Les Fils de Quel'Thalas
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[Candidature] Elhänir Ombre-Sauvage

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[Candidature] Elhänir Ombre-Sauvage Empty [Candidature] Elhänir Ombre-Sauvage

Message  Elhänir Ombre-Sauvage Mer 24 Sep 2008 - 19:28

Je suis une ombre. Une ombre parmi les ombres...
Le bruissement des arbres. Le doux murmure du vent dans les branchages...
L'herbe douce, les feuilles qui crissent sous mes pas...
Le silence... Omniprésent...
Le gibier qui broute, tranquillement, ou boit au ruisseau, inconscient de ma présence...
La flèche qui glisse lentement entre mes doigts...
La corde qui se tend...
La fulgurance de la réaction...
La respiration qui s'accélère, les siècles qui semblent être des secondes...
Cela me manque.

Mon nom est Elhänir Ombre-Sauvage. Je viens du sud du Haut-Royaume. J'ai l'impression que cela date d'il y a mille ans...
Mortholme... Je me souviens de l'époque, si proche et pourtant oubliée, où ce nom infâme ne désignait pas encore ce qui était destiné à devenir le bastion du Traître.
Je sais de quoi je parle. J'en viens.
Auparavant, nous étions des gens simples... Un simple sanctum, quelques maisons. Une étape sur le chemin de Lune-d'Argent.
J'étais chasseur, en ce temps-là. Lynx, cerfs...
Mes journées, je les passais à dormir, tandis que la nuit, la traque commençait, silencieuse, ballet doux et brutal à la fois entre le chasseur et sa proie.
Chaque sortie était semblable aux précédentes... Je m'en souviens avec précision, conséquence d'une routine depuis longtemps ancrée dans ma vie.
Les Bois des Chants Eternels n'avaient plus de secrets pour moi. Je connaissais chaque piste, chaque sentier, chaque arbre, chaque buisson, chaque ruisseau. J'avais même, une fois, suivi sur deux kilomètres un petit groupe de Forestiers qui évoluaient à couvert, sûrement un entraînement. Ils n'ont jamais remarqué ma présence que lorsque je l'ai voulu. Mais ceci est une autre histoire...
Je me souviens du jour où je suis mort. Où j'ai enterré cette vie.

Tout cela a commencé par le crépusucule. Je venais de me lever, mais j'étais déjà prêt. J'avais enfilé ma tenue de cuir, passé mon carquois plein de flèches dans mon dos. L'arc à la main, j'étais sorti de la petite maison où je vivais, et, à travers les feuillages, je pouvais voir le ciel se colorer d'une magnifique teinte orangée. Je me souviens m'être arrêté plusieurs minutes pour m'abandonner à la contemplation de ce spectacle magnifique...
C'est à cet instant que l'estafette avait surgi. C'était un humain paniqué, apparemment épuisé par une longue course effrénée à travers la forêt.
Nous nous étions tous rassemblés autour de lui lorsqu'il s'était effondré à l'entrée du village.
Je me souviens encore de ses traits...
Il était affolé. Sa caravane avait été attaquée dans le col du Nord, non loin de la frontière Thalassienne, par des goules. Submergée, l'escorte de soldats fatigués ne tenait qu'à peine, et cet homme avait été envoyé pour quérir l'aide des Hauts-Elfes.
Rapidement, nous avons formé un groupe d'un vingtaine d'entre nous. J'étais parmi ceux-là pour mon adresse au tir et ma connaissance des sentiers peu arpentés.
Nous nous sommes rapidement mis en route. Au bout de dix minutes de progression rapide et acharnée, nous avons atteint l'orée de l'immense forêt de Quel'Thalas...
Le spectacle qui s'offrit à nous était terrible. J'avais bien entendu connaissance de l'existence du Fléau, mais je n'avais jusque là pas saisi l'ampleur du désastre, ni la puissance du mal qui rongeait notre monde petit à petit...
De la terre malade, dévastée. Des immenses pins, morts et pourrissants. Au loin, une épaisse fumée noire montant d'une colonne de chariots en train de brûler, sur la route...
Un ciel d'une couleur maladive... Les miasmes charriés par l'air...
Une armée de morts qui avançait, implacable. Des créatures immenses et immondes, des cadavres pourrissants qui grognaient...
Et dire que dans mon insouciance, ou dans mon égoïsme, j'avais cru que cela ne nous atteindrai jamais...
Nous sommes restés sidérés par un tel spectacle. J'ai alors été le premier à reprendre la parole, à m'arracher à la contemplation de ce spectacle morbide :

- Fuyez !

