Les Fils de Quel'Thalas
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Irhendir (nouvelle fiche)

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Message  Irhendir Ven 19 Oct 2018 - 14:59

Introduction (HRP) :

Alors, premièrement, je m'excuse de reposter ici si le lieu n'est pas approprié, mais je ne savais pas vraiment où la mettre et ça me tenait à coeur de refaire une fiche plus travaillée.

En effet, devant les failles évidentes de ma première version, basée sur aucune expérience RP, et faite en bien moins de temps que cette seconde version, j'avais rapidement décidé de repenser intégralement le background du personnage, en limitant les interactions et pensées sur les personnages et événements majeurs de Warcraft, pour me concentrer sur les expériences et le vécu du personnage.

Je choisis donc de « dé-canoniser » une bonne partie de l'histoire précédente, ce qui n'impacte pas vraiment le RP puisque je n'ai jamais fait mention de ce genre d’événements lors de nos diverses sessions.

J'ai choisi d'écrire cette fiche dans un style autobiographique, exercice dans lequel j'ai plus d'expérience et de facilités, en plus de lui trouver de nombreuses qualités que je ne retrouve pas en adoptant un point de vue externe omniscient.

J'espère donc que par ce procédé, ma fiche en deviendra plus intéressante, plus détaillée et plus digeste. Je m'excuse par avance si elle vous semble trop longue par moment, mais j'ai vraiment voulu essayer de faire honneur à ce que d'autres membres proposaient et qui est d'une qualité exceptionnelle. J'espère m'en rapprocher le plus possible en terme de qualité d'écriture. Bonne lecture ! Very Happy

Informations techniques :

Prénom : Irhendir
Nom : Rouge-Soleil
Surnom : Aucun
Raison du surnom : -
Race : Sin'dorei
Age : Moins de cinquante ans
Spécialité : Combat à l'épée à deux mains. Artisanat
Alignement : Bon - Neutre

Caractéristiques physiques :

Taille : 1m86
Corpulence : Elancé
Couleur de peau : Rouge Pâle
Couleur de cheveux : Blond
Couleur des yeux : Verts
Vision (port de lunette) : Aucun
Gaucher ou droitier : Droitier
Etat de santé (problème passé, présent ou à venir) : Rien à signaler

Sculpté par le combat, il apparaît comme un homme fort et musclé mais gardant une silhouette suffisamment fine pour faire preuve d'agilité et de souplesse. Les traits de son visage lisses et fins ne laissent que difficilement percevoir les nombreux tourments qu'il a du affronter et sont même semblables à ceux d'un enfant, tant leur pureté est intacte. Le regard plein de vivacité, le sourire malicieux et confiant qu'il arbore d'ordinaire cache une profonde bienveillance envers ceux qu'il respecte et une certaine timidité dissimulée tant bien que mal. Empli de certitudes acquises par l'expérience de la solitude et de la douleur, Irhendir possède sa propre vision du monde, son idéal, et s'y tient dur comme fer. Difficile à cerner, peu ouvert mais néanmoins très sentimental, l'Elfe a du mal dans ses relations avec les autres, tant il est maladroit dans ses interactions malgré qu'il ne souhaite que bien faire. Très franc dans ses propos, il ne veut plus rester en retrait et entend bien s'affirmer en tant qu'individu, clamant haut et fort ce qu'il est, ce en quoi il croît et ce qui le dérange. Il est néanmoins un allié de confiance et fidèle à sa hiérarchie, ainsi qu'à quiconque sachant dompter son caractère téméraire et fougueux.


Background, extrait du journal d'Irhendir :

« Coucher à l'écrit les récits de ses exploits, de ses péripéties, de ses échecs est devenu monnaie courante aujourd'hui, et dans un but introspectif, je décide alors de m'essayer à cette pratique.

