Le regard vers Quel'Drassil.

L'ambassade de Thunder Bluff vivait dans le calme, les maçons étaient sortis avec le travail accomplie d'une demeure colorée et luxueuse, rénovée.

Un rythme de croisière débutait, une nuit c'était la venue d'un diplomate réprouvé qui sortait plus énervée qu'il n'était rentré dans l'office diplomatique. Le jour, c'était un messager du Régent où de simples citadins de la capital qui venait avec leur curiosité amenant des explications amicales sur la présence d'une ambassadrice tauren.

On travaillait peu mais avec sérieux et une certaine passion, l'assurance aussi d'être dans un cadre plus agréable que les marais de Stonard.
Il faut se faire aimer, aider et discuter pour mieux convaincre.

L'ambassadrice maîtrisait avec finesse, la limite de ses moyens : Une enveloppe de fonctionnement réduite pour des bénéfices diplomatiques réduit. Elle puisait dans son esprit, des ressorts innovants.

Avec un minimum de frais installer un laboratoire à Quel'Drassil pour chercher des voies de guérison. S'appuyer sur de simples commerçants, boulanger et vendeurs ambulants comme autant d'informateurs possibles, recruter du personnel local pour mieux se fondre dans la population.

Mais ceci était peu de choses à une idée qui taraudait ses pensées : s'appuyer sur un mouvement Sin'doreï décuplerait ses moyens d'aider ce peuple. Elle était fidèle au mouvement pacifiste, c'était un symbole qu'elle admirerait même en dehors du cercle des militants mais son travail l'amenait à agir sur des choses précises à moyen terme et réalisable rapidement ; lutte contre les Amanis et le fléau, aide humanitaire et financière aux exilés de retour dans leur foyer et aider à la culture de la jeunesse.

Ses hautes visées politiques ne se construiraient pas sans prouver son aide à ce peuple, un juste retour des choses.

Le doute n'est plus permis, pour aider au mieux, convaincre ensuite et améliorer les relations avec le grand peuple de la plaine pour établir au long terme l'influence des siens, il fallait marcher comme les Kodos à côté de la plaine et marcher dans les pas d'un mouvement Sin'doreï .

Le soleil d'An'she pénétra subitement dans son bureau, des filets de lumières se glissèrent sur son corps frôlant ses yeux avec intensité, frolant son bureau comme si le soleil cherchait quelqu'un dans la pièce.

Les rayons sacrés ne sont jamais là pour rien : c'est un signe de la Terre-Mère, de son œil qui guide ses enfants, qui guide Razkan vers l'extérieur.

Dans une longue robe en soie drapée de fils d'or, d'une longue cape marquée par des glyphes tissés et d'un bâton circulaire à l'aura de la couleur des rayons du soleil déclinant du jaune à l'orange sanguine ; razkan sortit de l'ambassade avec une tenue luxueuse très éloignée des coutumes vestimentaires de son peuple.

Un Sin'doreï musclée la suivait à quelques pas, assez loin pour ne pas être visible du premier regard, assez près pour la protéger d'une agression. Les mouvements de son protecteur pour être à la bonne distance lui rappelait le tango de la politique de la Horde.

L'ambassadrice suivait le soleil dans le ciel et marcha longuement sans s'arrêter auprès de passants puis de fermiers aux regards mêlés de curiosité et de surprise pour se retrouver dans un petit port.

Son garde du corps ne disait mot mais affichait un œil de fatigue, celui de Razkan était serein.

Elle loua à un pécheur, une embarcation pour franchir le bras d'eau et se retrouver au port de Quel'Drassil, non loin de la porte elfique. D'une parole sèche et précise, elle indiqua à son garde du corps de surveiller le bateau. Elle devait y aller seul, montrer qu'elle venait à titre privée et non avec les regards de ses frères et soeurs de Mulgore sur ses épaules.

Contemplant la porte, son regard prit toute son aise. De fins yeux perçants comme l'aigle s'affichait doucement sur un regard déterminé. Dans sa tête vibrait le son des Aigles volant dans la brume des nuages avec plaisir, la fille de l'aigle prenait son envol comme rare fois cela lui était permis : être elle-même sans le masque de l'apparence diplomatique.

D'un murmure, son bâton glissa dans sa main. Elle frappa deux coups bref mais d'une vigueur qui sonna sur la porte comme un appel venue du lointain, venue de Kalimdor.

La lourde porte elfique s'élevait haut au-dessus de la taurenne, enchassée dans la muraille de la forteresse elfe. Entre les crénaux des remparts apparut soudain la tête d'un soldat elfe de sang, le chef surmonté du fameux casque en forme de faucon. Il interpella la taurenne en langue commune:

" Qui va-là ? "

[Thalassien] Ish-nu- fallah-nah Sin'doreï.

Elle usa ensuite de la langue commune pour se présenter .

