se nourrit de la rage et de tous les sentiments guerriers. A chaque bataille sanglante il devient un peu plus fort, à chaque bataille il observe les grands héros et les attend lorsque la mort les frappe dans le néant pour leur offrir l’immortalité dans les Ténèbres. On dit qu’il est fait de sang, son énergie, son être est une sorte de mélange de tous les sangs qui ont pu couler sur notre monde… Un être enragé d’une puissance colossale. Il anime les esprits des fous et se joue des esprits guerriers, à chaque sentiment de rage, de haine quelconque, Arkhar y est pour quelque chose.

Kronor ne dit rien, il écoutait, un peu plus horrifié à chaque fois qu’il en apprenait. Cependant, il devait en savoir plus et gagner du temps jusqu’à trouver le moment adéquate où il pourrait s’enfuir.

_Le temps est venu pour ces Dieux d’obtenir la place qu’ils méritent dans ce monde ! Bientôt, ils écraseront les démons au rang secondaire et ils deviendront la nouvelle puissance ténébreuse ! Tant qu’il restera un seul mortel de vivant, les dieux du Néant gagneront toujours plus de puissance ! Et ce jour-là ! Pour avoir servit nos Dieux, nous recevrons le présent suprême ! Celui de l’immortalité ! NOUS deviendrons des Dieux !

« Complètement malade, fou à lier, déjanté » Kronor se disait. IL n’eut pas le temps d’en dire plus. Un groupe de grangr’orcs, des orcs du Chaos bondirent de chaque côtés de la route et tendirent leurs lames vers Harkut et Kronor.

( Très bon texte, tu relie bien les Dieux du Chaos à l'univers de Warcraft, et l'explicaqtion sur la nature des demons tient bien la route. La suite ! )

_Tu sais te battre Kronor ?
_...
_Non ? Je m’en doutais un peu, alors regardes ce qu’offrent le Dieux du Néant !

Harkut ferma les yeux et murmura un sort. Ses mains vibrèrent et crépitèrent d’une énergie verdâtre extrêmement brute. Il leva une main et libéra le ciel… Rien ne se produisit.

_Et ?
_Sois patient Kronor.

Les orcs s’approchaient dangereusement. Le plus gros d’entre eux brandit sa hache et un frisson parcouru le monstre rouge. Il lâcha son arme et hurla de douleur. Kronor remarqua avec surprise et horreur d’immenses crevasses sanglantes se former dans la peau du grang’orc, d’horribles pustules apparurent et des cloques suintantes envahirent le corps du malheureux qui se pliait maintenant de douleur, préférant s’arracher la peau que de subir les maux. Les autres furent frappés par le même mal et s’écroulèrent en se roulant au sol et s’arrachant la peau.

_C’est terrible ! Balbutia Kronor.
_Oui, Chen offre ce genre de don à ces plus fidèles serviteurs…

Kronor ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais il ne parvint à émettre aucun son. Même pour ces frères corrompus, ces ennemis, il éprouvait de la pitié en les voyant se transformer d’eux-mêmes en chair sanguinolente pourrissante et gémissante.

_Tu viens d’avoir un infime aperçu de ce qu’on peut faire quand on offre son allégeance aux Dieux du Néant. Et vois-tu, lorsque j’ai lancé ce sort, j’ai ressentit au plus profond de moi-même l’intense satisfaction de Chen, et l’ai sentit jouir de la douleur de ces orcs…

Kronor voulut vomir mais se retint. Harkut poursuivait sa route vers la Porte des Ténèbres.

Après deux heures de marche sans incident notoire, les deux orcs arrivèrent au pied des marches du Destin, et l’imposante Porte que Kronor commençait à connaître très bien. Harkut reprit son récit.

_Comme tu peux t’en douter Kronor, une fois que l’on s’engage sur cette voix, aucun retour n’est possible. Plusieurs sectes et groupuscules de par le passé ont tentés de servir les Dieux du Néant. Ces groupes, très secrets n’ont jamais été très actifs, et jamais quittés Draenor. Aujourd’hui nous sommes encore plus forts, nous réunissons les groupes et je dirige le plus puissant d’entre eux. Il n’y a que trois voie possible pour les fidèles : la grosse majorité d’entre eux ne sont voués qu’à mourir, les faibles, ceux qui ne méritent pas l’attention des Dieux servent toutefois à les satisfaire dans le sang et par les âmes…
Les Champions, ou les plus forts, se voient accordés des pouvoirs incommensurables. Mais ceux-ci succombent parfois à la folie. L’énergie du néant, crépitant en eux, mutent leurs corps et les corrompent au point de devenir des horreurs de chaires et de sangs sans noms et sans âmes. Ils deviennent des bêtes effroyables qui n’ont plus qu’un seul destin, celui de mourir, au combat, entre les griffes de créatures plus fortes, ou tout simplement terrassés par les énergies distordus qui parcourent leur corps.
_*gloups*
_Enfin, le but suprême pour nous tous… L’immortalité. Les plus grands champions se voient accordés des récompenses ultimes et ceux qui sont assez fort pour ne pas succomber à la folie obtiennent des pouvoirs dépassant l’imagination. Nous ne devenons pas des démons à proprement parler, mais encore plus forts qu’eux. Nous devenons immortels, nous nous rangeons auprès des Dieux que nous avons servis et nous sommes adorés comme de grands champions, des légendes, des « Dieux »… Mais aucun mortel n’est parvenu jusque là, tout simplement car aucune guerre n’a pu être mené au nom des Dieux du Néant. Mais l’heure est pratiquement arrivée. Lorsque nous serons suffisamment nombreux alors nous invoquerons nos démons, nos créatures, plus fortes que les pitoyables démons actuels, et nous marcherons sur le monde dans une orgie de feu et de sang ! ET nous deviendrons des Dieux !
_Il n’y a plus de wyverne pour Thrallmar je suis navré… Vous devriez attendre.

Un orc attendait près de la porte, il avait vu Harkut arriver près de Kronor. « le voilà le moment » se dit-il. Kronor prit la parole.

_Aaaah ! Mon cher frère ! Je suis ravi de vous voir ! Il n’y a pas de wyverne ? tant pis nous prendrons le prochain n’est-ce pas Harkut ? Souriait-il.

Harkut arqua un sourcil.

_Je sais ce que tu essaye de faire Kronor, c’est voué à l’échec ! Si tu as peur de lui dire, à ce brave soldat d’Orgrimmar qu’il se trouve en présence des deux plus grands Seigneurs du Guerre de l’histoire et qu’on va le tuer immédiatement, ne te gênes surtout pas…
_Non !

Kronor bondit sur Harkut alors qu’il se préparait à lancer une dague vers le cou de l’orc, abasourdi. Kronor frappa Harkut au visage tandis qu’une chaîne jaillit de nulle part pour enfermer Kronor dans son étreinte. Kronor sourit malgré la douleur, il avait réussi, plusieurs orcs, des trolls et des taurens en faction étaient apparus de toute part pour porter secours à Kronor.

_Je vois… Tu te crois sorti d’affaire Kronor ? N’oublies pas qui je suis !

Les chaînes lâchèrent leur étreinte… Kronor respira avec difficulté tandis que les soldats d’Orgrimmar bondissaient sur Harkut, qui éclata de rire.

_Tu ne m’échapperas pas Kronor ! Ton destin est scellé !

Kronor prit sa pierre de foyer, aux lignes vertes et délicates qui habituellement lui servait à rejoindre Harkut, le chaman, le bon et sage Harkut… celui qui riait aux éclats en voyant les lames et les flèches passer au travers de son corps devenu éthéré. Il jeta la pierre au sol et prit une lance. Il la brandit et fracassa la pierre en plusieurs morceaux.

Harkut disparut dans un léger nuage éthéré, toujours riant lugubrement. Les soldats complètement surprit se tournèrent tous ensuite vers Kronor.

_C’était qui lui ?