Commençons par le début, mon enfance. Je suis né à Quel'Thalas, à l'époque où notre peuple se faisait encore appeler les Quel'dorei. Avant que notre pays ne soit ravagé par le Fléau. Je viens d'une famille noble, la famille Rouge-Soleil, propriétaire terrien dans la région de Quel'Thalas, ou tout du moins ce qu'il en reste. Mon père était fils unique, héritier de la famille Rouge-Soleil. Il était très jeune quand mes parents m'ont conçu, moi, son premier né. Et son dernier également. Je ne me souviens même plus de leur visage, et la seule chose que je connais d'eux, ce sont les vagues récits de vieux combattants que j'ai pu croiser, des ragots de rue, des murmures infondés. Ils sont morts durant la Première Guerre, étant envoyés avec quelques Elfes à Hurlevent, en renfort, pour soutenir l'Alliance, mise en péril par l'invasion des Orcs. Je n'ai nulle idée de la façon dont ils ont été traités, ni même de la façon dont ils sont morts, si c'était sur le champ de bataille, dans la capitale Humaine ou je ne sais où. Je sais simplement qu'ils sont morts, avant que je n'atteigne l'âge de comprendre ce qu'était le bien, le mal, et le concept même de mort.

Devenu orphelin d'une famille noble, les vautours souhaitant récupérer l'enfant que j'étais s'accumulaient, ces gens n'étaient pas venus demander ma garde pour m'offrir protection et éducation, mais bel et bien dans un but purement égoïste, celui de gagner en influence, en notoriété et en richesses. Tous multipliaient les cadeaux à mon égard, tous me flattaient, essayant de me convaincre de les suivre.

J'étais un enfant, attristé par la disparition de ses parents, bien que n'ayant pas encore cerné le caractère définitif de la mort, et des dizaines de noblions défilaient du matin au soir pour me flatter, m'offrir des présents, souriaient devant moi. Je ne voyais pas la malveillance et l’intérêt qui se cachait derrière cette immonde mascarade. Il a été décidé à ma place que je grandirais au domaine familial jusqu'à ma première décennie, avant de pouvoir choisir mon destin. Le personnel de la maison cherchant à me protéger avant tout.

Hélas, ce ne fut pas du goût de tout le monde, car cette solution ne profitait pas aux nobles avides de pouvoir, et ne permettait en aucun cas de récupérer les terres Rouge-Soleil. Un soir, nous fûmes attaqués dans notre domaine par un groupe de mercenaires. Le personnel, réduit après le trépas de mes parents à son strict minimum, et la garde, quasiment inexistante, fut décimée. Le manoir familial fut réduit en cendres, et je fus contraint de m'enfuir loin de Quel'Thalas pour mon salut. J'avais huit ans, et mon enfance allait connaître le même sort que ma demeure, consumée par les flammes.

Mes pas me dirigèrent vers un camp militaire Haut-Elfe, situé au sud de Lune d'Argent. Ils prirent en charge l'enfant que j'étais et firent de moi un combattant. Au terme d'une formation stricte, d'un enseignement dogmatique et d'un entraînement qui faillit me coûter la vie à de nombreuses reprises, je suis devenu un homme. A dix ans, je savais monter à cheval et tenir une épée. A douze ans j'ai su comment éviter et parer les coups. A quinze ans j'étais un soldat formé et habile, capable de me battre sur un champ de bataille. J'étais prêt, mentalement, à n'avoir aucune pitié, formaté que j'étais par les enseignements du camp. Je n'avais pas d'attache, mes supérieurs souhaitant que je limite au maximum les contacts avec les autres. J'étais seul, et j'étais vide, exactement comme ils le souhaitaient. Un soldat obéissant aveuglément aux ordres, sans conviction, sans objectif. Juste une épée habile qui ne réfléchissait pas.

Mon nom de famille fut effacé, les terres de mon père ayant été attribuées au fil du temps à je ne sais quel bourgeois. Je l'ai longtemps caché, comme honteux de n'avoir pu protéger le patrimoine qui m'avait été légué. Et j'ai enchaîné les missions à travers les Royaumes de l'Est sous le simple nom d'Irhendir, un orphelin abandonné sans nom et sans histoire. Protégeant les terres Elfiques de toutes les menaces qui pouvaient approcher. Des trolls, des morts-vivants, des créatures hostiles... Tant d'indésirables que l'on me sommait d'éliminer.