L'ambassadrice de Thunder Bluff à Lune-d'argent, druidesse de Mu'sha et An’she, matriarche du clan des Aigles de la Terre des Milles Pointes et membre du cercle cénarien et terrestre vient à vous dans la paix et le calme. Mon humble esprit, Razkan souhaite franchir cette porte.

Son bâton aussi grand qu'elle se posa doucement dans le sol pour faciliter un geste d'honneur, sa main frappant son coeur.

Le garde échangea quelques mots en thalassien avec un de ses collègues, puis tous deux disparurent du haut des remparts. Quelques secondes plus tard, la porte elfique s'ébranla, ses lourds batants tournant lentement sur leurs gonds.

Un émissaire elfe de sang, encadré par deux gardes, accueillit Razkan dans l'enceinte du bastion:

Ishnu alah, ambassadrice. C'est un plaisir de vous accueillir. Syldur Bloodtears nous a prévenu de votre arrivée. Nous vous invitons à le rejoindre à la Citadelle.

Son regard fixait la porte, certaine qu'elle souvrirait à sa venue.

" Le plaisir est réciproque de découvrir Quel'Drassil, je suis vos pas jusqu'à la Citadelle."

Elle glissa son baton dans son dos, il continuait de briller tels les rayons du soleil qui l'avaient guidée jusqu'ici.

Le petit commité d'accueil mena la taurenne jusqu'à un bâtîment fait de plusieures tours blanches s'élevant sur une colline fortifiée dans l'enceinte de la base. Arrivés au pied de l'édifice, un mage elfe sortit sur le parvis et sourit à la taurenne.

"Razkan! fit Syldur. Vous voilà enfin... Nous n'attendions plus que vous pour régler les derniers détails pour le laboratoire. Vous avez fait bon voyage j'espère?"

La taurenne fit un geste d'honneur coutumier dans la Horde puis afficha un fin sourire au coin de son museau.

" Mon voyage fut agréable, la région est colorée et respire la vie de la nature. Toutefois je ne viens pas seulement pour le laboratoire car comme vous l'observez, je suis venue sans mon matériel".

Elle posa sa main sur son épaule, l'effleurant à peine. Un geste très inhabituel mais amical.

"Mes pas suivent les votres, montrez-moi d'abord mon lieu de travail à Quel'Drassil."

"Bien... Dans tous les cas, vous êtes la bienvenue sur notre île, en tant qu'amie des Fils de Quel'Thalas. Suivez-moi, je vais vous montrer vos quartiers de travail..."

Le mage ouvrit la marche devant la taurenne, et l'emmena jusqu'au pied d'une construction elfique: un bâtiment surmonté d'une sorte de planétarium en mouvement, à la fonction aussi obscure mais à la méchanique fascinante.

"Voici l'Arcane Sanctum, c'est ici que travaillent et s'entraînent nos arcanistes. Je me suis dit que ce serait le lieu idéal pour vous y établir une aire de travail, puisque vous auriez non loin de vous à disposition le maximum d'objet magiques disponibles... Néanmoins, si le voisinage d'arcanistes vous dérangent... Nous pouvons trouver un autre lieu."

Razkan suivait en silence, regardant la structure avec curiosité et satisfaction.

" Ce lieu me convient, j'amènerais mon matériel d'alchimie qui à ses propres caractéristiques. Le voisinage d’arcanistes ne me dérange guère puis après tout, je dois m'y habituer. Mes sabots coitent ceux d'un peuple naturellement arcaniste."

Alors qu'elle fixait son regard sur le matériel et ses capacités magiques, elle se retourna vers Syldur, fixant ses yeux dans les siens avec un ton inhabituel, davantage émotionnel.

" Vous savez, mon esprit à toujours été guidée par la raison , de ce fleuve d'idées coule mon pragmatisme. Vous connaissez mes idées pacifistes mais vous connaissez aussi mon aide pour votre peuple, qui est ancienne et qui depuis quelques lunes, m'ont amenée à être plus réaliste sur notre monde.

En notre temps, la seule querelle qui vaille est celle de l'esprit. C'est l'esprit qu'il s'agit de sauver, de faire vivre et de développer quitte à accepter pour un temps des pouvoirs démoniaques pour votre peuple, quitte à rompre avec mon language diplomatique consensuel et à parler franchement avec vous, quitte à être plus qu'une ambassadrice sympathique à votre égard et à celui de votre ordre disposant d'un laboratoire.

Si c'est possible, abordons cette idée avec le sérieux qu'il faut. "

Le sourire du visage de Syldur disparut, et le mage poussa un profond soupir. Ses yeux se perdirent dans le vague et il dit:

" Ce n'est pas vraiment par plaisir que nous nous nourrissons des énergies des démons, dame taurenne. Notre peuple souffre d'une grande malédiction. Certes, vous condamnez l'utilisation de notre précieuse magie des arcanes, et il est vrai, c'est elle nous a mené ici. Néanmoins cette magie qui a finit par nous maudire de cette soif s'est révélée maintes fois salvatrice pour les miens.