Kronor regarda les trolls et les orcs qui le fixaient intensément.

_Menez-moi à Nazgrel…… Immédiatement !

Kronor pénétra dans l’imposant bastion de Thrallmar, escorté par deux grunts. Nazgrel était affairé à discuter autour d’une carte de Draenor avec plusieurs généraux de la Horde, dont un elfe de sang. Un des deux grunts s’avança vers Nazgrel et présenta Kronor :

_Ô Conseiller Nazgrel, un évènement vient de se produire à la Porte ! Et cet orc semble être en possession d’informations de la plus haute importance.
_Très bien… patientez quelques minutes encore…

Kronor et les deux grunts s’isolèrent dans un coin du hall pendant près d’une heure. Nazgrel semblait occupés et ses généraux partaient et arrivaient les uns après les autres. Enfin, après une attente interminable, Nazgrel fit signe à Kronor d’approcher. IL obéit et vint se placer entre deux généraux, un orc et un troll. Nazgrel prit la parole.

_Alors ? Kronor fils de Kron’bard, fils de dragonmaw *sourire narquois et ricanements des autres*, tu as vu quelque chose ?

Nazgrel semblait légèrement moqueur. Kronor se souvint que Nazgrel avait obéit à Harkut pour garder Kronor en vie et l’envoyer à Quel’Thalas.

_Non je… Enfin si… Bon !

_Kronor nous sommes pressés ! Abrèges au plus court.

Il était gonflé de demander d’abréger alors qu’il attendait depuis une heure.

_Je crois qu’une nouvelle menace vient d’apparaître…
_Ah ? Et laquelle-est-ce ?
_Un groupe qui voue une adoration envers des sortes d’êtres divins venus du Néant et qui veulent envahir le monde dans l’unique but d’obtenir toujours plus de pouvoir et satisfaire leurs dieux.
_...
_...
_Navré Kronor, ça ne me dit rien ! Et je crois que tu aurais tout intérêt à prendre les armes contre la Légion Ardente plutôt que d’inventer des histoires à dormir debout !
_Mais je n’invente rien enfin ! Harkut est leur chef ! J’ai parlé avec lui pendant des heures je sais ce qu’ils veulent !!!

Plusieurs généraux sursautèrent à la prononciation du nom d’Harkut, et Nazgrel fronça les sourcils. Il se pencha.

_Ecoutes ! Peu m’importe comment la corruption a atteint ton esprit mais je n’ai que faire d’un orc mythomane qui ne cherche qu’à attirer l’attention sur lui ! J’ai assez perdu de temps ! Faîtes-le sortir !

Les deux grunts prirent Kronor par les bras et s’éloignèrent, laissant les généraux de la horde silencieux, le regardant partir.
Une fois dehors, Kronor donna un violent coup de pied dans la caisse plaquée du signe de la Horde juste sur sa droite. L’un des deux grunts s’en alla faire une patrouille, l’autre resta près de lui.

_Je ne sais pas si tu dis vrai pour ton histoire, mais moi j’étais là aussi… A la Porte, j’ai vu ce type éthéré, et qui semblait très fort… Oh général !

Deux des généraux de Nazgrel sortirent et vinrent se placer près de Kronor.

_Veuillez-nous suivre orc !

Kronor s’exécuta. Il lança un regard étonné au grunt avant que celui-ci ne parte dans l’autre direction. Kronor suivit les deux généraux, un troll et un orc, jusqu’à la sortie du camp. Au nord ils prirent un sentier abimé, longeant une falaise puis bifurquèrent vers l’ouest, traversant une vaste plaine sableuse en pente. Le trajet dura une bonne heure, sans un mot. Enfin, les deux généraux s’arrêtèrent au beau milieu de la plaine. A ce moment, l’un d’eux regarda tout autour de lui et frappa Kronor dans le nez, l’autre l’empêcha de se relever.

_Alors Kronor ? On trahit ton maître ? Ou alors est-ce une manœuvre stupide pour nous attirer dans un piège ?
_Quoi ?

Kronor saignait abondamment au visage. Il commençait à en avoir marre de se faire frapper et torturer à tout bout de champ.

_Dis-nous maintenant ! Que sais-tu de Harkut ? Où est-il ? Demanda le troll.

Kronor prit une profonde inspiration, crachant encore un peu de sang.

_Il était inutile de me frapper….. Puisque je suis tout disposer à tout vous dire !
_Mmh… Tu connais Harkut mieux que personne… Apparemment il t’a dit beaucoup de choses et tu viendrais tout nous dire ? De ton plein gré ?
_Et pourquoi ne le ferais-je pas ?
_Harkut est connu par nos services secrets comme étant très persuasif ! Il a corrompu plusieurs de nos agents ! Et sinon, ceux qu’il ne peut pas rallier, il les tut sans sommation !
_ET bien moi il m’a pas tué…
_Pourquoi t’aurait-il dit tout ce dont on a besoin de savoir ?
_Parcque j’avais besoin de m’en sortir… je lui ai fait croire que j’adhérais… Il m’a crut et je me suis débrouillé pour me sortir de ses griffes…

Les deux généraux éclatèrent de rire.

_On dit qu’Harkut peut lire dans les pensées de n’importe qui… Tu lui aurais si facilement mentit ?

Kronor commençait maintenant à s’énerver.

_Bon ! Vous savez apparemment que je ne mens pas en disant qu’Harkut est une menace sérieuse ! Vous voulez entendre ce que j’ai à dire ou pas ?

L’orc et le troll regardèrent Kronor d’un air étrange, comme si ils approuvaient la dernière remarque.

_Soit... En supposant que nous te croyons, que sais-tu d’Harkut, que nous ne sachions pas déjà ?

Kronor entama un long récit quand il fut de nouveau sur pied. Les généraux l’écoutèrent attentivement. Il raconté tout, comment il avait été tiré de la solitude par un maître chaman, qu’il croyait sage, comment il avait été tiré d’affaire à de multiples reprises grâce à lui et à ses étonnantes aptitudes, et comment il avait été capturé par des elfes de Kael’Thas et Harkut venant le chercher… Sur ces dernières paroles, les généraux sursautèrent.

_Mmh… Kael aurait un quelconque rapport avec Harkut ? C’est inquiétant ça…
_Ca ne m’étonnerai pas qu’Harkut se serve des elfes et de leurs alliés pour maintenir une pression conflictuelle sur nos forces en attendant d’accomplir son plan…
_Justement, reprit Kronor. Puis il raconta tout ce qu’Harkut lui avait dit, sur ces plans, sur ces croyances et sur ces forces… Cela dura plus d’une heure de récit et lorsque Kronor eut terminé, l’orc et le troll, tous deux les sourcils froncés semblaient réfléchir.

_Mmmmh… Ca semble logique… Tout se rejoint…
_Nous devrions parler à Uz’kalak de cette croyance de « Dieux du Néant », ça e semble tenir debout, mais pire, c’est probablement vrai.
_Hey Kronor, sais-tu où sont positionnées ses forces dont tu nous as parlé ?
_Non…
_Alors nous t’avions mal jugé… Tu nous as dit tout ce que nous avions besoin sans pour autant nous attirer dans un piège… Comment as-tu fait pour résiste à la tentation de le rejoindre ? Aucun de nos espions n’en est revenu !
_Combien de vos espions ont-ils déjà été corrompus ?
_...
_...
_Et bien voilà, j’ai déjà donné pour les démons, maintenant je suis fidèle à Thrall et à la Horde, quitte à en mourir…

Les deux généraux avaient à peine écoutés la dernière phrase, ils avaient commencés à marcher vers l’ouest.

_Dépêchons ! Si ce que Kronor a dit est vrai alors nous avons perdus beaucoup de temps !
_Wouho ! Intervint Kronor en courant derrière eux… Pouvez-vous me dire ce que VOUS vous savez d’Harkut ?

Après un long silence tendu, le troll finit par répondre.