Les années passèrent, et les événements ne décollaient pas. J'étais toujours aussi vide, toujours aussi seul, toujours aussi errant. Jamais je n'ai eu les doux conseils d'un tuteur, jamais je n'ai eu le réconfort d'une femme ou la bienveillance d'un ami. Non, je n'avais pour seule compagnie que des supérieurs, me félicitant à peine pour mon dur labeur quotidien, une ville que je protégeait sans cesse sans jamais recevoir quelques louanges, et la compagnie nocturne de toutes ces créatures tombant sous le poids de ma lame.
Puis vint le Fléau, déferlant sur Lune d'Argent. J'étais en mission près de la forêt d'Elwynn depuis quelques semaines lorsque j'ai été informé de ce qui se tramait. Nous avons immédiatement été rapatriés pour protéger le campement militaire, mais il était déjà trop tard. Les morts-vivants avaient d'ores et déjà saccagé le lieu, et je vis une seconde fois mon monde brûler. Nous étions une petite garnison, souhaitant périr le glaive à la main. Nous chargeâmes dans ce qui aurait dû être notre dernier combat, face à une horde de non-morts qui gardait le lieu. Ils étaient trois fois plus nombreux je dirais, mais ce serait surestimer ma mémoire que de me souvenir du nombre de ces abominations. Tout était flou. Pendant la bataille j'étais absent, pensif. Ma vie était d'un vide sans nom. Je n'étais pas triste, je n'étais pas heureux. Je ne me plaignais pas, et jamais je n'esquissais le moindre sourire. Le vide, le néant. Voilà ce qui qualifierait ce début d'histoire. Persuadé que ma dernière heure était arrivée, je n'avais pas de regrets. Non pas parce que ce que j'avais accompli me satisfaisait, mais parce que je ne voyais pas comment j'aurais pu éviter tous ces événements. Finalement, après avoir renvoyé à la tombe la moitié d'entre eux, et perdu autant de soldats, les morts-vivants poussèrent un cri strident, tous en même temps. Nous étions stupéfaits, abasourdis par ce vacarme macabre et indescriptible. Une peur viscérale m'assaillit. Puis plus rien. Les macchabées repartirent, comme s'ils avaient accompli leur mission, abandonnant le combat et nous permettant de rester en vie.

Sous le choc, mais sur nos gardes, nous bruliâmes les corps de nos confrères décédés. Je n'ai jamais connu leur nom, leur histoire et leurs motivations. Eux n'ont jamais eu le temps de connaître la mienne. C'était comme ça, des épées désincarnées probablement eux aussi. Nous rentrâmes à Lune d'Argent. Cela faisait plus d'une dizaine d'années que je n'étais pas revenu dans la capitale, et celle-ci était méconnaissable. Les cadavres jonchaient, s'amassaient par dizaines, par centaines dans les rues silencieuses de la ville. Un silence de mort, littéralement. Tout n'était que désolation, tout n'était que violence passée. Les tripes et les membres arrachés étaient légion. Hommes, femmes, enfants. Impossible à dire. Tout n'était que bouillie difforme et grouillante. Sans parler de l'odeur pestilentielle qui recouvrit de son voile immonde toute la cité, et même toute la région. Jamais un tel spectacle ne s'ôtera de mon esprit.

Étrangement, et même ironiquement je dirais, c'est cette mise à sac qui lança véritablement mon existence. Libéré de tout engagement par la décimation de mon camp, libre et capable de choisir quelle sera ma voie.

Nous étions devenus des Sin'dorei, les Elfes de Sang, en hommage à tous ceux qui avaient versé leur sang pour Quel'Thalas. A l'époque, je n'avais aucune opinion sur ce changement, n'ayant pas le bagage culturel suffisant pour émettre un jugement sur la politique du pays. Je n'entends que des mots, je ne vois que la triste réalité qui m'entoure. Les problèmes affluaient. Il y eut d'abord le problème de l'addiction à la magie. Je n'ai personnellement pas été affecté outre-mesure par ce manque, la vie dans la caserne m'ayant permis au fil du temps de m'habituer à avoir un faible contact avec l'énergie du Puits de Soleil. Nous reconstruisîmes peu à peu notre royaume, pensant nos plaies lentement. J'étais dépêché pour éliminer la menace de ceux qui ne pouvaient supporter l'absence du Puits, les déshérités. Nous étions une petite escouade très mobile et changeante, patrouillant dans la ville en ruine pour maintenir un semblant d'ordre. Il y avait toujours la présence des trolls et des morts-vivants alentours également. J'enchaînais une nouvelle fois les missions de purge. Et ma vie semblait reprendre le même chemin qu'avant. A croire que j'étais destiné à cela, une vie de combat, une vie d'obéissance, une vie de rien. Je m'étais fait une raison, et en même temps je n'avais pas entrevu la moindre alternative.

