Captive

L'ambassade des Tisseurs de Paix est en effervescence cette nuit là : Mortelle Onction... encore et toujours eux.

Que faire ? Que dire ?

Les Fils de Quel'Thalas rentrent au port. Les blessés sont nombreux. Ils ont la mine grise et le regard vide des soldats qui ont vu la mort de leurs yeux et des camarades tomber au combat. Un groupe plus compact avait débarqué précédemment, se déplaçant lentement. Ils avaient escorté une captive : Mystiruis Hedson, consule de l'ordre honni.

Et pourtant...

Pourtant ils se disent tous de la même croyance : La Lumière Sacrée.
Pourtant ils partagent tant de choses, tant d'Histoire, tant de liens.
Pourtant ils sont si proches.

Mais...

Il suffit de la folie d'un seul, ou d'une seule, pour que se déchaînent les hordes fanatiques qui bientôt déversent leur haine sans distinction, semant la mort comme on couche une herbe tendre qui peine à repousser.

Pourquoi ?
Pourquoi font-ils ça ?

Elle le sait, elle, la captive. Celle qu'ils sont parvenus à isoler de ses troupes : dame Mystiruis Hedson. Et elle va devoir répondre de ses crimes, de ses inconcevables viols de frontière, de son mépris de la vie, de son déni des valeurs de la Lumière et de son incommensurable inconséquence face à la fragile trêve de Theramore qui, légitime ou non, reste la référence en matière d'espoir de paix.

Il a entendu l'idée de la petite Tisseuse Yzalia : marier Mystiruis à un fils du Quel'Thalas devant la Lumière, la contraindre à respecter ce qui doit l'être légitimement. Est-ce possible ? Et y aurait-il seulement un prétendant ?

Et une fois de plus Anariel avait été exemplaire en évitant de regrettables exactions à l'encontre de la prisonnière qui auraient ravalé les détracteurs au rang de coupables eux-mêmes.

Jaylini et Amelie avaient vu Syldur et avaient déjà porté à sa connaissance la requête de la prêtresse Laena de la Mortelle Onction : Sa vie et un pacte de non-aggression contre la liberté de Mystiruis Hedson. S'il était en Quel'Drassil aujourd'hui, c'était dans l'attente d'une réponse officielle.

Les Tisseurs tissaient.

Aussi tôt revenu de Booty Bay, l'Intendant avait eut vent de tous les événements survenu à Quel'Thalas le soir précédent. Il avait lu avec interêt le rapport de l'enquêteur et l'avais fait transmettre aux clans de la Horde présents hier soir.

Ce soir, au moins quatre des cinq Haut Conseillers de l'île se réuniraient. Leur nouvelle prisonnière serait sans doute le centre de beaucoup de discussions.

Et les Tisseurs qui voulaient une réponse officielle ? Ils attendraient, on ne peut formuler de réponse officielle dans la précipitation. Ils étaient en guerre, depuis un mois, contre ces fous. Posséder leur Consul leur fournissait un avantage indéniable.

Si échange il devait y'avoir ... ce ne serait pas contre une simple Prêtresse sans interêt. Non ... si échange il devait y'avoir, ce serait contre le grand méchant loup lui-même ... fût-il retraité.

Entrant dans l'ambassade il ne prit le temps que d'un petit discour.


Mesdames, messieurs les Tisseurs de Paix,

Vous imaginez bien que l'île est actuellement en ébullition suite aux événements de hier soir. La présence d'une prisonnière en nos terres, officier supérieur des Mortelles Onction, nous contraint à manoeuvrer avec prudence, diligence et clairvoyance.

Nous n'écartons pas l'éventualité d'une attaque des Mortelles Onction sur notre île ... au vu des actes passés, nous savons qu'ils trouveront toujours les moyens d'aligner une armée. Tant que nous n'aurons pas définitivement régler le problème.

Vous pouvez dés à présent servir votre cause. Envoyez un émissaire auprès des Mortelles Onction pour leur assurer que Dame Mystiruis Hedson sera traitée humainement et sans aucune bévue tant qu'elle sera à Quel'Drassil. J'y veillerais personnellement. Nous comprenons parfaitement que sa famille et ses proches, si elle en a, puissent s'inquiéter. Après tout, ne venons nous même pas de vivre une expérience similaire avec l'enlèvement de nos deux officiers ?

