La Chair et l'Ombre

Une elfe tissait.

Elle était assise dans un ballot de laine, recouvert d'une nappe de soie. Dans l'obscurité de la pièce, pendaient des étoffes, des pans de tissu et des ouvrages en souffrance. Seuls luisaient une chandelle et les yeux de la tisserande qui, en terme de lumière, semblait se suffire à elle-même.

Elle tissait.

Elle devait être kaldorei. Elle n'avait pas le maniérisme des dégénérés de l'est, mais bien la grâce naturelle qu'avait conféré Elune aux créatures qui avaient approché le Puit d'Eternité. Elle était menue, toutefois, et ses oreilles étaient uniques. Leur courbe ne pendait pas, mais flottait, tandis que leurs pointes allaient à la rencontre du ciel.
Une métisse. A la beauté unique.

Qui tissait.

Ses mains vives, aux longs doigts agiles, volaient sans à-coups au dessus du métier, comme une harpiste jouant un morceau connu par coeur.

Les volutes d'Ombre qui s'élevaient et s'entremêlaient au rythme de ses mains lui éclairaient le visage de manière étrange : on aurait dit, non l'absence de lumière, mais son contraire.

Un observateur extérieur, et profane, aurait pu croire que l'étoffe se tissait toute seule. Elle grandissait et prneait du volume à vue d'oeil, se développant, naissant comme une matière vivante.

Les Ombres de la pièce s'intensifiaient à mesure que la tisseuse accélérait le rythme et progressait dans son ouvrage. Enfin, elle eût raison de son ouvrage. Alors qu'elle le décrochait, elle sentit une présence insolite.

- "Kitsu ?"

Le jeune chat furtif bâilla dans un coin, puis regarda sa maîtresse d'un air mi-interrogateur, mi-agacé.

Ce n'était pas Kitsu.

- "Canopée ?"

Dans l'épais silence, l'ouïe exceptionnelle de l'elfe perçut un battement d'aile de papillon au plafond. La jeune fée-dragonne devait dormir.

Kitsu cracha vers un coin sombre, puis alla se carapater dans un grognement.

La tisseuse se leva. Elle avait modifié cet atelier-maison elle-même, en faisant, de manière discrète, une petite forteresse. On ne pouvait y rentrer discrètement. A fortiori sans qu'elle ne s'en rende compte.

Une dague glissa entre ses doigts.

- "Il y a quelqu'un ?"

Kitsu grognait sourdement dans sa cachette.

- "Jayliniiiiiiiii, que fais-tu de beau ? Tu tisses de l'ombre, ma belle ? Mais tu n'en as pas le droit ! Et pour cela tu sera puniiiie..."

La voix était féminine, grinçante et sarcastique.

Jaylini crut voir deux amandes rouges s'allumer dans le noir, avant de se réveiller en sueur, envoyant promener Kitsu qui dormait paisiblement sur elle.

La course effrénée qui s'ensuivit lui fit instantanément oublier son cauchemar.

S'habillant en riant, elle ne vit pas la trace sur son dos.

Une semaine plus tôt

- "Ces Gangr'orcs ne tiennent pas debout." se disait la furtive en voyant celui qu'elle avait embusqué s'effondrer dans sa fuite.

Bon, l'étoile de mithril dans sa nuque n'y étais peut-être pas étrangère.

Jaylini récupéra son arme et continua sa progression dans le camp gangr'orc, jusqu'à une nouvelle tente. La Forteresse n'était pas avare de gardes.

Ils étaient deux. Un guerrier, reconnaissable par sa lourde armure de plaque, et, reconnaissable par ses sombres ornements, un démoniste.

Elle se glissa dans le dos de l'emplaqué, fit tournoyer sa dague dans sa paume et lui asséna un coup sec sur la nuque. Dans le vacarme permanent des terres démontées de la Péninsule, elle rattrapa doucement le guerrier gangrené et le déposa à terre.