_Harkut nous nargue et rassemble de plus en plus de troupes, pas seulement des orcs, mais aussi des trolls, des arakkoas, des nagas, des insectes géants, des géants, des ogres, des elfes et même des démons. Nos espions nous ont révélés ces activités peu après l’ouverture de la Porte mais nous pensions qu’il n’était pas vraiment dangereux, mais quand nos espions ne revenaient plus, quand nous avons commencés à recevoir des menaces sérieuses, de sacrifices, d’attaques…Nous avons commencés à le surveiller, craignant la naissance d’un clan de la Horde Noire, mais Harkut s’est vite révélé insaisissable et au courant de toutes nos actions, même les plus confidentielles. Nous avons tout de suite su qu’il y avait des traîtres parmi nous, à la solde de cette vermine… Nazgrel n’est pas au courant, voilà pourquoi il n’a pas voulu te croire Kronor. Nous, Grek et moi avons levés un groupe de surveillance ultra-secret afin d’en apprendre d’avantage et d’agir contre une éventuelle menace des forces d’Harkut. Ces combattants sont des gens de confiance, fidèles à Thrall « quitte à en mourir »…
_Mmh… Donc lui c’est Grek et vous ?
_Général Grek ! Responsable des forces armées ici dans la Péninsule !
_Et moi c’est Zul’dani, juste général et l’un des conseillers de Vol’jin.
_Enchanté moi c’est Kronor…
_...
_Nous arriverons dans la soirée à notre quartier général…


_Vous croyez qu’il existe un lien entre Harkut et le Prince des elfes ?

[A suivre]

(désolé si y'a des probables fautes de frappe mais j'écris avec une entorse au doigt donc c'est pas évident )

Ils arrivèrent en soirée près d’un glyphe gravé sur le sol près d’une falaise. Les deux généraux marchèrent à travers la rune comme si de rien n’était et ils disparurent ; Kronor les suivit… mais il ne disparut pas. Kronor resta là, à attendre qu’on lui dise comment traverser, mais rien ne se produisit.

_Hey… oh ! Grek ! Vous êtes où ? Zul’dani ?

Rien, personne, nulle part… Kronor restait là au milieu de la rune en attendant d’être téléporter comme les deux généraux… mais rien ne se produisait et bientôt le glyphe disparut.
Kronor se retrouva tout seul, avec un fou à ses trousses, un conseiller qui le prenait pour un fou et un groupe qui venait apparemment de le trahir.

_C’est bien ma veine maintenant… Que vais-je faire ? Où vais-je trouver de l’aide ?

Kronor ferma les yeux et s’assit contre un rocher près de la falaise. Il essayait de réfléchir.

« Voyons, je suis seul »

Malgré toutes ses inquiétudes il se sentait bien, il était seul pratiquement pour la première fois depuis des jours, en fait, depuis son départ de Silvermoon avec l’expédition des Fils de Quel’Thalas pour découvrir l’archipel des draeneïs. C’est là que tout s’était bouleversé. Avec la rencontre de sin’doreïs sanguinaires et fous, et sa capture. Quel rapport y’avait-il entre Kael’Thas et Harkut ? Les elfes fournissaient-ils des forces à Harkut et ses légions du Néant ? Avaient-ils conclus un pacte, une alliance ? Ou Harkut se servait-il seulement de l’aptitude de Kael et ses alliés pour semer le chaos et ainsi brouiller les pistes ? Kronor savait qu’Harkut était en vérité un manipulateur en puissance. Que préparait-il ? Qui à présent serait assez sage pour écouter et faire confiance à Kronor ? Une image furtive d’un elfe de sang, d’un clairvoyant plus précisément traversa son esprit.

_Mais oui !

Il n’y avait qu’un seul endroit au monde où Kronor pouvait être en sécurité, à l’abri des forces du néant et où au moins on l’écouterait sans préjugés. Un seul endroit où des êtres d’une sagesse exceptionnelle prendraient en considération ses avertissements, peut-être même le savaient-ils déjà… Shattrath !

Kronor ne sait pas combien de temps il avait dormi. Le ciel ne révélait absolument rien de l’heure qu’il aurait pu être sur Azeroth. Toujours ses mêmes rocs flottants, ses mêmes marques, ses étoiles et ses planètes déchirées dans le ciel de Draenor… Il dormait pour la première fois depuis trois jours, en fait il avait dû y passer plusieurs heures.

_Bon… Je dois me mettre en marche maintenant…

Kronor se résolu de marcher plein sud. Il savait à peu près où se trouvait Shattrath pour y avoir déjà été en temps qu’espion de la Légion. Mais le chemin serait long et difficile dès à présent, et il n’avait pas d’armes…………….

Kronor marcha plusieurs heures à travers une plaine désolée et ravagée. Plusieurs cratères, des catapultes en cendres et un sol meurtri, voilà ce qu’était devenue Draenor qu’en fait, Kronor n’avait jamais connu.

_Voilà qui devrait m’aider ! S’écria Kronor en apercevant au loin des remparts colossaux et des tentes. Des camps apparemment fleurissaient un peu partout dans la zone.

Kronor se coucha derrière un rocher en voyant deux gardes arriver. Deux patrouilleurs que Kronor n’eut aucun mal à reconnaître, c’était des grangr’orcs. Leurs yeux enflammés, leur peau rouge, leurs griffes et leurs pointes poussant sur la tête et dans le dos, ces orcs comptaient parmi les espèces les plus corrompus de l’Outreterre. Mais, se rassura Kronor, n’étaient pas des fidèles d’Harkut.

_Grrrr attan…. G entendu qq’chose la ! Le grangr’orc s’arrêta et regarda en direction du rocher où Kronor s’était caché. Faisant un signe à son camarade, l’orc corrompu s’approcha du rocher et bondit derrière l’épée levée. Son compagnon fit de même. Personne.

_T sur d’avoir entendu qq’chose ?
_C’est moi que vous cherchez ?

Les grangr’orcs se retournèrent et Kronor attrapa les deux têtes d’orc pour les frapper entre elles. L’un des deux orcs fut assommé sur le coup mais Kronor donner un coup de tête dans la mâchoire de l’autre pour l’assommer. Le guerrier orc vola un harnais, une épée, des épaulières, un casque, quelques dagues de lancer avant de laisser les orcs corrompus dans leur « sommeil ».

Kronor prit le soin de contourner habilement les camps des Mains Brisés puis s’engouffra dans une fissure d’un rempart absolument gigantesque. La plaine derrière semblait libre. Il se mit à courir quand soudain :

_Gragh ! ‘Trappez-le ! Trapez-le c’lui-là ! M’en vé lui ‘tripper ‘vec d’la gnole moi !

Kronor accéléra, conscient d’avoir été repéré. Il courut ainsi pendant près d’une heure avant de se reposer. Personne ne le poursuivait, mais il devait se reposer, cette course l’avait exténué. L’air n’était pas très agréablement respirable ici, il pouvait être rapidement fatigué. Kronor s’endormit même pendant près de deux heures avant de revenir à lui. Toujours ce désert infernal, toujours cette lueur spatiale, aucun moyen de connaître le moment de la journée. Il n’irait pas loin comme ça, et un autre problème se posa : il n’avait pas d’eau, ni de nourriture…

Prenant conscience de ceci, il sentit sa gorge le brûler, son estomac criant « famine ! », il n’avait pas bu ni mangé depuis sa capture par les elfes, en fait même bien avant. Il se souvenait juste d’avoir grignoté un morceau sur la pirogue troll en compagnie de Syldur alors qu’ils ramaient vers Brume-Azur. Il devait trouver de l’aide, et vite…

_Si quelqu’un m’entend…. Venez-moi en aide…

…

…

… Rien

Kronor s’endormit à nouveau et ne se réveilla que de nombreuses heures plus tard.