Ils ne bougeaient pas. Je pris l'un des hommes de mon village par l'épaule, de ma main libre, et le secouai.

- Bougez-vous ! Rester, c'est la mort !

Cela les réveilla, et ils se retournèrent pour prendre leurs jambes à leurs cous. Trop tard ; un cri se fit entendre, et, instinctivement, je regardai par dessus mon épaule : de grandes créatures ailées s'étaient détachées de l'essaim et se dirigeaient vers nous. Je me retournai, et encochai une flèche ; ces créatures étaient à portée de tir, je le sentais. Je lâchai la corde, et le trait fila à travers le ciel pour se ficher dans ce qui devait être l'articulation de l'aide d'un de ces monstres. Il poussa un cri de douleur et perdit de l'altitude, battant désespérément des ailes, pour finalement s'écraser au sol.
Je repris ma course vers la forêt. Les bêtes restantes gagnaient sur nous. Je vis mes compagnons s'enfoncer tête baissée dans les bois, obsédés par l'idée de survivre.
Ils ne se rendaient pas compte qu'ils faisaient exactement le contraire.
Je criais, tentais de les avertir.

- Pas la clairière ! Ne passez pas par la clairière !

Trop tard. Ils s'étaient engagés, et les gargouilles fondirent sur eux à vive allure, les broyant de leurs serres.
Les malheureux. Je ne pouvais rien faire pour eux, et tournai à droite pour tenter de me diriger vers une zone suffisemment boisée pour les empêcher de me saisir.
Contrairement à mes prévisions, ces créatures ne restèrent pas un peu sur place pour profiter de leurs proies, et s'élançèrent immédiatement à ma poursuite.
J'encochais une nouvelle flèche, et tirai rapidement. La flèche frôla une des gargouilles ; je jurai entre mes dents, et lâchais un autre trait. Ma cible fut touché en plein visage ; je me retournai et reprenait ma course effrennée. Mes articulations blanchissaient au fur et à mesure que je serai mon arc dans ma main, toujours plus fort. Les muscles de mes cuisses devenaient douloureux, mais je conservai mon allure. Autour de moi, le monde était devenu flou, imperceptible, tandis qu'une seule et unique pensée me traversait l'esprit. J'entendais ma propre voix, encore et encore, répéter inlassablement dans mon esprit :

" Je ne veux pas mourir ! "

Devant moi, les bois étaient proches, et pourtant si lointains. Mais je sentis quelque chose m'aggriper les épaules ; ça y était. Elles m'avaient attrapé. Je sentis mes pieds se soulever du sol, et mon corps être entraîné dans les airs...
Je n'étais pas battu ! Pas encore !
La gargouille prenait de l'altitude. Au sol, je pouvais voir l'armée du Fléau progresser, implacable... L'avant-garde mort-vivante s'en prenait déjà à la première porte du Haut-Royaume.
Je parvins après maints efforts à atteindre mon couteau de chasse. Le contact de la lame enchantée me procura une sensation de réconfort, et je tentai de l'enfoncer dans la serre de la créature qui m'emmenait vers je ne sais où. Le quatrième essai fut le bon ; je parvins à toucher la peau de pierre de la bête, qui desserra un peu son étreinte. Le moment était propice, nous nous trouvions juste au dessus de la forêt dense, peu avant la seconde porte de Quel'Thalas... Je portai tout mon poids sur la droite, et j'échappai peu à peu à l'étreinte mortelle de la gargouille, mon épaule glissant sur la serre ensanglantée...
Soudain, des flèches volèrent, sorties de nulle part, et je fus lâché. La chute fut brutale, mais les branchages l'amortirent... J'atterrissait sur le dos. Contre ma poitrine, je serrai comme un talisman mon cher arc de chasse, et tenait dans l'un de mes mains le couteau qui m'avait sans doute sauvé la vie. Ma blessure à l'épaule droite, plus profonde que celle à l'épaule gauche, me lançait affreusement... Je n'avais jamais été blessé auparavant. Mais peu m'importait. J'étais libre.
J'étais libre, et avec des bras inutilisables. Au repos, la douleur déjà conséquente, mais après mes efforts pour me dégager, chaque mouvement était une suite d'éclairs de douleur soudains et malvenus. Je jetai un oeil à l'environnement autour de moi ; non loin, un petit buisson. Je voulus m'y traîner, mais la force me manquait. Aussi suis-je resté ainsi, couché sur le dos, essayant de rester conscient. Soudain, derrière moi, un bruit se fit entendre, autre que celui de ma respiration que je m'efforçais de calmer. Le bruit d'une branche que l'on repousse. Des pas. Puis une voix, claire :