Je vivais alors dans une ancienne échoppe en ruine, abandonnée à la bordure de la ville. J'avais un toit, j'avais un matelas, j'avais de quoi me nourrir. Cela me contentait. On avait appris à ne pas faire les difficiles dans la caserne. Quand j'avais un support pour poser ma tête à même le sol, c'était la plus belle nuit de l'année. Je rencontrais des gens, au quotidien. Je ne connaissais pas leur nom, mais pour certains ils me souriaient avant de reprendre le travail pendant que je montais sur mon cheval. Je leur rendait leur sourire par un vague geste de la main, et la chaleur de leur visage me permettait étrangement de partir du bon pied. Quelque chose changeait peu à peu en moi. Au fil des mois, mon vague geste de la main se transformait peu à peu en un salut en bonne et due forme, puis un geste élégant, puis en une révérence avant de conclure par un sourire. Ce moment de partage, silencieux, anodin à leurs yeux probablement, était le moment que j'attendais le plus quand je fermais les yeux le soir. Je ne connais pas leur nom, mais je chérirais leur sourire jusqu'à la fin de mes jours.

Puis arriva le Naa'ru. Il fut envoyé d'un monde lointain par le prince exilé Kael'Thas. Un être de Lumière pur. Ceux qui le désiraient, parmi les militaires que nous étions, pouvaient embrasser le pouvoir de la Lumière en absorbant la force de cet être mystérieux. Je n'avais pas d'affinité préalable à la Lumière, contrairement à beaucoup de ceux qui venaient à lui pour retrouver leurs pouvoirs perdus. Mais cette Lumière m'attirait. Elle me plaisait, sans trop que je sache pourquoi. Je voyais en elle, la force de reconstruire une vie. De repartir de zéro. J'étais inexorablement attiré par elle, par l'idée de devenir ce qu'ils appelaient un Chevalier de Sang. Je me présentait alors, avec la ferme intention de devenir quelqu'un d'autre. Quelqu'un de meilleur, dans tous les domaines. Je veux être un justicier. Je veux protéger les sourires qui ont fait de nouveau battre mon cœur. Je veux embrasser pleinement une nouvelle aube, et quoi de mieux que la Lumière pour me sortir du vide qui m'aveuglait depuis tant de temps.

Je m’avançais vers le Naa'ru, après avoir au préalable rencontré certains dirigeants de l'Ordre et reçu leur aval, et tendait ma main vers sa douce Lumière. Elle m'a enveloppé l'espace d'un instant, tourbillonnant autour de moi. Je sentis une chaleur nouvelle, comme si mon corps était gelé depuis des années, et qu'enfin un feu venait le réchauffer. Mais je ne me rendais pas compte du froid, du gel. Je n'ai connu que cela, comment pouvais-je comparer ? Comment reconsidérer sa vie si l'on a qu'un seul angle pour l'observer ? L'espace d'un instant, j'ai entendu un rire. J'en suis certain. Un rire, non pas moqueur et trompeur, mais purement bienveillant, un rire si mélodieux, si parfait. Je suis bien incapable aujourd'hui de le décrire à la perfection, tant il semblait venu d'ailleurs. Alors que mon corps s'emplissait de Lumière, de chaleur et d'une énergie nouvelle, je revint brusquement à la réalité. Comme si l'espace d'un instant, j'étais ailleurs, hors du temps et de l'espace. Après réflexion sur le sujet, je pense que tout cela n'était que mon imagination, mais cela n'en demeure pas moins une expérience réjouissante, la perspective d'un avenir étincelant.