Il se mit à marcher toujours plein sud, évitant les obstacles comme les crevasses, les rocs, les débris, les ruines, et même parfois les monstres. Il marchait…. Marchait toujours… Et cela dura plusieurs jours…

Il avait pu heureusement se nourrir de viande vautours, crues bien entendu. Il n’y avait pas grand-chose d’autre dans ces plaines désolées. Il avait croisé un limon effrayant, énorme et avait dû piquer un sprint pour lui échapper.

_Je…. N’en… puis plus…………………………………..

Kronor s’effondra, sur les genoux, il ne pouvait plus avancer.

_Soif…… soif…………

Sa vision devint trouble, ses forces l’abandonnèrent. Il fut même prit d’hallucinations car il eut le temps d’apercevoir la ville de Silvermoon, et ses grandes tours majestueuses, ses dômes, ses elfes…………. Délirant une derniere fois, il savait ce qui comptait à présent le plus pour lui, cela ne lui donna aucune force supplémentaire de résistance. Il tomba face contre terre et perdit connaissance.

[A suivre]

_Il se réveille !

Kronor ouvrait les yeux petit à petit, du noir jaillit un voile lumineux, puis un bleu azuré, puis des lumières écarlates.

_On peut dire que vous l’avez échappée belle orc… Vous étiez totalement déshydraté et épuisé…

Un visage, encore flou apparut dans son champ de vision, puis petit à petit que les formes prenaient des contours distincts, le visage d’un elfe fut très reconnaissable. Kronor balbutia, sa tête lui faisait un mal de worg.

_Reposez-vous, vous êtes en sécurité ici…

Au fur et à mesure qu’il émergeait, Kronor commençait à se demander si les hallucinations qu’il avait eut avant de s’effondrer dans le désert infernal n’étaient pas réelles… Il ne pouvait être de retour à Silvermoon, c’était impossible… Et pourtant. Cela serait trop beau. Il entendit la voix d’un autre elfe, plus grave mais tout aussi mélodieuse que le premier.

_Bienvenu au guet de l’Epervier orc…

*** [plusieurs heures plus tard] ***

Kronor regardait en direction du Ponant, appuyé sur le rebord, du haut de la tour elfique. Toujours la même luminosité, la même atmosphère désespérée.

_Nous avons trouvés ça dans l’une de vos poches, de votre pantalon rapiécé…

L’elfe qui venait d’arriver laissa tomber un insigne portant le sceau des Fils de Quel’Thalas. Kronor y jeta un rapide coup d’œil presque désintéressé, avant de reporter son attention vers l’horizon.

_Oui… Mon insigne de mercenaire…
_Alors vous êtes un ami de nos frères à Quel’Thalas ? Vous êtes d’autant plus le bienvenu… Vous pourrez vous offrir notre hospitalité aussi longtemps que…
_Non ! Coupa Kronor… je dois rejoindre la cité des Clairvoyants au plus vite…
_Shattrath ? Et vous comptiez vous y rendre à pied ? C’est à plusieurs jours de marche et je ne vous parle pas des dangers qui vous guettent… C’est si urgent ?
_Vous n’imaginez même pas.

L’elfe réfléchit quelques instants.

_Nos wyvernes sont mobilisées pour l’assaut aérien contre la Légion, je vais voir si il ne nous reste pas des montures…
_Je pense qu’il s’en passera !

Kronor et l’elfe se retournèrent brusquement pour faire face à deux orcs et un troll accompagnés de deux grunts. Le troll et l’un des deux orcs étaient connus : Grek et Zul’dani. Ces derniers regardaient Kronor d’un ai malsain, voire menaçant. Les deux grunts vinrent se placer de chaque côté du ranger elfe et celui-ci parut rapidement abasourdi.

_Au nom de la Horde veuillez nous suivre… tous les deux.
_Enfin vous vous occupez un peu de moi !
_Fermes-là Kronor ! Fermes-là ! Hurla Grek.
_Où nous emmenez-vous ? Demanda l’elfe.
_Là où nous pourrons parler en sécurité, répliqua Zul’dani.

Escortés des trois généraux et des deux gardes, l’elfe et Kronor quittèrent la tour elfique et furent téléportés après que Grek ait donné une pierre de foyer spéciale aux deux « prisonniers ». Kronor avait lancé un regard à l’autre orc, il avait un regard dur et sombre, une carrure pareille, seul Thrall en bénéficiait. Il était deux fois plus gros qu’un orc normal, ce qui n’était pas rien, et sa peau était presque aussi noire que Rend Blackhand lui-même. Kronor eut un souvenir furtif du visage de Blackhand, horrifié, juste avant que Kronor ne referme ses mâchoires sur son crâne… peu après, Alérion Barov était intervenu en ressuscitant le chef des Blackrocks… Le fantôme qu’il devait tuer en présence d’Harkut, c’était Alérion, mais que lui était-il arrivé ? Avait-il succombé à la Corruption du Néant ?

Le groupe réapparut dans un endroit que Kronor n’avait jamais vu. Le paysage ici était époustouflant. Des pointes de pierres jaillissaient du sol et s’élevaient jusqu’au ciel, certaines étaient gigantesques. Ils se trouvaient sur une sorte de plate-forme surplombant une vallée entre ses milliers de pointes. Apparemment il n’y avait aucun moyen de quitter cet endroit autrement qu’en sautant dans le précipice juste en face de Kronor, ni même aucun moyen d’y parvenir autrement qu’en pierre de foyer, ou en volant à la limite. Grek s’avança vers le bord du gouffre, et s’agenouilla pour contempler le contrebas. Zul’dani poussa l’épaule à Kronor.

_Nos derniers espions ont rejoints les rangs d’Harkut, à présent nous ne pouvons plus risquer de fournir encore des effectifs à l’ennemi, annonça Grek à Kronor qui s’était approché. Ce que nous avons pu recueillir comme information, c’est que les forces du Néant se rassemblent quelque part dans cette région, que nous appelons à juste titre les « Tranchantes ». Nous surplombons actuellement ce qui reste du Mok’Nathal, et c’est là ton point de départ Kronor pour la mission que nous allons te confier…
_Quelle mission ?
Grek se releva et se tourna vers Kronor.

_Nous savons que tu as des affinités avec Harkut Kronor, nous savons également qu’il te veut vivant, sinon il t’aurait déjà tué après que tu ais refusé son offre, soi-disant. En fait tu deviens notre seul espoir d’espionnage Kronor. Tu dois accepter l’offre d’Harkut et dans son étreinte nous renseigner sur ses plans et ses intentions…
_Quoi ?
_Pars rejoindre Harkut, acceptes de le servir, et renseignes-nous…

L’elfe haussa les sourcils, tandis que Zul’dani s’approchait, apparemment perplexe.

_C’est trop risqué Grek tu le sais, dit Zul’dani. Il pourrait tout aussi bien renseigner Harkut sur NOS intentions…
_Non, nos espions déchus lui ont déjà tout dit, sur nos forces et nos positions, et Kronor ne sait rien de nous…
_Je sais que vous êtes un groupe à lutter contre Harkut et ses forces… C’est déjà pas mal, je suis un risque pour vous…
_Harkut le sais déjà…

L’elfe intervint.

_Oh attendez ! Que fais-je ici moi ? Qu’est ce que j’ai à faire là-dedans ?

Grek se tourna vers l’elfe.

_Toi, tu dois rester avec nous, personne ne devait nous voir en compagnie de Kronor, donc tu ne dois pas rejoindre le Guet de l’Epervier.
_Mais c’est impossible ! S’indigna l’elfe. Je suis ranger, je dirige une unité posté au Guet ! Mon absence va être remarquée ! Les autorités de Quel’Drassil se plaindrons !
_Mais oui c’est ça…. Kron’bard, dis à l’oreille pointue de la fermer…

Kronor se figea.

Le soi-disant Kron’bard, le troisième général à la peau noire s’approcha du ranger sin’doreï et lui donna un coup de poing dans la face. L’elfe s’effondra lourdement sur le sol, un filet de sang coulant de son nez.