- Le voilà.

Je soupirai longuement ; des Quel'Dorei. Je reconnaissais, par delà la langue, l'accent du Haut-Royaume.
Plusieurs Forestiers apparurent alors dans mon champ de vision. Celui qui semblait les diriger se pencha sur moi, et observa mon visage ; je lui renvoyais son regard. Il hocha doucement la tête, et prononça ces mots :

- Nous l'emmenons.

Ce fut à ce moment-là, et à ce moment-là seulement que je m'autorisais à sombrer dans les âfres de l'inconscient, tandis que je sentais les Forestiers soulever mon corps.

***

Je me réveillai doucement. Je n'avais aucune idée de l'endroit où je me trouvais, mais ça n'était plus la forêt. Une pièce sombre. Un lit. J'étais allongé sur un lit. Mon épaule droite me faisait toujours souffrir, mais la douleur était moindre que lorsque la gargouille me l'avait infligée. A tâtons, je la cherchais. Au toucher, je sentis qu'elle avait été recousue, et la peau était douce sous mes doigts. Je devinais la couleur rose de la chair récemment cicatrisée...
J'étais, étonamment, loin d'être épuisé. Plusieurs idées me vinrent à l'esprit : combien de temps étais-je resté dans le coma ? J'étais en vie... Mon peuple se battait donc toujours ! Peut-être les fils de Haut-Soleil étaient-ils victorieux ? Mon coeur se remplit d'allgéresse à cette pensée, aussi me suis-je levé dans l'obscurité. Mes yeus s'y étaient habitués, et je distinguais plus clairement mon environnement.
Sur une petite commode étaient posés mes effets personnels. Et sur la pile de vêtements, mon cher arc ! Un sourire se dessina sur mes lèvres tandis que je m'approchai, puis le prenai en main. La corde était toujours solide, tendue selon ma préférence. Le bois avait toujours pile le bon degré de souplesse.
Je me retournai. De la lumière faisait ressortir le cadre d'une porte dans la pénombre. Je me rhabillai rapidement, m'équipai, et ouvrai la porte.
La terre trembla légèrement sous mes pieds. Un couloir de marbre blanc se dévoila à mes yeux. Des Quel'Dorei couraient en tous sens, tentant de conserver le calme.
Le sol trembla à nouveau légèrement sous moi. La vérité me frappa comme un coup de poing en plein visage.
J'étais dans un hôpital.
Nous étions assiégés. Le Haut-Royaume perdait la guerre.
Je me précipitai vers une fenêtre, bousculant le personnel et les prêtres. A l'extérieur, je pouvais voir les portes défoncées, et la horde mort-vivante se déverser dans la brèche pour submerger les gardes de Lune-d'Argent sous le poids du nombre.
J'étais furieux. Lune-d'Argent, glorieuse cité des fils de Dath'Remar Haut-Soleil, arrogante capitale de Quel'Thalas, paradis terrestre innondé de la magie des Hauts-Elfes... Ainsi souillée ?! C'était un affront ! Je m'emparai de mon arc, encochai une flèche, et abattai une goule d'un tir qui l'atteignit dans l'oeil. Perdant le contrôle de ma personne, je décochai trait sur trait.
Un tir, un mort.
Le nombre de flèches disponibles dans mon carquois fondait comme neige au soleil. Derrière moi, mes compatriotes s'afforçaient d'évacuer les blessés. L'arme à la main, j'aidais un soldat de la garde de Lune-d'Argent, blessé à la jambe, récemment, devinai-je, grâce au fait qu'il portait encore son armure. Comme tous les autres, suivant le flot, je me dirigeais vers les escaliers.
Arrivé en bas, soutenant toujours le garde claudiquant, j'en aperçu un autre qui redirigeait la colonne vers un couloir de service, débouchant, apparemment, sur l'arrière du bâtiment. De l'autre côté, une vingtaine de soldats s'affairaient à barricader l'entrée.