Il se fendit d'un léger sourire

Pour ce qui est de l'avenir, les Hauts Conseillers de Quel'Drassil vont se réunir ce soir même pour décider. Vous aurez réponses à vos questions et suggestion dès demain.

- "Seigneur, je vous suis redevable de votre engagement. Nous n'aurions pu attendre mieux et sommes conscients de votre générosité."

"Nous permettriez vous de faire parvenir cette missive à la prisonnière ?"


Une lettre non cachetée, mais néanmoins signée, est ainsi transmise aux autorités de Quel'Drassil, à destination de Mystiruis Hedson.


(sous réserve qu'elle soit transmise ^^)

Dame Hedson,

Votre fille a beaucoup souffert de vos agissements. Elle a peur de perdre sa mère et c'est bien normal. Qu'aviez-vous donc besoin de la soumettre à ça ? Votre fortune est établie de longue date, vous n'êtes donc pas en quête de trésor ni même de gloire... et ce n'est certainement pas l'amour qui vous a menée en ces lieux.

Oh, je sais, vous allez me parler de la grandeur de votre Ordre et de votre dévotion pour la Lumière... Et moi je vous parle de votre enfant qui reste seule, loin de vous, parce que vous avez jugé plus utile de vous embarquer dans des folies meurtières. Car c'est bien ce dont il s'agit dame Hedson : de meurtre en bande organisée, pas de guerre. Sans présumer des charges qui pèsent sur vous, vous êtes désormais une criminelle en instance de jugement pour des incursions répétées en terre étrangère sans autorisation, des meurtres, des mutilations et je ne sais quelles autres atrocités qu'on pourra vous reprocher.

Sans vouloir vous faire offense, je ne vais faire que vous réécrire ce passage de la profession de foi des adorateurs de la Lumière :

"Toute créature capable d'émotion partage le même type de lien être-monde que nous. Si nous détruisons le bonheur d'une autre créature, nous diminuons le bonheur du monde et, au final, le nôtre également. Les adeptes de la Lumière Sacrée ont conscience du fait que les conflits et la souffrance sont inévitables, mais ils cherchent à réduire au minimum le malheur des autres."

Puissiez-vous méditer ces paroles, legs de générations de sages qui vont ont précédé et qui ont, n'en doutez pas, vécu sans doute pire encore que votre petite vendetta personnelle dans laquelle vous entrainez tant de malheureux influençables, fragiles ou enclins à la soumission dès lors qu'on leur assure un vernis de légitimité pour encadrer leur violence.

Je ne sais ce qu'il adviendra de vous dame Hedson. Je ne peux que vous dire que nous veillerons à ce que vous ne soyez pas maltraitée et que la justice sera rendue dans un délai raisonnable si elle doit l'être.


CrileLoup
Barde des Tisseurs de Paix

Le message est barré en travers de deux lignes de la même écriture, comme un filigrane :

Votre fille Arcània est jeune mais intelligente, et grâce à elle j'espère que des progrès notables pourront être enregistrés pour raviver la Lumière que la charte de l'Eglise vous a, autrefois, confiée, et que vous travaillez tant à pervertir.

Jaylini était là depuis la veille. Elle avait été avare de paroles, multipliant les communications par tous les moyens dont elle disposait.

Présentement, elle laissa parler le barde. Puis sortit de son mutisme.

- "Crileloup a parlé en général. Je parle à présent pour moi :

Comme je l'ai dit au Seigneur Bloodtears, peu m'importe de ce que vous ferez de cette criminelle. Je suis ici pour défendre la Paix, pas la barbarerie. Torturez-la, tuez-la si cela vous chante, je ne m'en mêlerai pas. De toute façon, ces illuminés trouveront une excuse pour tenter de vous abbattre. Ce sont des sauvages, à reléguer au rang des troggs ou des trolls des forêts.

Inutile de vous confirmer que vous feriez une grave erreur en acceptant la proposition d'échange que la Mortelle Onction vous propose. Laena est une chiffe molle. Elle ne vaut rien. C'est juste une poupée dans les mains des actuelles dirigeantes de ce rassemblement de tarés.

Nous avons déposé une plainte devant la cour de Hurlevent. Si elle n'aboutit pas, je suis décidée à les écraser d'une autre manière.

Bon courage à vous.

Crile ? Je repars cette nuit pour Hurlevent. Tu sais comment me joindre, tiens-moi au courant des évolutions."

La métisse va pour quitter la pièce, se retourne, et dit :

- "Je transmettrai la façon dont vous traitez votre prisonnière à la Mortelle Onction."