Le démoniste n'avait rien vu. L'elfe tira de sa ceinture un long fil métallique, tournant ses mains autour afin de s'assurer une prise solide. Puis elle saisit un petit caillou et la lança sur une pierre plate qui résonna dans le vallon. Le gangr'orc tourna immédiatement la tête, sur le qui-vive... exactement dans la direction qu'attendait la furtive. Sans gestes inutile, elle passa le fil par-dessus la tête du démoniste et serra sèchement.

On peut dire ce qu'on veut des orcs, mais on ne peut leur nier leur solidité. Celui-ci avait réussi à se dégager et se tenait la gorge tout en essayant de frapper Jaylini de son bâton. L'elfe esquivait sans soucis, profitant des failles qui, chez un lanceur de sort, sont nombreuses.

Ayant récupéré l'usage de la parole, il lança sur l'elfe les malédictions de son art. Celle-ci les accueillit en riant, puis devint elle-même une Ombre. Le démoniste sentit l'emprise de ses sort fondre comme neige au soleil.

Mais les choses ne passaient pas prévu pour Jaylini, qui se retrouvait dans un décor tout autre. Familier.

Des feuilles d'un violet sombre voletaient dans l'air du soir, un air pur et dépourvu des scories de la Péninsule. L'orc se tenait toujours en face d'elle.

Mais il avait la peau verte.

- "Non ! cria-t-elle, des larmes roulant sur ses tatouages. C'est fini ! J'ai expié !!

Des yeux en amande rouge sang la regardait par l'intermédiaire de l'orc. Une voix féminine et grinçante s'éleva.

- "Expié ? Tu crois tromper qui en prônant la paix, Jayliniii ? Meurtrière ! Voilà ce que tu es ! Meurtrière ! Assassin !

- "Non !! Cette elfe-là appartient au passé ! J'ai changé ! Je défends la vie, et les peuples !"

- "Jayliniii... Quii espères-tu tromper ? Tu ne crois pas même pas à tes idéaux ! Tu joues à l'araignée, tu te venges de toutes ces décennies où on t'a dénigré, en manipulant les geeeens et en faisant tes marionettes ! Défence des peuples ? Ha !" La voix partit dans un ricanement.

- "Je le fais pour le bien du plus grand nombre !!" répondit une Jaylini larmoyante.

- "Ne disais-tu pas la même chose lorsque tu exécutais sous ordre ?"

- "..." *sanglots*

La métisse s'effondra dans sa couche de soie. Elle porta les mains à ses yeux, qui semblaient ne jamais plus pouvoir s'arrêter de pleurer.

Kitsu s'approcha, intrigué, en miaulant doucement. Puis il vint lui lécher le visage. Jaylini caressa doucement le chaton charbon.

On dit que les chats font office de calmant, que leur présence est apaisante. Que ce soit vrai ou faux, ce soir-là, cela s'est vérifié pour une kaldorei aux hautes oreilles.

Trois jours plus tard...

- "Crile, tu crois vraiment que cette araignée va t'obéir parce que tu la regarde avec amour ? Je te reconnais un certain charme, mais quand même..." dit la métisse, amusée.

Sans se déconcentrer, le barde, louchant sur une arachnée qui faisait bien la taille d'un gros chien, répondit en souriant :

- "Chut, mousmé de peu de foi ! Regarde et émerveille-toi..."

Dans la scintillante forêt de Terokkar, Jaylini et Crileloup étaient en quête de toile-néant pour leurs besoins artisanaux et de glandes à venin du cru pour l'Aldor. Aénor, pour une fois, n'accompagnait pas son Elu : elle avait à faire du côté du temple.

Jaylini, discrètement, n'y trouvait rien à redire.

- "Elle va t'attaquer, te mordre, t'empoisonner, et qui va devoir te soigner, en l'absence de ta femme ? Mmh ?"

En vérité, elle se surprenait à espérer que l'araignée l'empoisonne réellement, afin d'avoir un surplus d'intimité avec le trop charmant barde.