Je ne pu qu'entr'aperçevoir la scène avant d'être emporté. Je confiai alors la sentinelle que je soutenais à un infirmier, et retournai sur mes pas.
Après avoir remonté le torrent des malades et des blessés, je trouvai à nouveau le hall d'entrée. La porte, barricadée, renforcée par des planches, tremblait sur ses gonds et semblait sur le point de céder. Les gardes, au nombre d'une quarantaine, à présent, avaient formé le mur de boucliers, et étaient soutenus par deux magistères. Ils attendaient l'inévitable.
Soudain, les battants cédèrent devant les assauts répétés du monstre de chair, et l'abomination mort-vivante se rua dans le bâtiment par l'ouverture qu'elle venait de pratiquer. Dans un hurlement guttural et bestial, elle se rua sur les Hauts-Elfes. Un des magistères lança une boule de feu, qui l'atteignit au ventre. Cela la freina quelque peu, sans toutefois l'arrêter.
Le second magistère lança un projectile arcanique, et l'énergie pure heurta le bras de la créature, qui lâcha sa hache. Cela ne fit que la rendre plus furieuse, et, d'un grand coup de la chaîne qu'elle tenait en main droite, balaya les six Hauts-Elfes les plus proches. Un septième fut empalé sur le crochet accroché au bout de la chaîne, et ses hurlement couvrirent même les bruits rageurs des combats. Ses camarades vengèrent sa mort atroce en infligeant plusieurs blessures à l'abomination. De ses plaies béantes coulait un fluide verdâtre et visqueux. Le premier magistère invoqua un nouveau projectile ardent. J'avais dégainé, et le trait que je venais de lâcher atteignit l'immense visage de l'abomination. La boule de feu atteignit le côté du monstre, et il fut finalement destabilisé. Sa masse corporelle heurtat le sol de marbre blanc couvert de sang, de poussière et de débris dans un grand fracas.
Les gardes de Lune-d'Argent profitèrent de cette occasion unique, et décapitèrent la création nécromantique.
Cette victoire fut bien éphémère. L'action du monstre avait permit aux troupes de base d'Arthas de se masser à l'entrée, et ils se ruèrent à l'assaut des Quel'Dorei affaiblis.
Je restai figé quelques instants devant un tel spectacle. Il y en avait tellement... Ils étaient si nombreux, à présent... Dans la rue, les cadavres des défenseurs jonchaient le sol, et étaient foulés au pied par les engeantes non-vivantes.
C'était la fin. Quel'Thalas avait perdu.
Les soldats se jetèrent courageusement sur leurs ennemis pour endiguer le flot mort-vivant, déterminés à mourir dans l'infime espoir que leur sacrifice permettrait au Haut-Royaume de vivre. Le second magistère tenta une invocation, mais fut assailli par des goules. Aujourd'hui encore, j'entends ses hurlements tandis qu'il se faisait écorcher vif.
Faisant un effort de volonté, je me résolu à ne pas combattre er mourir avec eux. Je fermai la porte et la verroullai, barrant ainsi l'accès au couloir. Avec un peu de chance, ils commenceraient par les étages. Les blessés devaient gagner du temps. Tournant les talons, je m'efforçai de ne pas entendre les cris de ceux que j'avais abandonnés à la mort.
Quel'Thalas avait perdu.


Dernière édition par Elhänir Ombre-Sauvage le Jeu 25 Sep 2008 - 0:52, édité 1 fois
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Message  Elhänir Ombre-Sauvage Mer 24 Sep 2008 - 19:29

Je rattrapai aisément les blessés. Ils n'avaient parcouru que peu de chemin... La fin de la colonne n'était pas encore sortie du bâtiment. Rapidement, je cherchai des yeux le chef des gardes escortant les fuyards. Celui-ci semblait être peu à peu gagné par la panique, ne sachant pas guider les blessés à travers la cité en train de tomber en poussière.

- Par là !