Kronor fixait l’orc noir, ses yeux illuminés fixaient Kronor. L’orc noir, menaçant à souhait ne dit rien, il reporta son attention vers Grek.

_Voilà Kronor, tu as ta mission ! Si tu veux te racheter aux yeux de Thrall, vas voir Harkut et dis-lui que tu rejoins les rangs du Néant. Kron’Bard, ici présent, est le bras droit d’Harkut, et le trahit pour notre compte. Il t’accompagnera, voilà le plan : Kron’Bard t’aura capturé et te ramène à son Seigneur. C’est clair ?
_Non ! Qui a dit que j’acceptais cette mission ?

Grek envoya une dague se planter dans la jambe de Kronor, qui hurla sous la douleur, en s‘affaissant à moitié.

_Parcque si tu refuse tu n’es plus d’aucune utilité, et dans cette affaire les témoins sont gênants.

Kronor balbutia quelque chose d’incompréhensible alors que Grek prit de sa main droite ferrée l’arrière du crâne de Kronor pour le rapprocher de sa mâchoire.

_Si tu ne nous aide pas, je te tue sur place, et si tu nous trahis, j’embrocherai ton corps sur l’une des pointes tranchantes du coin, je n’ai que l’embarras du choix…

Kronor déglutit avec difficulté, il n’avait pas d’autres choix. Il fit un signe affirmatif de la tête et Grek recula.

_Parfait, tu es aussi misérable que je l’espérais.

Et Grek cracha au visage de Kronor. Zul’dani regardait Kronor agenouillé d’un air presque compatissant tandis que Kron’Bard n’avait pas réagit d’un pouce. Grek se tourna vers ce dernier.

_Emmènes-le auprès de ton maître et dis-lui ce que tu as à lui dire…

Kron’Bard fit un petit signe de tête affirmatif et prit Kronor par l’encolure, le trainant presque par terre. Le ranger elfe était toujours sans connaissance et Zul’dani regardait Grek maintenant d’un regard étrange.

Kron’Bard et Kronor, essayant de se lever s’approchèrent du rebord de la falaise, et Kron’ Bard sauta sans hésitation dans le précipice.

_Hey ! NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNN………………………………..

Kronor fermait les yeux alors que l’air frappait ses tympans d’une violence inouïe. Après quelques instants, il rouvrit les yeux par curiosité, ils tombaient toujours mais semblaient éviter comme par miracle les pointes tranchantes qui pourtant auraient dû les briser depuis longtemps. Il mit un certain temps avant de se rendre compte qu’il était en fait en train de chevaucher quelque chose. Et il mit encore plus de temps à s’apercevoir que cette monture là n’était pas normale. Kron’Bard dirigeait la bête et, après avoir freiné la chute, ils s’élevèrent vers les nuages tournoyants dans un ciel déchiré. Bientôt les Tranchantes disparurent dans le brouillard.

_C’est quoi cette bestiole ?

Kron’Bard ne répondit pas. Kronor se concentra sur la morphologie de la bête et il ne put en croire ses yeux. C’était un dragon, mais un dragon tel qu’il n’en avait jamais vu. La bête semblait éthérée, comme un marcheur du vide, mais à la forme de dragon. Ses ailes immenses frappaient l’air sans bruit ni choc, il y jaillissait des étincelles d’énergie.

_D’où vient ce dragon ?

Aucune réponse.

Bientôt Kron’Bard frappa Kronor d’un coup de coude retourné et celui-ci, étourdi, se laissa tomber dans le vide. La chute semblait durer une éternité. Il sentait des perles de sang couler de son nez et s’étaler sur son visage. Il savait que seule la mort l’accueillerait à l’arrivée, et avec de la chance une pointe allait l’embrocher pour abréger l’attente. Mais rien de tout ceci ne se produisit. Il continuait de tomber, irrémédiablement.

« alors voilà, je vais mourir et Harkut avait raison, je suis manipulé de tous les côtés, je suis frappé, humilié, enlevé, et au final servir la cause d’un fou avide de pouvoir… et pourquoi… Kron’Bard… ça ne peut pas être lui… il était mort…. »

Kronor pensait à toute vitesse et il entendit des rires. Des rires étranges, moqueurs et forcés. Il tombait à travers le vide. Des formes floues, des silhouettes bougeaient tout autour de lui. Et des rires, toujours des rires. Etait-il déjà mort ? Son âme avait-elle rejoint le Néant ? Non, il sentait toujours son corps, il était toujours vivant mais il chutait. Intrigué, il se retourna vers le sol et… Horreur !

Le sol était là, à quelques centimètres. Il ferma les yeux, attendit l’impact mais celui-ci ne vint pas. Il rouvrit un œil, le sol était toujours à la même distance. Kronor regarda autour de lui, il ne tombait, il flottait au-dessus du sol, il avait l’impression de tomber. Les rires provenaient de créatures sombres tout autour de lui qui se moquaient en le dévisageant, en le montrant du doigt.

_Reculez ! Vermines ! Reculez ! Place au Seigneur de l’Apocalypse ! Laissez place au Seigneur Harkut.

Une silhouette que Kronor reconnut aussitôt, sombre, masquée, luisant d’une aura ténébreuse, encadré par deux gardes, deux colosses plaqués de la tête aux pieds. Des pointes jaillissaient de tout endroit de leur armure noire et rouge. Tous avaient des fourrures sur les épaules, et de longues capes sombres et déchirées, rapiécées. Et tous avaient le visage recouvert, caché, derrière des capuches et des casques hideux. C’était peut-être mieux ainsi.

_Alors Kron’Bard… voilà un bien fameux présent… Kronor ton fils en personne, offert aux Dieux du Néant pour l’exemple !

Kronor releva la tête vers Harkut. Complètement étourdi, abasourdi. Kron’Bard s’avança vers son fils et l’attrapa par la gorge. Kronor commença rapidement à suffoquer sous la poigne de fer de son père.

_Cette vermine est envoyé en tant qu’espion pour le compte du général Grek… Il va accepter de servir les Dieux uniquement pour vous espionner mon Seigneur, dit Kron’Bard.

Harkut semblait satisfait.

_Et bien il sera sacrifié et son âme ira nourrir l’essence du Néant, il souffrira pour l’éternité dans le vide absolu…
_Très bien faisons-le tout de suite !

[…A suivre...]

Le ranger elfe sursauta quand le sceau d’eau glacial l’avait frappé au visage. Dégoulinant, l’elfe regardait frénétiquement autour de lui. Zul’dani se tenait devant lui, dans ce qui semblait être une forteresse orc. Il se pencha sur lui.

_Tu travailles pour la gloire de la Horde ?

L’elfe hésita.

_O… Oui… Quoi… Que me voulez-vous ?

Zul’dani paraissait grave. Il s’approcha encore de l’elfe.

_Tu vas partir pour Silvermoon sur le champ, un haut dignitaire de la ville détient un cristal de puissance. Débrouilles-toi pour le récupérer et me le ramener…
_Quoi ? Allons c’est ridicule, je n’ai pas la compétence pour réclamer ce genre de cristal, et puis qu’en feriez-vous ? Seuls les sin’doreïs peuvent s’en servir…
_Justement…
_...