Je servit alors de nouveau, au sein d'un Ordre nouvellement fondé. M’entraînant à manier cette énergie nouvellement acquise qu'est la Lumière. Ce ne fut pas facile, comme je l'ai dit, nombreux sont les Chevaliers de Sang à avoir d'ores et déjà eu une affinité avec la Lumière et n'ayant absorbé le pouvoir de M'uru que dans le but de le retrouver. Ceux-ci avaient un temps d'avance sur moi, l'habitude de manier ce pouvoir. Mais au fil du temps, et très rapidement, je m'imposait comme un élément très prometteur au sein de l'Ordre. Reconnu pour ma discipline et mon efficacité, je gravit rapidement les échelons. Je compensais mes difficultés à maîtriser la Lumière par mon habilité à l'épée, par mes réflexes et mes capacités acquises lors de mes campagnes militaires. L'Ordre des Chevaliers de Sang m'apporta énormément, que ce soit d'un point de vue martial, mais surtout en érudition. J'ai étudié des heures et des heures l'histoire de notre monde, voyageant à travers les récits de grands héros de guerre, découvrant les races peuplant Azeroth et leurs coutumes, apprenant à faire preuve de diplomatie et étoffant mon vocabulaire. J'ai côtoyé des gens aisés, des nobles, des commerçants, des pauvres, des gardes, des espions, des mercenaires... Toute cette expérience acquise en si peu de temps au fil de mes patrouilles, de mes affectations, des mes missions. Elle a forgé mon esprit critique et mes idées. Je protégerai les opprimés, je me battrai pour le bien de Quel'Thalas et au nom de tout ce qui est bon en ce monde.

Les Sin'dorei changèrent alors de camp, rejoignant la Horde grâce à la tutelle de dame Sylvanas Coursevent. Son destin tragique et sa dévotion à protéger son peuple en ont fait un personnage que j'ai toujours admiré. Au fil des parchemins que je dévorais, des histoires que j'entendais, des murmures auxquels je prêtais attention, je ne pouvait m'empêcher d'éprouver de la sympathie pour celle qui se faisait appeler désormais la Dame Noire, la Reine Banshee. Dans le cadre de cette nouvelle allégeance à la Horde, je fus choisi pour rejoindre une division de combat à Orgrimmar, la capitale des Orcs. La Division quarante-six, portant ce nom pour je ne sais quelle raison, étant donné que les bataillons de combat quarante-cinq ou quarante-sept n'existaient pas, était ma nouvelle affectation. Nous étions douze. Deux Trolls, des jumeaux, six Taurens, trois Elfes de Sang et un Orc. J'ai passé des années dans cette division, enchaînant les voyages, les missions encore une fois, mais cette fois quelque chose de différent se produisait.

Si cela fut difficile dans un premier temps de m'associer aux autres, dans une ville que je ne connaissais pas, avec d'autres races dont des Trolls, que j'avais davantage l'habitude de massacrer que de saluer, j'ai commencé à créer des liens. C'était la première fois que j'étais affecté dans une escouade de manière permanente, ne rentrant qu'à de très rares occasions à Lune d'Argent pour faire mes rapports aux supérieurs de mon Ordre. J'ai donc pu côtoyer pendant une longue période les mêmes personnes et ait pu tisser des liens avec eux. Parmi ceux-là, il y en a eu un qui devint au fil du temps mon meilleur ami. Garank Force-Pure. Surnommé entre nous Garank le Tempéré. Il était un Orc, à peine plus âgé que moi, lui aussi n'a pas connu une vie facile, mais il était devenu un être honorablement bon. Une force de la nature, grand et massif, même au sein des Orcs il défiait toute concurrence. Un colosse au cœur généreux. Il y eu aussi les deux trolls, les jumeaux Man'run et Shor'don. Des êtres profondément attachants. J'ai eu énormément de peine à éprouver de la sympathie pour eux lors des premières semaines, mais une fois que vous aviez discuté avec eux, impossible de ne pas s'entendre. Leur capital sympathie et leurs blagues incessantes hors des missions m'ont ouvert et permis de m'affirmer davantage, moi qui était souvent renfermé et solitaire. Je ne les remercierai jamais assez pour cela.