Puis, sur un salut, elle s'en va à grandes enjambées silencieuses.

- "Je rentre avec toi."

Ennea'Jin entre, la trollesse au multiple tatouage toise la foule, son ventre rond indique clairement qu'un heureux evenement est sur le point de se produire.

"Encore une attaque de ces humains enteté il parait?"

Elle ricanne.

"Pourquoi ne pas sacrifier les prisonniers?"

Son rire se fait plus dement.

De retour dans sa cellule, elle attendit que la porte se referme.
Elle reprit le courrier de Crileloup cachée dans son matelas.
Son seule et unique lien vers le monde extérieur. Elle n'avait pu se résoudre à le détruire.. Elle en savait le risque. Plus tard surement.
Mais la, elle avait besoin de s'accrocher. La prière ne suffisait pas.
Le temps s'egrennait lentement, les minutes paraissaient des heures.
Arcania.. ma douce petite... Mc où est tu? Ces quelques mots furent murmures si bas que personne n'aurai pu entendre.
Interieurement, elle priait pour donner la force aux siens d'agir.
Elle savait la force de caractere de son second assez fort pour mener à bien le combat. Elle ne doutait pas une seconde du Primat.
Il y a fort longtemps que leur destinc avait pris le meme chemin.
Elle esperait que Merika arriverait a temps

A genou, elle priait encore, elle murmurait comme pour se rassurer elle meme.

Que la lumiere me donne la force de subir mon sort.
Que la lumiere guide leur pas
Gloire à mortelle Onction

En route pour le port de Quel'Drassil à bord d'une frêle esquif de pêcheur qui avait échappé à la vindicte des fanatiques, le barde fixait l'horizon mouvante, pensif.

Il espérait obtenir des dignitaires des Fils l'autorisation de parler à la prisonnière. Ce premier point ne devrait pas trop poser de problèmes : une certaine confiance mutuelle avait déjà été établie. Serait-elle suffisante ? A voir. Amelie pourrait sans doute beaucoup pour achever de construire une véritable entente car ces Elfes Hauts devaient lutter contre des sentiments si négatifs à l'égard de sa propre race. Ca ne rendait pas les choses faciles et si les dirigeants, sans doute, ne verraient personnellement aucune objection... il leur fallait tenir compte du sentiment populaire, au moins un minimum.

Toutes ces considérations tournaient dans l'esprit de CrileLoup jusqu'à ce que les bras de sa compagne ne l'enserrent délicatement. Il sourit. Douce Aénor... comme tu es courageuse, et dévouée, pour accompagner ainsi partout ton diable de mâle quand bien même tu mériterais cent fois de te reposer en sécurité.

Amoureusement il se retourna et lui rendit son étreinte, partageant une douce chaleur dans l'épaisseur de la cape qu'il referma sur leurs épaules... avant de retourner s'asseoir à l'abri des embruns.

Suite à l'incident de l'eau des bains, le mage de sang Syldur Bloodtears, accompagné par deux brisesorts elfes, se rendit dans la cellule de la prisonnière. Pendant que les deux mages-soldats surveillaient sans ménagement le moindre fait et geste de Mystiruis, le sorcier, à l'aide de glyphes arcaniques placés aux quatres coins de la pièce, tissa un cocon de silence dans l'étroite cellule, pour éviter que la prisonnière soit retentée par utiliser sa magie ... "divine".

Avant de sortir de la pièce, le mage de sang regarda la prisonnière dans les yeux, sans un mot, avec un air où se mélangeait haine, incompéhension et déception. Secouant la tête, il ressortit avec les deux brisesorts, dont un resta en faction devant la porte de la cellule ... juste au cas où.

La houle se levait lentement.
La frèle embarcation tanguait sous les assauts des vagues. Les voiles gonflées par le vent fouettaient par moment l'air salé.

Etrange femme que cette Mystirius. Les différentes rencontres l'avaient laissée... perplexe. Oui, c'était le mot. Elle n'arrivait pas à s'empêcher d'y penser
Comment la Lumière pouvait-elle aveugler de tels êtres... Elle avait du mal à comprendre comment des êtres pouvaient tuer, torturer, séquestrer... par vengeance. Elle avait entendu les explications de Dame Merika, de Dame Hedson... Qu'il était facile de tout justifier par la douleur, le chagrin.

Aénor soupira et resserra un peu plus la lourde cape.