_Pars… Maintenant, et ne revient qu’en possession du cristal.
_Mais à quoi sert-il ?
_Tu le saura bien assez tôt elfe…

***

Le spectre flottait à quelques centimètres du sol pavé. Il glissait à travers la forêt à cette heure matinale. La brume s’était levée depuis quelques instants. Les oiseaux sifflaient, tout allait bien dans cette contrée tranquille. Un lapin s’enfuit à la vue du spectre. Celui-ci d’ailleurs s’approchait de ce qui semblait être une forteresse. Des remparts gigantesques de pierres claires s’élevèrent brusquement au-dessus des cimes des arbres. Le spectre s’était avancé toujours et rejoint un chemin menant droit vers le pied des remparts, vers une porte de bois entrouverte, colossale gardée par une demi-douzaine de gardes fortement armés. Ils ne s’aperçurent pas de l’arrivée du spectre, ni même de son passage. La forme enveloppée d’un châle brun clair, le visage caché par une capuche, flottait à présent le long de pont en cadré par quatre statues monumentales de héros de l’Alliance. Parmi eux deux humains apparemment âgés, une elfe et un nain. Des gardes et des patrouilles croisaient le spectre sans même le voir, celui-ci poursuivit sa route silencieuse et énigmatique le long de la Vallée des Héros, puis s’engagea dans le quartier commerçant de Stormwind. Cette fois, les gardes laissèrent place aux civils, aux badauds, aux marchants, aux clochards ; ni même eux ne semblaient apercevoir le spectre d’Alérion, glissant lentement devant le marché du matin, où une foule s’accumulait devant les produits les plus avantageux. Les femmes essayaient des robes multicolores, les hommes maniaient des armes dans le vide ou goûtaient les derniers fromages nains. Les enfants jouaient et se couraient après en brandissant des épées en bois ou des poupées en chiffon. Le spectre poursuivait son chemin sans briser la monotonie de la capitale humaine.
Bientôt il longeait le canal, puis traversa sans prendre le pont, voletant au-dessus de l’eau. Il se dirigea rapidement vers la prison de Haute Sécurité se trouvant au centre des canaux. Une forteresse imposante, totalement isolée où des dizaines de gardes patrouillaient, yeux aux aguets. Le spectre ignora et réciproquement les deux gardes devant la grille fermée de l’entrée principale. Il passa au travers comme si la grille n’existait pas et s’enfonça dans les profondeurs ténébreuses de la prison. Les crs de démence et les rires moqueurs des prisonniers n’arrêtèrent pas le spectre. Il passa devant de nombreuses grilles où les prisonniers, la plupart desséchés, maigres et barbues avaient un regard vide, aucun n’avait réagit au passage d’Alérion. Les gardes ici étaient de véritables blindés sur pattes. Leurs armures sombres portaient le sceau de la Garde de Stormwind, ils semblaient vouloir se faire aussi discret que des voleurs vulgaires mais leur apparence à première vue terrifiante l’en empêchait. Alérion s’enfonça dans la section de haute sécurité de la prison. Cette fois les prisonniers étaient beaucoup plus actifs, certains même n’étaient pas humains. Il y’avait des orcs aux yeux rougeoyants, des gnolls, des gobelins, des humains à l’air étrange… Tous aussi menaçants les uns que les autres. Aucun d’entre eux n’avait non plus réagit au passage d’Alérion. Aucun… sauf un.

Un humain à la peau sombre, plusieurs cicatrices transperçaient son visage, un œil sans iris, d’un blanc immaculé. Il n’avait pas de cheveux et la crasse semblait vouloir se rassembler derrière ses oreilles d’une manière immonde. Le spectre s’arrêta devant la cellule de ce prisonnier sale et apparemment dangereux. Il se leva et fit face à Alérion. Il souriait, en laissant apparaître des dents jaunes voire noircies quand il y’en avait.

_Tu as ce que j’ai demandé ? Demanda le prisonnier.
_Notre Seigneur Noir est fier de toi, tu iras le rejoindre dès ce soir… répondit d’une voix mystique et douce Alérion.
_Parfait !
_Traverses le mur du fond de ta geôle, quand je serai partit… Tu retrouveras notre Seigneur de l’autre côté.
_Ouahou !
_Et toi… As-tu ce que j’ai demandé ?
_Mmh… gggrrr… Ca n’a pas été facile… ces démonistes sont si prudents envers nous… Tiens voilà…

Le prisonnier tendit un petit cristal verdâtre à Alérion. Celui-ci baissa la tête et le cristal disparut dans un petit crépitement d’étincelles rouges.

_Tu as bien servit le Néant… Il saura te récompenser…

Puis Alérion disparut.

Il réapparut dans un tout autre milieu. Le spectre avait à présent les yeux lumineux, brillant sous la pâle clarté de la lune, d’une couleur verdâtre, tout comme le petit cristal offert par le prisonnier.

Mais le spectre n’était plus à Stormwind. Ici il faisait encore nuit, mais la pleine lune éclairait le paysage si intensément qu’on aurait presque pu se croire en plein jour. Des hiboux hululaient dans cette sombre forêt à flanc de montagne. Alérion se mit en route, il se contenta de flottait le long de la falaise et « escalada » doucement la montagne. Gravissant avec une facilité déconcertante la pente abrupte, il parvint rapidement à une crête puis redescendit de l’autre côté. Il faisait face à présent à un arbre gigantesque, le feuillage s’étendait sur des lieux à une altitude hallucinante, le tronc était aussi épais qu’une forteresse orc et se divisait en une multitude de racines, au-dessus d’un lac aux eaux miroitantes. Le plus incroyable n’était pas le lac ou cet arbre géant, mais bien le colossal squelette qui gisait, prostré entre les racines. Ce squelette était celui d’un érédar, probablement l’un des plus puissants. C’est vers lui qu’Alérion plana, il se posta devant l’énorme tas d’os. Il murmura quelques mots inaudibles, ce qui semblait être une formule magique, et une lueur s’anima dans le creux des orbites du monstre.

_Alors, la boucle sera bouclée…

***

Enveloppée dans un fin drap en soie bleu azur, allongée à plat ventre sur un lit entourée de fins voiles blanchâtres, Andüin de Grapeshire lisait avec érudition un épais grimoire aux pages abîmée. Ce livre s’intitulait « La lignée des Rois de Lordaeron »… Il avait presque fini la partie consacrée au dernier roi reconnu, Menethil III quand elle referma le bouquin d’un coup sec. Elle se retourna dans son lit et regarda plusieurs instants le plafond violet de sa chambre, d’un air perdu.

Andüin était une petite elfe, très jeune, aux cheveux en pagaille, roux. Elle était très fine, même pour une elfe et sa peau presque aussi blanche que la neige. Elle était actuellement revêtue d’un simple voile transparent qui faisait transparaître ses formes délicates et délicieuses.

Cette jeune elfe, apparemment de condition fort aisée n’avait pas toujours été heureuse comme elle semblait l’être à cet instant. Son histoire était plus que tragique. Ses parents étaient morts lors de la chute de Quel’Thalas, attaqués par des morts-vivants du Fléau. La petite, avait assistée au meurtre de ses parents par une goule immonde. Recueilli par un survivant du nom de Je’rom, un mendiant, Andüin grandit dans les ruines dévastée de l’ancienne capitale. Pendant trois ans, toute son adolescence se passa dans ses ruines avec son protecteur, à se cacher des déshérités, des corrompus, et des morts-vivants dont Je’rome parlait beaucoup sans qu’elle n’en ait jamais vue pendant cette période. Elle se souvenait des périodes très difficiles où il n’y avait rien à manger, où ils avaient été obligés même une fois de manger un cadavre de déshérité, lavé dans une eau douteuse pour survivre. L’enfant avait failli mourir d’une maladie étrange après cet épisode.
Tout avait changé lorsqu’une troupe importante d’Haut-elfe étaient revenus dans une partie des ruines pour tout reconstruire. Les travaux durèrent des mois et des mois, Andüin et Jer’om étaient sauvés mais continuèrent de voler pour se nourrir. Andüin avait fini par s’habituer de cette condition et était devenue une petite voleuse fort douée, rapide et agile. Elle n’avait bien évidemment aucune instruction et ses seuls amis étaient ceux de la rue, les mendiants qui survivaient tant bien que mal dans les nouveaux murs de Silvermoon. Elle était même devenue une fournisseuse de tout ce monde, car devenue l’une des plus douée parmi les voleurs des rues.
Mais un jour, après avoir tenté de voler une ranger, elle était tombée sur sa futur mère adoptive, qui s’était éprise d’elle et de son innocence. Zaphira de Grapeshire lui offrit un toit, un nom, une reconnaissance. Andüin était devenue véritablement heureuse quand elle n’eut plus besoin de voler pour survivre. Elle n’en était restée pas moins proche de ses amis des rues à qui elle venait régulièrement offrir à manger en abondance et à boire des meilleurs crus elfiques. Depuis plusieurs malentendus impliquant son manque de savoir, Andüin s’était jurée de devenir instruite comme sa nouvelle mère, qu’elle considérait à présent comme la seule et unique. Elle avait empruntée à la bibliothèque du palais un tas de livre considérable et les avaient lus un tas un très peu de temps.