Garank et moi, nous nous sommes battu à de nombreuses reprises. Des dizaines et des dizaines de fois. En duel amical bien entendu, avec ou sans armes, mais jamais je n'ai gagné. Il était simplement trop fort. Il y eut bien des fois où j'entrevoyais la victoire, mais toujours au dernier moment celui-ci parvenait à me contrer. Je finissais au sol à chaque fois. Mais à chaque fois celui-ci venait me tendre le main et m'aider à me relever. Son sourire était franc, et jamais il n'a fait preuve d'orgueil ou de condescendance envers moi. Pourtant il avait de quoi. Tout ce que je faisais il le faisait mieux que moi, et pourtant il ne cessait de louer mes qualités et mes talents. Un ami, et un être comme vous n'en rencontrez qu'une fois dans votre vie. Je l'aimais profondément. Mais... En même temps je ne pouvais pas m'empêcher de nourrir un sentiment fort. Un sentiment que j'avais toujours refoulé, caché au plus profond de mon être. Une jalousie. Des murmures, des semblants d'envie. Comment pouvait-il me surclasser à tous les niveaux ? Aucun autre membre de la compagnie ne pouvait se mesurer à lui, et je devais probablement être le second, mais il était tellement loin... Je l'ai envié, jalousé, lui qui recevait toutes les louanges de nos supérieurs. Certes, il n'en a jamais tiré le mérite seul. Il était noble dans son comportement, et soulignait sans cesse la performance collective, louant nos qualités à chacun. Mais... Je n'ai jamais pu le supporter. Cette noblesse, cet honneur dont il faisait preuve sans cesse. Je m'en voulais, terriblement de ne pas pouvoir être heureux du succès de mon ami, de nourrir un sentiment de jalousie, un sentiment de médisance à son égard. Un sentiment qui s'est transformé en haine à mon insu. Je ne laissais rien paraître, je me cachais, je laissait un vague sourire, faussement sincère, sur mon visage après mes défaites. Et je me maudissais.

Je m’entraînais jour et nuit, sans relâche au point où cela devenait une obsession. Canaliser la Lumière, contrôler ma force, améliorer ma vitesse et mes feintes, mes réactions, mes stratégies... Rien n'y faisait. Jamais je n'ai pu le voir ployer le genou. Excepté une fois. La dernière fois...

Nous étions en mission de ravitaillement pour une expédition en Un'goro. Notre mission était d'apporter des vivres depuis Orgrimmar à direction d'une escouade Orc sur place et de revenir à la capitale prendre de nouvelles instructions. Une mission de routine en somme, loin des plus périlleuses que nous avons pu accomplir, sur les terres de Pandarie, sur l’île du Tonnerre, ou encore sur les différents champs de bataille nous opposant à l'Alliance. Nous étions loin de tout ça et pourtant, nous avons tout perdu ce jour-là.

Pendant le trajet, nous discutions joyeusement sur nos montures en allant à faible allure. Vif Roc était mon cheval depuis des années, il m'a été assigné par l'Ordre des Chevaliers de Sang quand je suis parti pour Orgrimmar. Nous devions rallier le camp allié en moins de deux jours, ce qui ne posait aucun problème au vu de l'efficacité de nos montures en lesquelles nous avions pleine confiance. Alors nous avons baissé notre garde, rigolant de vive voix dans les contrées hostiles qui nous entouraient. Lorsque nous fument attaqués par des Raptors lors de notre passage dans les Tarides, attirés sans nul doute par les vivres que nous transportions, nous étions totalement désarmés et non préparés à l'attaque. Plus nombreux et profitant de l'effet de surprise, ils emportèrent une partie du ravitaillement, provoquèrent la fuite des montures à l'exception de Vif Roc et ainsi nous faisant perdre la quasi-totalité de nos vivres prenant au passage la vie des deux autres Sin'dorei et de trois Taurens, n'ayant même pas eu le temps de sortir leurs armes qu'ils furent dévorés par les bêtes sauvages. Les Raptors poursuivirent alors les montures transportant la nourriture, nous laissant avec moins d'un cinquième du ravitaillement, cinq membres de l'escouade en moins et un seul cheval.

C'est donc avec pénibilité, au vu des blessures et des pertes que nous avions subies que nous arrivâmes dans le campement Orc. Garank souhaitait mener à bien notre mission, et offrir les maigres vivres qu'il nous restait pour le chemin du retour, quelques fruits récoltés à la lisière de la forêt et le peu de ravitaillement prévu qu'on a pu conserver. Avec tout ça, notre mission aurait été un échec, certes, mais au moins nous espérions nous faire pardonner et permettre à l'escouade présente sur place de survenir à leurs besoins pour quelques jours, en attendant de recevoir de nouveaux vivres. Nous avons tous approuvé la décision de Garank, soulignant que nous devions le faire pour la Horde et pour nos compagnons tombés. Deux jours de plus nous ont été nécessaires pour rallier le camp. Ce qui fait que nous avons fait le trajet en quatre jours, du à l'absence de monture, la fatigue, les blessures, les cadavres que nous transportions et la cueillette des fruits.