J'avais crié pour me faire entendre malgré le brouhaha constant, et pointait du doigt une ruelle.

- Faites les avancer par là !

L'officier me remarqua, et me regarda avec un air perplexe. Mais nous n'avions pas le temps pour de telles choses.

- Vous deux ! Dis-je en désignant deux soldats. Venez avec moi !

Puis je m'engageai dans la petite ruelle. Sans un mot, les deux hommes me suivirent, et leur supérieur donna pour instruction à ses hommes de suivre mon ordre sans poser de questions. Aujourd'hui, je pense qu'il était ravi que quelqu'un lui dise quoi faire.

- L'île de Haut-Soleil ! Vous savez comment y aller sans passer par les portes principales ? Demandai-je brusquement à mes deux compagnons.
- Heu... Il y a bien une poterne, dans le mur nord-ouest, mais elle a été condamnée, et...
- Conduisez-moi là-bas ! Coupai-je.

Le Garde obéit sans poser de questions. Nous commençâmes à avancer à travers une Lune-d'Argent dévastée. Sa vue m'amena les larmes aux yeux. Soudain, la vision des courageux Quel'Dorei donnant leurs vies pour une cause désespérée s'imposa à moi. Je refoulai mes larmes et me concentrai sur le parcours. A chaque coin de rue pouvait surgir un escadron du Fléau, et pourtant, nous avançions vite. Il n'y avait pas d'arbre, ici. Pas de silence. Pas de couvert naturel. Je n'étais pas à l'aise.

- C'est ici !

La voix du soldat m'arracha à mes pensées. Nous avions progressé tellement vite que je m'en étais à peine rendu compte. Je ne connaissais que peu Lune-d'Argent, et je ne m'y repérais que difficilement tant la ville avait changé en l'espace de quelques heures, dévastée par la guerre.

- Allez... Retournez en arrière. Guidez nos frères jusqu'ici. Je me charge de la porte.
- Nous ferons vite !

Les deux Quel'Dorei commencèrent à rebrousser chemin, tandis que j'étudiais la porte de plus près. Elle était à moitié sortie de ses gonds, et la serrure était cassée, ce qui était assez peu étonnant dans une telle dévastation.
Le temps manquait, aussi essaiyai-je une approche directe. Un coup de pied au niveau où elle me sembla it le plus endommagé. Deux. Trois. Toujours rien. Par le Puits de Soleil, nous allions tous y passer !
Je distinguai alors un bruit de pas derrière moi. Je me retournai vivement, une flèche encochée à mon arc ; j'avais trop tardé. La vie d'un autre fils de Quel'Thalas serait prise, mais j'en emporterai autant que je pourrai dans la tombe.
Non.
Les blessés. Les blessés arrivaient.
Menés par leur officier, qui semblait un peu moins perdu, à présent, la colonne d'éclopés et de malades avançait à travers les ruines de l'antique Lune-d'Argent. Parmi la vingtaine de gardes qui servaient d'escorte, l'un d'eux me désigna du doigt et parla à son officier. Ce dernier s'avança rapidement, et m'adressa la parole ; j'entendais sa voix pour la première fois.

- Quel est votre nom ?
Je répondai rapidement, d'une voix faible. La peur d'être repérés par des morts-vivants et massacrés persistait. Je n'étais définitivement pas à l'aise ici.
- Elhänir Ombre-Sauvage.
- Votre plan ?
- Haut-Soleil. L'île de Haut-Soleil.

Nous perdions du temps !
Néanmoins, l'officier prit quelques secondes pour réfléchir, et se massa les tempes. Puis, soudainement, alors que rien ne laissait présager une telle chose, il donna un violent coup de pied dans la porte, qui céda et heurta le sol dans un nuage de poussière.

- Va pour l'île de Haut-Soleil. Vous passez devant.