Qu'allait donner cette entrevue, si entrevue il y avait.. ?
Les Fils allaient ils accepter qu'ils parlent à l'humaine ?
Mystirius aurait-elle envie de les rencontrer ?
Et elle même... avait-elle envie de la voir.. ?

Un coup de pied plus brutal et la petite contraction qui suivit la sortirent de ses pensées. Elle releva la tête et aperçut le rivage sortir de la brume au loin....

Quel'Drassil, enfin !

Ce gros temps les avait retardés au delà de ce qu'il avait escompté. Et ce n'est qu'en revenant dans l'ambassade des Tisseurs qu'ils apprirent par des bruits de couloir le traitement qui avait été infligé à la dame noire. Oh... il ne doutait pas que celui-ci était mérité. Elle méritait même sans doute bien pire. Mais il lui répugnait, pour des raisons étranges, de la savoir brisée, anéantie.

Il éprouvait pour elle un mélange étrange de respect et peut-être même d'admiration pour ce qu'elle avait construit du fond de sa conscience pervertie. Elle avait, d'une certaine façon, réussi là où il avait échoué. Pour autant il restait tout à fait lucide quant à l'extrême violence dont elle était capable, sans considération pour la vie d'autrui dès lors que cette dernière avait eu le malheur de s'épanouir du mauvais côté de la frontière. Et ça... ça n'était simplement pas admissible.

Elle devait plier ou disparaitre... Il avait simplement peur qu'elle casse. Mais il y avait cette enfant... cette pauvrette qu'il venait de quitter l'avant-veille avec la promesse muette qu'il veillerait sur sa mère de son mieux, du moins à l'engagement qu'elle ne souffre pas plus que nécessaire.

C'est avec humilité qu'ils se présentèrent au devant des dignitaires de Quel'Drassil pour porter leur requête et obtenir un droit de visite. Il fallait arracher au moins un début de compromis, une lueur d'espoir, et vite.

Astaelle Saen Thalas s'amusait régulièrement de la prisonnière, lui promettant de la jeter à une meute de taureen en rut...
Parfois, elle restait près de la cellule en silence, écoutant ce que pouvait se dire la prisonnière, qui devait sans nul doute devenir un peu folle à force de parler toute seule.

Elle avait vu sa chef "traiter" la prisonnière. Et ç'est à cet instant là qu'elle eut l'idée.

"Parler ç'est bien, agir ç'est mieux. Trop de reflexions nuit à l'action" se dit elle.

Un matin, Astaelle appela Romeo, prit l'orbe qui lui permettait de prendre temporairement l'apparence d'une draenei et partit en chasse de la fille de la prisonnière...

La fumée se répandait dans le bureau de l'Intendant. Tirant une nouvelle bouffée de son cigare d'Undermine, il scrutait l'horizon à travers la grande baie vitrée, le regard perdu dans le vide. La situation actuelle troublait Kaltezar plus qu'il ne voulait l'admettre. Dans sa tête, les réflexions se percutaient les unes contre les autres, un conflit intérieur mélangeant devoir et moral. Cette humaine faisait douter sa Lieutenante et la Ranger Générale, deux personnes en qui il avait une grande confiance. Et sa douce ... sa tendre Anariël, qu'en pensait-elle ? Cette guerre finissait par puer, comme d'autres par le passé ...



L'odeur du sang se répandait dans l'air alors qu'il retirait d'un coup sec sa lame. Le corps du Troll s'affaissa à ses pieds. Le Chevalier de Grapeshire arbora une mine satisfaite, le regard triomphant sur la petite clairière envahie de corps. Sa contemplation fût interrompue par sous-officier venu le mettre en garde. Malgré cette victoire de front, les troupes Trolls restaient bien supérieures en nombre et bien positionnées tactiquement pour défendre leur objectif. Un village Amani dans lequel reposait un Zeral'Jin, un brillant chef et stratège blessés qu'il fallait profiter d'abattre dans sa faiblesse.

Kaltezar pointa plusieurs endroits d'une carte de la région. Il donna l'ordre d'y envoyer des groupes formés des combattants les moins efficaces de la compagnie Quel'Dorei. Un officier s'indigna que cela revînt à envoyer des hommes à une mort certaine.

- Ils ont tous accepté cette éventualité lieutenant. Nous sommes en guerre ici et le sacrifice de certains sera le gage de survie des autres, déclara Kaltezar sur un ton froid.
- Pourquoi ne pas aller vous même avec eux alors ? Répondit le subordonné sur un ton acide.