Deux jours qui furent très mal accueillis par les Orcs. Ceux-ci ont balayé le fruit de nos récoltes, et craché sur notre dévotion, prétextant que nos actes étaient de la haute trahison et que nous avons délibérément perdu les vivres qui leur étaient destinés. Ils ont commencé à tabasser Garank, lui disant qu'il était une honte pour la Horde et pour les Orcs. L'insultant, lui et notre compagnie, le lapidant, souillant son honneur et sa fierté, riant de vive voix, lui crachant dessus. Je l'ai vu ployer le genou devant leurs coups, avant de me lancer un regard désolé. Sur mon cheval, j'ai tremblé en voyant ce regard et j'ai ressenti un grand vide. J'ai entendu un hurlement puissant, plein de hargne et de douleur, et à nouveau tout est devenu flou autour de moi. J'entendais des cris d'agonie, des cris d'Orcs tombant sous les coups de hache de Garank. J'entendais des cris à nouveau, mais cette fois venant de ma droite et de ma gauche, venant de mes compagnons sortant leurs armes et s'apprêtant à charger. Nous étions sept. Ils étaient des dizaines. Nous n'avions aucune chance. Je ne voyais plus rien. J'étais aveuglé. Comme si mon esprit censurait lui-même le spectacle qui se déroulait sous ces yeux. J'ai simplement entendu Garank crier. Crier si fort qu'il devait être audible, même dans les terres gelées du Norfendre. « Fuyez, vivez, servez ! » Machinalement, ma monture à rebroussé chemin, jamais je ne l'ai connue si rapide, et pourtant je n'ai pas souvenir de lui avoir commandé quoi que ce soit. Perdu dans une bulle, coupé du monde, je n'ai pas vu le temps passer jusqu'au moment où Vif Roc me conduisit jusqu'aux Serres Rocheuses. Je n'avais rien réalisé, rien compris à ce qui s'était passé. Comme si ce jour me semblait irréel. Vous savez, aussi égoïstement que cela puisse paraître, j'aurais souhaité revivre mille fois le sac de Quel'Thalas plutôt que de revivre ce jour. Car là, une nouvelle fois, mon monde s'est effondré, mais cette fois-ci il avait un sens, un but, une raison d'être. Je n'avais plus rien encore.

Vous savez, le plus dur, ce n'est pas de n'avoir jamais connu de satisfaction, de ne jamais avoir connu de compagnons. Le moi d'avant avait perdu sa maison, mais n'y avait aucune attache. Là, le plus dur, c'est de se dire que ces compagnons, gisant sur le sol, étaient vos meilleurs amis, votre seul attache en ce monde. Et qu'ils ne seront plus jamais là, qu'ils ne vous souriront plus jamais.

Après cela je ne suis plus rentré au camp, à Orgrimmar. Je n'ai pas donné signe de vie et jamais l'on ne m'a recontacté. Je me suis exilé en Pandarie, devenant de ce fait un renégat. J'ai élu domicile au Sommet de Kun Laï, dans un abri de fortune, que j'ai moi-même conçu. J'ai vécu en ermite pendant des mois, chassant, cueillant et pêchant pour subvenir à mes besoins. J'offrais dans mon jardin une tombe pour chacun de mes compagnons disparus. Je n'avais pas leurs corps, mais je me rassurais et m'apaisais à me dire que leur âme à trouvé le chemin. Je pensais mes plaies, et me retirais peu à peu des combats, troquant mon épée pour une canne à pêche et une lance de chasseur, une hache de bûcheron et une pioche de mineur, un marteau de forgeron et une aiguille de tailleur. Je voulais me suffire à moi-même, être capable de construire mon abri, m’approvisionner en ressources et concevoir mes vêtements seul. Au début, ma maison ressemblait davantage à trois planches de bois posées hasardeusement sur le sol, mes récoltes s'avéraient minces et mes vêtements n'étaient que des bouts de tissus, des sortes de rideaux géants que je me mettrait dessus pour ne pas attraper froid. Mais au fil du temps, mon abri devint une vraie cabane faite de bois et de pierre, mes récoltes devenaient abondantes et je me détournais de plus en plus de la viande au profit des cultures de mon jardin, et mes vêtements étaient taillés sur-mesure à ma taille. Et puis je me fis remarquer, de par ma débrouillardise et mon installation dans les montagnes, par la population locale, les Pandarens. J'étais réticent à tisser de nouveaux liens, et je ne l'ai jamais réellement fait, mais leur gentillesse et leur chaleur m'a redonné espoir. Petit à petit, au fur et à mesure que je progressais dans ma débrouillardise, dans mes relations, des gens se sont rapprochés de moi. Je saluais les paysans lorsque je me promenait dans les champs accompagné de mon destrier Vif Roc. J'achetais des graines au marché du coin en échange de quelques poissons ou légumes de mon jardin que je donnais à qui veut les prendre. Et de fil en aiguille, je reprenais goût à la vie. Une vie simple, une vie tranquille, loin des combats, loin du danger. Une vie paisible et heureuse. Peut-être est-ce cela que je recherche depuis le début ?