Je ne laissai rien paraître de mon soulagement, et, me contentant d'un hochement de tête, je sortai de la ville.
L'air était lourd ; autour de la ville, certains arbres étaient en feu. Même dans mes pires cauchemards, je n'avais osé imaginer un spectacle aussi désolant. Jusqu'à aujourd'hui, de tels évnènements m'avaient semblé inconcevables.
Je regardai rapidement autour de moi. L'île de Haut-Soleil était immédiatement sur ma droite, je le savais. Une légère brume flottait dans l'air, quand ce n'était pas une épaisse fumée noire. Par réflexe, je cherchais des yeux les différents couverts d'arbres et de végétation encore intacts, et mon esprit traça rapidement un parcourt jusqu'à l'île. Je jetai un dernier regard par dessus mon épaule : l'officier avait placé les blessés non loin de l'embrasure de la porte, et les gardes autour d'eux, de façon à leur laisser le temps de fuir en cas d'attaque.
Progressant d'un pas rapide et léger, je m'enfonçai dans la brume.

Le trajet avait été rapide et en grande partie instinctif. De nouveau, j'étais une ombre, à peine une sensation, à l'affût, un prédateur silencieux... Je me sentais en sécurité, confiant.
Une fois arrivé en vue de l'île, je stoppais ma course, et observais mon environnement depuis un fourré.
Le pont avait été détruit, en feu. Quelques morts-vivants restaient devant, peut-être n'avaient-ils aucun but. Mon attention fut vite captée par autre chose...
Les armées du Fléau sortaient par la grande porte, défoncée. Et ils s'engageaient dans la mer.
Au loin, devant eux, se trouvait l'île de Quel'Danas, et le Puits de Soleil.
Au centre de la ville, une haute flèche s'écroula dans un grand bruit, et les pierres issues de sa disloquation tombèrent dans ce qui serait sous peu appellé la Malebrèche.
Le Puits ! Ils voulaient le Puits !
Je crus que mon arc allait me tomber des mains. Lentement, je me retirai à nouveau dans les ombres.

- La voie est libre, vous dites ?

Je hochai doucement la tête, tentant de masquer mon sentiment de désorientation. J'avais regagné la poterne aussi rapidement que je l'avais quittée, et annoncé que la voie était libre. Nous nous mirent alors en route, bien trop lentement à mon goût. Je n'avais plus qu'une idée en tête : dormir. Oublier. Oublier que la source sacrée de magie allait être altérée, et oublier que je ne pouvais rien y faire.
Il nous fallut une vingtaine de minutes pour parcourir la distance séparant la poterne du pont de l'île de Haut-Soleil, non loin d'une des portes massives de Lune-d'Argent. Le pont finissait de brûler sous nos yeux, tandis que nous étions en avant des non-combattants. L'officier de la garde me lança un regard surpris, avant de parler à voix basse :

- Le pont est détruit... Vous ne l'aviez pas dit. Ces gens ne peuvent pas nager.

Rabattant un peu plus ma capuche sur ma tête, je désignai du bout de mon arc un point légèrement en contrebas du pont.

- Des barques, répliquais-je d'une voix sifflante. Une dizaine.

Il approuva d'un signe de tête, et je bandai mon arc, visant une goule qui gardait le pont. Ma flèche atteignit son but, et dix autres Quel'Dorei se jetèrent sur les six mort-vivants restants, qui furent massacrés proprement et rapidement. A peine le bref combat était-il terminé que les blessés arrivaient pour embarquer ; la synchronisation était parfaite.
Nous avions commencé par charger les plus gravement blessés, et les premières embarcations furent mises à l'eau.
C'est alors qu'ils surgirent.
Un groupe d'une cinquantaine de goules, peut-être plus, quitta la colonne principale par la grande porte, non loin, et s'approcha à vive allure.

- Dépêchez-vous ! Cria l'un des soldats. Allez, vite, vite !
- Formez le mur ! Ordonna l'officier.

Les Quel'Dorei formèrent un mur de leurs longs boucliers, protégeant tous leur voisins, et abaissèrent leurs longues lames effilées. Disposés en cercle de façon à protéger ceux qui fuyaient encore, ils se préparèrent à reçevoir la charge.
D'un coup d'oeil, j'estimai le nombre de flèches encore dans mon carquois. Une dizaine, une quinzaine en étant optimiste.
Quinze morts.
Je commençai à tirer.

Mon souvenir est confus. Nous avions acceuilli l'assaut de nos lames, du cadeau meurtrier. Mes compagnons tombaient les uns après les autres, des héros oubliés aux actes à jamais inconnus. Je me souviens avoir paré et tranché de ma dague, usé de tout mon talent, de toute mon agilité pour survivre. Je ne pensais plus à rien, sinon à survivre.
Puis quelqu'un cria mon nom.