D'un geste vif, la lame du Chevalier pénétra la chair du lieutenant. Ce dernier resta debout, la bouche ouverte et les yeux écarquillés sur le visage de son supérieur le souffle court. Il maintint l'épée en place le temps de glisser quelques mots dans un murmure.

- Il n'y aucune place pour un officier qui doute dans la grande armée du Roi Anastarian. Hélas pour vous, je n'accorde pas de seconde chance. Que le Soleil illumine votre âme, lieutenant.

Retirant son arme, il laissa tomber le corps mort dans un fracas sous le regard interloqué des soldats. Sans perdre un instant, il harangua la foule.

- Soldats, cet homme est mort, car il a douté. Nous sommes tous ici en connaissance de cause, nous nous battons à un contre cinq contre des Trolls féroces. Nous avons obtenu la victoire jusqu'à maintenant ! Je vous ai conduit jusqu'à elle et je continuerais à vous y conduire. Mais cela ne se fera pas sans perte ... y'en a t'il encore ici qui ont un sens du sacrifice et de l'honneur suffisant pour mourir afin que d'autre survivent ? Qui acceptera de donner sa vie pour la gloire du Roi ? Que les volontaires s'avancent !



Une nouvelle bouffée de fumée. Il se rappelait avoir tenté un jeu dangereux risquant la mutinerie. Au final, quinze volontaires s'étaient avancés, aucun n'avait survécu à leur mission. Maudite soit la guerre qui nous amène à jouer la vie des autres. Le doute l'assaillait maintenant, comme cet homme tué froidement, sans aucun remords à l'époque. Par la Lumière, des sacrifices, des morts, il en avait déjà plein les mains. Devrait-il en commettre à nouveau pour protéger les Fils de Quel'Thalas, pour protéger sa patrie ? Devrait-il marcher à nouveau sur leur ennemi, sur Mortelle Onction, sans distinction, les tuants tous ?


Les flammes dansaient dans les yeux de Melerian Fadingsun, comte de Midlas. Du village Troll, il ne resterait bientôt que des cendres. Son vassal se révélait d'une efficacité démentielle dans ce combat sans fin les opposants aux Amanis. Toute la noblesse Quel'Dorei s'accordait à penser qu'il ne s'agissait que de bêtes sauvage qu'il fallait bien exterminer. Les victoires des grands seigneurs du sud de Quel'Thalas étaient louées à la cour d'Anastarian Sunstrider. Dans un soupir, il s'adressa à Kaltezar.

- Je suppose que c'était un mal nécessaire.
- Aucun moyen de faire autrement Monseigneur. Femmes comme hommes se battent comme des fous, nous avons été contraints de tous les tuer pour atteindre Zeral'Jin. Rassurez-vous, les enfants ont été exécutés dignement par l'épée, pour ne pas prendre le risque qu'ils veuillent venger leur parent ... nous ne sommes pas des barbares, je me suis opposé à ce qu'on les enferme dans les huttes à brûler.

Melerian frémit à ces dernières paroles. Depuis la mort de sa femme de la main des Trolls, le Chevalier de Grapeshire devenait peu à peu un monstre sanguinaire, bien proche du barbare qu'il niait être. Essuyant une larme qui perlait à l'aide de sa manche, il prononça intérieurement une dernière prière pour les morts.

- Rentrons, j'en ai assez vu.



Etait-ce la honte qui le submergeait ? Pourquoi ses images du passé lui revenaient-elles maintenant ? Jusqu'alors, il avait caché de nombreuses choses à Anariël. Bien que cette dernière lui ouvrait la voie de la rédemption, qu'elle le considérait comme un Paladin. Comment pouvait-il en être autrement, puisqu’elle ne savait pas. Un jour, il serait obligé de lui raconter, de lui confier toute l'horreur dont il était responsable, dont il allait peut-être encore être responsable. Ce jour approchait à grands pas, et, alors, il faudrait que tout cela cesse. Une retraite méritée ? Tout dépendrait de ce que la Prêtresse pourrait faire à son égard.



Le domaine des Grapeshire fut le théâtre de ce que le langage populaire pourrait appeler "une orgie grandiose". Des jours durant, nourriture, alcool et femmes abondèrent pour les survivants de la bataille. Tout aux frais du seigneur local, l'implacable Chevalier Kaltezar. Sans sa fille pour lui passer de longues heures de morale sur ce qu'elle pensait de ses fêtes et de ses actes au regard de la Lumière, il jubilait, s'enivrant jusqu'à plus soif de son propre vin.