Andüin se leva et sortit de sa chambre et alla faire un petit tour dans la rue, comme à son habitude pour aller parler avec Je’rom.

Ces derniers temps, Andüin ne voyait pas beaucoup d’elfe de la haute bourgeoisie, dont elle faisait officiellement partie maintenant. Entre ses lectures, elle aimait donc aller parler avec celui qui fit son « père » pendant les plus dures périodes. Je’rom s’était juré après avoir été attrapé par des gardes de ne plus voler. Du coup il s’était réfugié sous le pont à l’entrée de la ville et demander l’offrande en racontant des poèmes pas toujours de bonnes qualité. Andüin aimait à écouter ses mots, sans aucun sens parfois, il y riait de bon cœur.

_Je’rom !
_Une voix si douce et innocente ne peut être que ma petite Andüin, Andüin de Grapeshire s’il vous plaît !
_Hihi ! Tu te caches où ? Je ne te vois pas !

Andüin s’assit sur le rebord du pont, surplombant le petit parc que Je’rom s’était approprié. Elle regardait dans un buisson qui bougeait chaque fois que l’elfe lui répondait.

_Mmh… Tant pis, si tu ne veux pas manger c’est toi qui choisis… Hum… j’ai apporté des mangues, du raisin, des baies et même un petit morceau de viande pour toi !

Je’rom jaillit brusquement du buisson et se dirigea vers Andüin, calmement. L’elfette lâcha les victuailles que le mendiant au grand cœur récupéra au vol, sans en faire tomber une miette. Andüin balançait ses jambes dans le vide.

_Un jour Andüin il faudra bien que tu cesses de t’occuper de moi…
_Tss Tss… Tu m’as déjà dit ça cent fois ! Vous êtes mes seuls amis, toi et Reïvak…
_Ton avenir promet d’être brillant Andüin, tu fais partie de la Haute société maintenant…
_Ces bourgeois qui ne me voient qu’à peine, comme une petite voleuse ? Ah ah ! je ne suis pas venue pour t’entendre me sermonner sur ma façon de m’occuper de vous hein…
_Bon… Comme tu voudras, tu veux écouter mon dernier poème ?
_Oh oui !

Je’rom avala un morceau de mangue avant de se lancer :

_Le soleil, se levant m’appelle, et la beauté, divine harmonie, brille dans la braise de tes yeux…
_...
_C’est un début, je sais…
_Et qui est la chanceuse qui profitera de ça ?
_Maïglia… Mais chut, tu ne lui dis rien hein ?
_L’elfette qui se balade souvent dans le bazar ? Oh oh Je’rom…
_Tu ne dis rien ! je vais compléter mon poème…
_Et je suis sur qu’elle en tombera à la renverse, sourit Andüin.

Un ranger elfe passa au galop sur le pont, il ne prêta aucune attention à Andüin, assise à quelques pas de là. Ce ranger était celui envoyé par Zul’dani.

_Et toi Andüin ? tes études ?
_Bof… l’histoire des humains est très ennuyeuse, maintenant que je sais tout sur le Fléau et la Légion Ardente, responsables de la mort de mes parents…
_Continues d’apprendre Andüin ça te fera que du bien…
_Moui… Oh tu sais quoi ?
_Non…
_Un héros humain porte le même nom que moi…
_Andüin Lothar ?
_Ah ? Tu connais ?
_Vaguement…
_c’est rigolo hein ?
_Hilarant ma petite…

[A suivre]

Kronor avait à peine vu la lame de père lui trancher la nuque, et, dans une douleur brève mais saisissante, il se sentit partir, il se sentit extirper de force de son corps physique. Ainsi, maintenant il mourrait, trahit et tué par celui qu’il croyait mort depuis son enfance, par Kron’Bard, père de Kronor.

***

_Enfin… Mon Seigneur me voilà !

Le prisonnier décharné et barbu qui venait de confier un cristal vert au spectre d’Alérion prit de l’élan, et fonça vers le mur du fond suivant les instructions du fantôme. Mais a sa grande stupéfaction, il ne passa pas en travers le mur mais le heurta violemment et son corps fut déchiqueté sur le coup. Des lambeaux de chairs s’éparpillèrent dans toute la cellule, arrosée par le sang du malheureux.

***

Le spectre d’Alérion glissa jusqu’à la surface des eaux lisses du lac, puis, son corps devint matériel, son châle disparut laissant la place à une armure couverte d’un tabard vert clair. Des jambes, des pieds, des bras et des mains apparaissaient. La capuche se baissa pour laisser apparaître un visage jeune, jovial, blond au bouc tout aussi blond. Le paysage avait changé, il se trouvait dans une forêt de plaine. Deux personnes étaient penchées sur un autre, l’Alérion allongé fut rejoint par l’Alérion planant. Puis les deux ne furent plus qu’un seul. Son tabard portait la marque de la Garde d’Elwynn, un arbre doré brodé sur fond vert. L’homme penché sur lui en avait un tout aussi similaire. Beregil tenait un bras du malheureux garde blond qui ouvrit les yeux. Alérion vit pour la première fois depuis longtemps un visage qui lui souleva le cœur. Un doux visage, magnifique, la peau parfaite, brune, aux yeux d’un bleu éclatant… dans son passé, Alérion rencontrait pour la première fois Shalone, celle qui allait être l’amour de sa vie… mais là, Alérion la voyait comme une seconde chance. Ses yeux se posèrent dans les siens, et ils se regardèrent ainsi pendant plusieurs instants. Alérion se savait amoureux, mais dans le passé ne l’était pourtant pas encore.

_Vous allez bien ? demanda-t-elle.
_Il est tout pâle, intervint Beregil.

Telles avaient été les paroles des deux protagonistes, et Alérion aurait dû répondre que non, il avait mal à la tête :

_Oui, oui… tout va bien, je suis … juste tombé de fatigue…

Beregil haussa un sourcil.

_Ce n’est pas ce qui s’est réellement passé, tu semblais être devenu fou Alérion, heureusement, cette magicienne était là pour te ramener…
_Shalone…

Shalone et Beregil sursautèrent. Ils se regardèrent alternativement, étonnés et abasourdis.

_Je ne me souviens pas de m’être présentée, jeune garde, dit Shalone.

Alérion se souvenait des longues discussions entre eux deux au clair de lune, sur les bords du lac de cristal, près du Goldshire, il se souvenait de ce que la belle femme lui avait dit : « moi mon ange, je crois que je suis tombée amoureuse dès notre première rencontre » Pourtant, après avoir évoqué son nom prématurément, il lisait dans ses yeux non plus la compassion mais l’étonnement, et la méfiance.

Trop tard, il venait de changer le passé, il venait de modifier le cours de l’histoire, et dès lors, une anomalie dans l’équilibre temporel apparut.

Le spectre réapparut au-dessus du lac sous l’Arbre Monde d’Hyjal. Les eaux limpides tremblaient à présent, de petites vaguelettes s’étaient formées, qu’arriverait-il à présent ? Trop tard, Alérion ne pouvait plus faire demi-tour, il ne voulait plus… Il allait modifier l’histoire afin qu’il accomplisse ce qu’il avait toujours voulu vivre avec Shalone, une vie d’amour, une vie paisible, avec elle et ses enfants. Mais il allait, connaissant le déroulement des évènements, devoir tuer ceux qui s’étaient opposés à leur relation.