- Elhänir !

Je me retournai pour voir que toutes les barques étaient parties. Sauf une.

- Elhänir !

Sans me soucier du danger, je tournai les talons et courrai aussi vite que je pouvais vers le salut. C'est de justesse que j'arrivai à sauter dans la barque, poursuivi que j'étais par les goules. Je laissai derrière moi les cadavres de mes compagnons, que les goules commencèrent à dévorer. Toutes les petites coupures et blessures accumulées pendant ce combat, car, par chance, je n'avais pas été touché grièvement, me piquaient affreusement.
Le soleil se couchait. Je le remarquai à peine. Au loin, Lune-d'Argent brûlait et s'effondrait, à peine un fantôme de sa gloire passée. A l'horizon, les flammes gagnaient l'île de Quel'Danas.
Je passais la main dans mon dos. Une unique flèche.

- C'est la fin... se lamenta un blessé à côté de moi.
- Non.

Je bandai mon arc et tirai cette unique flèche. Une goule fut interrompue dans la profanation du cadavre d'un des gardes, et s'écroula.

- Ce n'est jamais la fin.

L'image de cette ville qui avait rayonné sur tout le monde connu en train de disparaître ne pouvait se soustraire à mon regard. Je tombai dans la barque, épuisé, tandis que nous nous rapprochions lentement de l'île de Haut-Soleil, seul endroit encore inviolé de cette terre autrefois si belle.
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Message  Elhänir Ombre-Sauvage Mer 24 Sep 2008 - 19:29

Je suis une ombre. Une ombre parmi les ombres...
Le bruissement des arbres. Le doux murmure du vent dans les branchages...
L'herbe douce, les feuilles qui crissent sous mes pas...
Le silence... Omniprésent...
L'attente furtive, interminable...
La flèche qui glisse lentement entre mes doigts...
La corde qui se tend...
La fulgurance de la réaction...
La respiration qui s'accélère, les siècles qui semblent être des secondes...
Cela me manque.

Soudain, elle apparaît. La colonne mort-vivante prend forme, et semble surgir de nulle part dans ces terres plongées dans une nuit perpétuelle. La tension accumulée pendant ces dernières heures d'attente se relâche à la vue de l'objectif. Je me redresse légèrement, et avance à petit pas dans l'obscurité. Autour de moi, les Forestiers firent de même, et leurs silhouettes se dessinèrent, sombres et difficilement repérables. Nous nous rapprochons de la route ; je me place derrière un arbre au tronc massif, et attends. Je calme ma respiration. L'instinct du chasseur prend peu à peu le pas sur la réflexion. Mes doigts semblent envahis d'une énergie nouvelle tandis que j'encoche lentement une flèche.
J'entends les grognements des soldats du Fléau, à présent. Lentement, discrètement, je sors partiellement de mon couvert et vise. Les autres Forestiers font de même.
Je souris, et décoche mon trait. Il touche sa cible ; c'était le signal tant attendu. Des deux côtés de la routes partent une multitude de tirs, dont la plupart touchent leurs cibles.
Il faut profiter de l'effet de surprise. Je tire à nouveau, et me retourne vers le petit groupe de Chevaliers de Sang qui nous assiste dans notre tâche. Son chef, que je connais sous le nom de Chevalier Lame-Argent, se tient à leur tête. Je lui adresse un signe de tête qu'il guettait.
Il est temps d'en finir.
Dégainant mes lames, je hurle dans l'obscurité :

- Selama ashal'anore ! Sin'dorei !

Mes Forestiers, tels des guerriers fantômes, se ruent sur les flancs de la cinquantaine de morts-vivants survivants. Nous ne sommes que deux douzaines, mais l'avantage est de notre côté. Nous engageons l'ennemi au corps-à-corps, tandis qu'un cri retentit sous les hauts feuillages.

- Bash'a no falor talah !

Lame-Argent emmène alors la charge de ses Chevaliers de Sang, qui culbutte les morts-vivants. Appuyés par les pouvoirs de nos alliés, il nous est facile de vaincre l'ennemi de Quel'Thalas.
Tout se termine sans un bruit.

***

- Félicitations, Forestier. Encore une embuscade menée à bien.