Mais non. L'araignée, prenant à contre-pied des siècles d'instinct de survie et de prédation, semblait goûter la main du chasseur. Puis, voyant que la main n'offrait rien d'intéressant, elle s'en détourna et poursuivit son chemin.

Jaylini rangea son étoile, soulagée et un petit peu déçue. Elle se battait mieux que le barde, et elle aimait bien le lui montrer, guettant la lueur d'admiration que cet elfe bon public avait parfois dans les yeux en la regardant. Dans ses moments là, elle se prenait à espérer... on ne sait trop quoi.

Elle secoua la tête, répondit par un sourire à la remarque de Crileloup qui la trouvait dans les nuages, et lui emboîta le pas.

Ses yeux vagabondaient au rythme de la démarche chaloupée du mâle, de ses épaules solides, presque végétales, de son dos massif où elles devinait le jeu des muscles, de sa taille fine propre aux kaldoreis, de ses...

Ils poursuivirent leur progression quelques minutes, lui concentré, elle le sourire aux lèvres, jusqu'à ce qu'il se retourne, une moue intriguée sur le visage.

La métisse semblait plongée dans la contemplation d'une branche d'arbre.

- "Ca va, mousmé ? Que t'arrive-t-il ?"

- "Rien, Crile, je profite du paysage, c'est tout. Pourquoi ?

- "Bah, je t'entends marcher... Ce n'est pas dans tes habitudes..."

Il lui fit un clin d'oeil et se retourna, à temps pour ne pas la voir bleuir.


*Plus tard*

- "Ca t'en fait combien ?"

- "Quinze."

- "Bon, ça ira bien. Dis-moi, si on se posait un peu près de l'étang, là ?" Elle ne lui laissait de toute façon pas vraiment le choix, elle s'y dirigeait déjà d'un pas résolu. Elle ôta ses bottes et les pièces d'armure qui la recouvraient, puis entreprit de faire un brin de toilette.

- "Mmh, elle est trop bonne. Je vais faire trempette !"

Et l'elfe d'ôter le reste de ses effets et de glisser dans l'étang telle une sirène, la transparence de l'eau ne cachant rien de ses formes, enfantines et matures, athlétiques et frêles... Elfiques en somme.

Elle nagea quelques minutes, puis surprit, comme elle s'y attendait, le regard du barde sur elle. Elle le regarda malicieusement en lui demandant :

- "Tu préfères que je dise quoi à Aénor ? Que tu m'as regardé me baigner toute nue ou que nous avons pris un bain ?"

- "Ca m'apprendra à chasser avec un agent de renseignement, tiens. Ah, on m'y reprendra..." dit le mâle en faisant semblant de bougonner, un sourire aux lèvres. "Donc, si je comprend bien, je n'ai pas d'autre choix que de me baigner aussi si je ne veux pas subir le courroux de mon Elue, c'est ça ?"

- "Oh, Crile, voyons. A t'attendre, on dirait que je cherche à te faire chanter.... Aénor est sage, elle comprendra sûrement...."

L'elfe s'immergea en riant et alla explorer le fond de l'étang lorsqu'elle sentit un remou. Elle remonta prestement... pour se retrouver entre les bras nus de son congénère.

Elle ne se posa pas de questions : elle passa ses bras autour du cou du barde, ferma les yeux et l'embrassa, de tout son coeur, de tout son désir, de tout son corps. Un sourire éclaira ses larmes de joie quand elle le sentit répondre.

Elle se colla à lui, dégageant une mèche de cheveux verts, caressant ses formes mâles si longtemps désirées, ses lèvres prunes goûtant cette peau si souvent cachée. Tendrement empressée, elle ceintura l'elfe de ses jambes et se cambra contre lui, mélangeant leurs odeurs, les gouttes d'eau qui glissaient sur leurs peaux, la lueur de leurs regards...

Il glissa ses grandes mains sous ses fesses, pour la soutenir. Qu'il était fort ! Elle gigotait, se frottant à ce mâle qui, pour l'heure, était le sien, sans qu'il ne vacille. Cette puissance décuplait son désir. Elle avait l'impression d'être perchée sur un arbre. Un arbre dont elle aurait une folle envie, au mépris des amitiés et des serments.