_Je t’aime… et je te retrouverai ma bien-aimée…

***

Andüin entra dans la chambre en regardant le lourd grimoire posé sur le lit, elle n’avait pas posée ses yeux sur lui un instant qu’un nouveau venu apparut dans son champ de vision ce qui la fit sursauter. Un voleur, un bandit, un assassin… peu importe, celui-là n’avait rien à faire ici.

_Andüin de Grapeshire ? demanda t-il, comme si de rien n’était.
_... Oui… Qui êtes-vous ?
_Viens avec moi… Vite !

Sans poser de questions, Andüin le suivit, plus curieuse qu’inquiète. L’individu connaissait son nom, et s’était faufilé dans la demeure en évitant les gardes, et maintenant elle devait le suivre. « Bah, je risque quoi ? »

Elle suivit l’individu ténébreux or de la maison, puis le suivit le long de l’allée du Meurtre.

_Dépêchons-nous… Rejoins-moi près du petit bazar des forgerons, au plus vite.

Et l’individu disparut dans l’ombre. Andüin n’avait d’autre choix que de suivre, emportée par sa curiosité dévorante. Soudain elle sursauta en entendant un cri abominable de douleur et de souffrance, mêlant même la rage. Son cœur battant à tout rompre, elle regarda deux elfes postés devant la porte d’où semblait provenir des cris effroyables.

_Salutations nobles gens… hem… Que se passe t-il donc ?
_Rien qui ne te regarde ! Qui es-tu ?
_Andüin de Grapeshire…
_Oh ! Surement la fille de Dame Zaphira… Alors c’est différent… Severnaya Dead Aim est atteinte d’un mal étrange…
_D’une lycanthropie, c’est plus précis, intervint l’autre.
_La pauvre, elle résiste autant qu’elle le peut… Mais ne dis rien jeune fille hein ?

Andüin eut le bref souvenir de la gifle donnée par cette même Severnaya sur la place du palais, et même de la bière « partagée » avec elle dans une taverne de la Basse-Ville.

_Qu’on lui accorde les meilleurs des soins… dit maladroitement Andüin, le sang glacée par les lamentations de Dead Aim.

Andüin s’éloigna effarée par autant de cris de souffrance. Elle savait ce qu’était la lycanthropie, depuis qu’elle avait lu quelques références sur un certaine mage humain Arugal.

Débouchant sur la place du palais, elle courut presque pour arriver dans le bazar des pièces démontées des ingénieurs, des pierres, des cristaux de roches, des tubes, des cylindres, des lunettes… Beaucoup de choses jonchaient le sol carrelé de la petite place, dans la pénombre des remparts de la capitale. Un elfe apparemment important se tenait là, il portait une armure lège et souple, lumineuse qui ajoutait à son importance. Mais Andüin ne cherchait pas cet homme là mais le curieux individu de tout à l’heure. Contre toute attente, l’elfe se tourna pourtant vers elle.

_Toi là ! Approche…

Andüin haussa un sourcil et approcha.

_Tu es celle qu’on surnomme Andüin ?
_Moui… mais on ne me surnomme pas, c’est mon vrai prénom…
_Peu importe ! Ecoutes moi bien…

Le ranger elfe baissa la voix d’un ton, soucieux et inquiet d’être écouté par des oreilles indiscrètes.

_Il paraît que tu es une voleuse talentueuse… Alors écoutes-moi bien, j’ai une mission à te confier.

Andüin eut un haut le corps, elle paraissait presque outrée.

_Hey là ! Je ne vole plus rien désormais ! Je n’ai jamais volée que pour survivre ! Allez faire vos basses besognes ailleurs !
_Non écoutes-moi ! Il s’agit là d’une affaire de la plus haute importance, tu dois me faire confiance…

Il en avait de bonne, faire confiance à un inconnu qui allait surement lui demander de dérober quelque chose de valeur et trop peureux pour parler à voix haute. Cependant Andüin écoutait quand même.

_... Il s’agit là d’une affaire importante, pour la Horde ! Il faut que tu te procure un cristal et que tu me le rapporte…
_Pas un problème, allez le chercher vous-même y’en a plein la ville…
_Non ! Ecoutes, pas n’importe quel cristal, celui que je cherche est bleu, bleu azuré et détenu comme babiole décorative par l’une des plus importantes familles de la ville…
_Je ne suis pas votre chien de chasse ! Allez le chercher vous-même votre cristal !
_On m’a dit que tu étais la voleuse la plus talentueuse des basses rues…
_Oui… des basses rues ! Là où on vole pour survivre et non par plaisir ou cupidité…
_Bon… Apparemment vous avez besoin de savoir des choses… Je suis un ranger-capitaine, sous les ordres directs du Seigneur …
_Vous pourriez être le Roi du Monde je m’en fiche !
_Ce cristal ! Ce cristal… est la solution a un problème majeur… ce n’est pas pour une quelconque richesse, il s’agit là du bien du monde entier…
_Allez alors demander au propriétaire, je suis sur qu’il se montrera compréhensif.

Le ranger resta là à regarder la petite Andüin, visiblement fermement cramponnée à sa position. Elle ne céderait pas.

_Andüin… de Grapeshire c’est ce là ? Ta mère serait véritablement déshonorée si tu tournais le dos à la Horde…
_Mouahaha ! Ma mère est plus intelligente que vous ne le croyez…
_Ah vraiment ?
_Vous me demandez de voler quelque chose qui ne m’appartient pas… Qu’aurais-je en échange de votre aide ?
_Ma profonde gratitude…
_... Et ? C’est tout ?
_Je parlerai de toi à notre maître… Kael’thas.
_Le Prince ? Vous le connaissez ? Il paraît qu’il est en Outreterre !
_ET bien je lui parlerai de vous personnellement, jeune fille… allez maintenant.

Tout excitée, Andüin se hâta à l’adresse que le ranger venait de lui fournir. Satisfait, celui-ci se retourna et alla boire un coup à l’auberge toute proche.

***

Alérion se concentrait, il y était presque. Il revoyait ses scènes romantiques au bord du lac avec Shalone, il revoyait ses ébas amoureux… Que donnerait-il pour revivre et tout changer, pour que cette merveilleuse période de sa vie devienne Eternité.
Alérion repéra un homme, du nom, ou plutôt un elfe, un Elfe de Sang, qu’il haïssait aujourd’hui plus que tout. Il le voyait, s’aventurant seul dans le bois. C’était le moment. Clemanas allait payer pour ses erreurs passées.
Alérion s’agrippa à ce passé et apparut de nulle part alors que l’elfe s’avancer, dans la forêt d’Elwynn. Il avait retrouvé son costume de l’époque, avec un tabard de la Garde de Stormwind cette fois. Il se cacha derrière un arbre, puis avança discrètement derrière lui, il allait l’étrangler oh oui… Ou plutôt lui briser la nuque. Il était presque sur lui quand un visage épouvantable apparut entre Clemanas et lui. Un visage aux traits reptiliens, malicieux, éthéré, il ne semblait pas venir de cette réalité. Pourtant, Alérion se figea d’effroi, il savait qui c’était et s’en voulut de ne pas avoir pensé à lui avant d’entreprendre de manipuler le Temps à ses propres fins. Il se sentit aspirer dans la trame du Temps, Clemanas, insouciant disparut et le paysage d’Elwynn avec. Il se retrouva seul, au beau milieu d’un désert, sans ciel, le sable le fouettait, comme prit dans une tornade mais sans vent. Une imposante créature couleur de bronze, faite de chair et de sable se tenait devant lui, menaçant comme jamais. Nozdormu regardait avec malice le spectre qu’était redevenu Alérion.

_On ne joue pas avec le Temps ! S’écria l’Aspect de Bronze et Alérion fut engloutit dans une tempête de sable, sable qui se solidifia au contact du malheureux, créant en un instant une statue de bronze de ce qu’avait été Alérion Barov.

[A suivre]