Si nous parvenions à nous guérir de ce mal, ou à trouver une nouvelle source... "pure", tel notre ancien Puits de Soleil, nous pourrions vous montrer comme l'arcane peut être utilisée pour combattre la Légion ou le Fléau, comme elle s'est montrée mortelle face aux trolls des forêt qui nous menaçaient il y a de celà 2000 ans ..."

Razkan regarda Syldur, sans rien dire. Répriment une grimace et de la déception.

" Je sais tout cela, vous n'avez pas saisie mes propos qui n'était pas une condamnation mais au contraire, une compréhension.

Sois, je m'exprime mal. Soit, vous avez besoin encore une fois de vous appesantir sur votre sort et d'entendre, encore une fois mon empathie à l'égard de votre peuple.

Bien sur, comme vous je préférerais le Puit solaire que la situation actuelle, ma présence ici démontre ma volonté de trouver une alternative. "

Peu à peu, son ton prend de la force, de l'ampleur avec une voix affirmée.

"Mais d'ici là, c'est l'esprit qu'il faut aussi replacer au coeur du problème. C'est l'esprit que je souhaite aussi aider, l'esprit dans sa globalité pour améliorer l'humanité de votre peuple touchée par sa soif. L'esprit dans toutes ses formes d'actions que je souhaite aider.

Vingt siècles d'histoire sont là pour attester qu'on a raison d'aider le Quel'Thalas, contre les trolls Amanie et tant d'autres forces malignes.

Mon action c'est toujours placé dans le sens du mouvement, du sens de l'histoire que votre peuple retrouve en même temps que son foyer et pour ma part, cela passe par une aide directe dans un mouvement. "

Syldur regarda la taurenne, pensif, essayant de bien comprendre le sens de chacun de ses mots.

"L'esprit... Mmmh, voilà une valeure qui doit avoir une place importante auprès d'un peuple chamanique telle que le vôtre.

Qu'entendez-vous par "il faut sauver l'esprit"?... notre spiritualité de haut elfe? Nos croyances?"

Syldur s'incline respectueusement devant la tauren.

"Votre dévouement et votre altruisme sont tout à votre honneur.

Quand à la spiritualité elfe, c'est vrai qu'elle a perdu beaucoup d'adeptes après le massacre de Quel'Thalas. Rares sont les nôtres qui arrivent encore à prêter foi en la Lumière, dans un concept si... "utopiquement et naïvement bon enfant" comme on pourrait le qualifier. Je m'efforce moi-même de toujours croire en cette forme de Bien au-delà de ce que nous pouvons percevoir, même si je ne comprends pas le pourquoi des souffrances de mon peuple.

Mais je ne peux blâmer ceux qui ont perdu la foi. Les temps sont sombres, et la Lumière fait peu de miracles pour les nôtres..."

" Certes"

L'ambassadrice sortit du la laboratoire, restant à l'entrée sans afficher de sentiments.

" Ce lieu me convient . Sortons d'ici"

L'elfe suivit la taurenne dehors. Il était satisfait, satisfait que Razkan se sente bien ici, qu'elle soit toujours d'accord de travailler avec eux. C'était étrange, lui qui n'aimait pas les druides elfes de la nuit habituellement, il trouvait chez cette taurenne une humilité que ses cousins elfes de la nuit semblaient ignorer. Comme si la taurenne était consciente de sa place au sein de la nature et du monde.

Et bien sûr, le fait qu'il n'y ait pas de dissension millénaire entre hauts elfes et tauren, au contraire d'avec les elfes de la nuit.

Syldur prit congé poliment de Razkan, pour retourner à la Citadelle, où les affaires pressantes de l'installation de Quel'drassil l'attendaient.

Razkan retourna à l'ambassade avec son garde du corps, la sensation que les esprits ne voulaient pas d'elle dans cette organisation. Le mage Syldur n'avait exprimée que des lamentations contre son peuple et ce fut à elle de glorifier la valeur de la race Sin'doreï. Conscient du paradoxe, la druidesse se mit en quête d'une organisation plus enclin à l'aider au Quel'Thalas.

Razkan a écrit:Razkan retourna à l'ambassade avec son garde du corps, la sensation que les esprits ne voulaient pas d'elle dans cette organisation. Le mage Syldur n'avait exprimée que des lamentations contre son peuple et ce fut à elle de glorifier la valeur de la race Sin'doreï. Conscient du paradoxe, la druidesse se mit en quête d'une organisation plus enclin à l'aider au Quel'Thalas.

HRP: O_- ???

HRP : Tu lui as fait peur

[HRP] Rp, il y aurait eu des parenthèses autrement. C'etait pour conclure le sujet avec la pensée de Razkan sans amener ainsi de reponses, directement rp [/HRP]

( T'inquiète pas, Syldur est toujours comme ca : Déprimant & Déprimé ... )