A cette occasion, de nombreuses courtisanes se présentèrent à lui. Même dans les moments où il se trouvait aux bords de l'inconscience, jamais il ne faillit, sans relâche, il les refusa toutes. La mort de Cäelia restait ancrée au plus profond de sa conscience et de son esprit, honorer une autre femme serait la tromper, il ne pouvait l'accepter, il ne le ferait pas.



L'ironie de la situation le fit sourire. Craindre le jugement de celle pour qu'il pensât mettre le monde à feu et à sang ... non ... pour laquelle il allait mettre le monde à feu et à sang. Il n'y aurait pas d'échappatoire pour ces Mortelles Onctions. Ils n'étaient en rien différents des Trolls d'autrefois, une bande bestiale assoiffée de sang. Ils seront exterminés, au même titre.

Le sort de cette minable humaine ne l'intéressait pas. Severnaya et Sérindë paraissaient convaincues. Pour lui elle se jouait d'elles. Mystiruis aurait droit à une évasion orchestrée, après son passage chez les Ours Noir. Qu'il en soit ainsi ... puisse cela gangréner leur ordre de fanatiques et mener les troupes de la Horde à une victoire implacable.

Kaltezar écrasa la fin du cigare dans un cendrier, un très léger sourire accroché aux lèvres. Enfilant sa cape, il quitta la pièce pour Orgrimmar où il rencontrerait Iskalla.

Pour toi Anariël, je ne faillirais pas
Pour toi Anariël, je purifieriai ces fous
Pour toi Anariël, je protégerais notre peuple
Pour toi Anariël, je reviendrais victorieux
Que ma rage s'abatte sur eux, car je t'aime



[HRP] Voila, petit texte d'ambiance sans prétention, inspiré par la musique d'intro de Brood War qui est sujette à discussion chez nous en ce moment ici . J'espère que les Fils apprécieront la facette de Kaltezar que je révèle [/HRP]

(tout à fait appréciable, oui. )

(très joli texte. Pauvre Anariel )

( Captivant. Mêmes remarque que pour celui de zaphira, though - légèrement choquant / Dérangeant )

Arrivée discretement aux alentours d'Hurlevent, Astaelle se cacha et observa les mouvements, de visu ou non grâce à ses sens de chasseresse.

Parfois un importun venait la déranger dans sa cachette... Leurs os rongés par Romeo étaient les seules traces de leur passage.

Un matin, la chasseresse repéra enfin ce qu'elle cherchait dans sa quête de l'enfant...une draenei ressemblant à la forme qu'elle prenait grâce à son orbe.
Astaelle suivit la draenei dans sa ronde, car il s'avéra que la draenei était membre de la garde. On ne pouvait réver mieux !

L'attaque fut brève, ne laissant aucun échappatoire à la draenei, la flêche plantée entre ses deux yeux de façons à ne pas trouer l'uniforme.

Astaelle traina le corps vers sa cachette, la déshabilla, la découpa en petits morceaux qu'elle offrit à son loup vorace. C'est qu'il y prenait goût à la chair d'allianceux ce bougre.

Ensuite, elle se déshabilla entièrement, se lava, et, confiant ses affaires à son fidèle compagnon, elle enfila la tenue de la draenei puis se transforma.

Romeo grogna pour indiquer que celà lui semblait correspondre.

C'est ainsi qu'une garde de Hurlevent draenei rentra en ville pour faire sa ronde, interrogeant les passants et ses collègues sur Mortelle Onction et la fille de Mysti...

Les paroles d'Ennea restaient vaines, cela commencer a la contrarier. Syldur ne voulait rien entendre... "Les mortels onctions ne sont pas Stormwind." Quelle foutaise, Stormwind n'empêche pas cet ordre d'attaquer et comme dit l'adage, qui ne dit mot consent. Pourtant quelle meilleur moyen de faire pression sur l'humanité que de leur montrer qu'eu aussi peuvent être victime des atrocités qu'ils commettent? Ennea trépignait, les fils laissaient brûler leur terre sans réagir... devait elle invoquer la dette qu'ils avaient envers sa tribu pour les réveiller? Et Atia Silverswell qui demeurait introuvable... Trop de choses qui l'enrageait... Elle se décida à aller voir Kaltezar, pour avoir une audience avec la prisonnière ou avoir le soutiens armée qu'elle désir.