J'ai beaucoup appris des Pandarens, ils m'aidèrent à perfectionner mes acquis autodidactes en couture et en forge. Ils m'enseignèrent l'art de la philosophie, qui me permit d'entrevoir un nouveau monde, et m'initièrent à la méditation pour renouer avec mon calme et ma sérénité. J'y appris également nombre de leurs us et coutumes, ainsi que leurs techniques martiales qu'ils ont eu la bonté de m'enseigner. Il m'arrivait de devoir ressortir mon épée pour défendre les plus démunis, mais ce n'était qu'en de rares occasions et pour la bonne cause. J'étais calme, satisfait, et en paix avec moi-même. Ma quête était achevée. C'est ici, sur les Sommets de Kun-Laï que je veux achever ma vie, vieux, sage et comblé, avec le soleil rouge en toile de fond.

Mais... Les bonnes histoires ont une fin. Lorsque la Légion Ardente débarqua en Azeroth à nouveau, la Pandarie ne fut pas épargnée. Les démons déferlaient sur le continent et les Pandarens se préparaient à vivre la plus grande bataille de leur histoire. Épée à la main, je défendais mon nouveau cocon, ma nouvelle vie. Je ne voyais pas ce combat comme « Irhendir contre les Démons », mais plutôt comme « Irhendir face à son passé ». J'ai fui le camp Orc le jour où mes compagnons se sont fait tuer. Je n'étais pas là quand le camp militaire où j'ai grandi à été envahi par le Fléau. J'ai fui le domaine familial lorsque celui-ci à été réduit en cendres. Dans le fond... Tout ce qui m'est arrivé aurait pu être différent. Je n'ai pas d'excuses. Je ne pensais plus que ce qui m'arrivait ne pouvait être altéré. Je sortais de cette vision fataliste de mon monde. Je n'ai pas encore tout perdu. Et ce ne sera que le jour où j'abandonnerai ce monde qui est le mien, le jour où j'abandonnerai l'idée de le reconstruire quand il s'effondre, que j'aurais véritablement tout perdu. Je suis Irhendir Rouge-Soleil. Et je me battrai, pour les faibles, pour les opprimés, pour mes compagnons, et pour mon monde.

La Légion fut repoussée en Pandarie, qui n'était pas la cible principale de l'assaut. Et fort de mes nouvelles résolutions, je me souvins de bien des choses. Le code d'honneur de mon ami Garank était désormais mien, et mes convictions ainsi ont été forgées. Forgées par mes enseignements, forgées par mon passé, forgées par ce que je suis devenu. Je ne me cache plus, je ne fuirais plus, et je protégerai ce en quoi je crois. La guerre est proche, l'Alliance veut détruire mon monde, mais je construirai un avenir radieux par la force de mes idéaux. Je servirai de nouveau Quel'Thalas, laissant mon cheval et mes récoltes aux mains des paysans locaux. Je protégerai mon peuple, mais pas en tant que soldat désincarné. En tant qu'Irhendir Rouge-Soleil, l'homme que je suis devenu aujourd'hui. »

Irhendir
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