En réponse au compliment du Capitaine Hélios, je me contentai d'incliner légèrement la tête.

- Vos actions sont un bien lourd poids enlevé des épaules des défenseurs de Tranquillien. De grandes pertes infligées avec un effectif réduit.
- Les Chevaliers de Sang ont également leur part, mon capitaine, dis-je d'une voix sifflante et faible.
- Oui, bien sûr. Quel dommage que vous deviez nous quitter.

Les quitter ? Comment ?Je fus surpris par cette réponse absolument innatendue, et, exceptionnellement, je montrai ma surprise.

- Vous quitter, mon capitaine ?

Pour toute réponse, le capitaine Hélios me tendit une lettre. Je la parcouru du regard : un ordre de transfert, accompagné d'une lettre de recommandation. Cette dernière ne m'était pas destinée, aussi ne regardai-je que l'ordre.

- Vous partez pour Lune-d'Argent dans trois jours. Vous êtes un bon élément, Elhänir. J'ai demandé votre transfert pour une zone plus importante que les Terres Fantômes.

Je lus une fois encore le sceau, et la signature. Aucun doute ; Général Halduron Luisaille.

- Ralliez Lune-d'Argent. De là, vous rallierez l'île de Quel'Drassil.

Je repliais mon ordre de transfert, et saluai le capitaine Hélios. J'étais plus qu'étonné, à présent. Peut-être était-ce une chance d'effacer cette image de mes compatriotes en train de donner leurs vies pour le Haut-Royaume dans un hall d'hôpital.

- Bonne chance, Forestier Ombre-Sauvage.

Je pris congé de mon officier supérieur, mon ordre de transfert à la main. Je regardai d'un air pensif la lettre de recommandation ; peut-être avait été été rédigée de la main du général. Les rumeurs voulaient que le capitaine Hélios et lui avaient été très amis, avant la chute.
Mon esprit était toujours focalisé sur cet ordre de transfert alors que je regagnais le petit coin qui me servait de logement.
Les Fils de Quel'Thalas.


[HRP]

Wala, j'ai bien lu le post d'intro de candidature etc, et je sais bien que c'est pas la place du bg... mais 'faut ça pour comprendre la raison rp pour laquelle je suis là :p Je reposterai au bon endroit. Enfin bref, passons à la présentation HRP.

Nom ig : Elhänir.
Cercle : 24
Classe : Hunt, vous l'aurez deviné :p
Expérience : deux paloufs 70 sur d'autres serveurs, un guerrier fury cercle 56. D'autres persos, aucun au dessus du cercle 40.
Style de jeu : heu... pvp, rp, pvp, rp. ( x) )
Présence : relativement là le soir, après les cours, quoi, grosso modo. Jusqu'à une heure indéfinie, ça dépend, si il y a event ou non :p

Bon, je pense que c'est approximativement bon ^^ Si vous avez d'autres questions, des critiques, que sais-je encore... Bref, n'hésitez pas !
PS : désolé pour les trois posts, la faute à la longueur maximale autorisée pour un message :p
[/HRP]
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Message  Severnaya Mer 24 Sep 2008 - 23:49

Pas mal, pas mal du tout. Tu as lu les chartes, sont-elles acceptées ? Smile

Je t'invite à rejoindre notre canal en jeu, FDQT, pour faire connaissance !
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Message  Elhänir Ombre-Sauvage Mer 24 Sep 2008 - 23:53

Ha, oui, j'oubliais en effet ze détail, si j'ose dire ^^ effectivement, j'ai lu tout ce qu'il fallait, accepté les chartes :p
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Message  Severnaya Jeu 25 Sep 2008 - 0:00

( au fait, juste un détail mineur, je ne pense pas que Mortholme portait ce nom avant que le Fléau n'y vienne :p )
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Message  Elhänir Ombre-Sauvage Jeu 25 Sep 2008 - 0:51

Oui, en effet ! Suite à une ( rapide ) recherche de ma part et de celle d'un ami, il s'est avéré qu'il y avait un petit village à l'actuel emplacement de la forteresse du Fléau, mais il n'était pas nommé, hélas :/ enfin, je vais modifier ça de façon à ce que ça soit plausible ; à vrai dire, je pensais l'avoir déjà fait ^^
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