Elle décola comme à regrets ses lèvres de siennes, pour mieux le regarder, l'admirer. Il la regardait droit dans les yeux, le souffle profond. Il dit :

- "Et Vaya ?"

Jaylini vit rouge. Elle avait déjà le regard brasillant, mais la question de Crile la mit dans une colère noire.

- "Et Vaya ? ET VAYA ? C'est tout ce que tu trouves à dire ? Maintenant ? Tu trouves ça approprié, sans doute ? Tu me séduis, tu me souris, tu me refroidis ? CA T'AMUSE ???" hurla-t-elle devant le sourire de Crile. Sourire qui allait en s'élargissant. Et qui devenait narquois. Le doute germa dans l'esprit de la métisse. Surtout lorsque ses traits changèrent pour prendre ceux de ... Silwenne.

Jaylini resta interdite un instant, devant une Silwenne nue qui la fixait de ses yeux rouges. Un sourire en coin. Ces yeux n'étaient pas les siens. Les mêmes que ceux de l'orc.

Elle ramena ses jambes contre elle, posa ses pieds sur l'abdomen de la fausse demie-elfe et poussa, se propulsant en arrière.

Elle se rétablit, prête à se défendre, et vit le spectacle de la fausse Silwenne, nue dans sa mare, ricanant d'un rire grinçant, à la limite du supportable. Elle plongea son regard dans celui de Jaylini et commença à diriger ses mains vers son opulente poitrine, un sourire gras aux lèvres.

- "Pas de vit, pas de vit, pour la peti-te Jay-li-ni, que d'envies, que d'envies, qu'elle ne vit que dans son lit ! Hihihihinhin !"

L'elfe se dirigea vers le tas de vêtements qu'elle avait laissé sur la berge, et tendait le bras vers une dague lorsqu'elle sentit deux mains sur ses épaules.

- "Tu as raison, cache les traces de tes ébats, si Vaya venait à le savoir, quelle histoire !"

Son sang ne fit qu'un tour, elle saisit l'imposteure à la gorge :

- "Je t'interdis de prononcer le nom de ma femme ! Qui es-tu ?"

- "Pour l'instant, ta bonne conscience, qui te rappelle que tu as failli trahir ta femme et une de tes meilleures amies, parmi le peu que tu as..." La silhouette se transformait visiblement, s'épaississait, s'épanouissait, s'éclaircissait, pâlissait, pour devenir...

- "NON ! Pas elle !"

...Vaya. Le regard triste dans lequel on pouvait lire un reproche muet, mais aussi la plus grande compassion. Sa Lune s'entortillait les doigts et rougissait rapidement, comme se rendant compte de sa nudité.

Jaylini détourna les yeux. C'était trop réel pour elle. Des larmes commencèrent à couler le long de ses joues. Encore ?? Elle les effaça d'un geste rageur.

La voix de porte mal huilée reprit :

- "Alooors, dis-moi, Jayliniii... Comment compte-tu t'y prendre pour expliquer à Aénor que tu as trahiiis sa confiance et ruiné son mariaaaage ?"

Les pupilles de la métisse virèrent au carmin. Elle referma son poing sur sa dague, se retourna et, dans le même mouvement, tendit la bras d'un geste vif.

Le corps s'évanouit tandis qu'une tête grimaçante volait dans l'air avant de retomber. Plouf ! Elle ne fut plus visible pendant quelques secondes, puis remonta à la surface.

Jaylini s'approcha prudemment, encore tremblante de peur et de fureur. Elle fit tourner doucement la tête du bout de sa dague, révélant peu à peu...

- "Oh, c'est donc ainsi que tu compte t'y prendre ? Ha ha !! lui fit le visage ensanglanté d'Aénor !


Dans le quartier du Parc, un hurlement de terreur s'éleva dans l'après-midi...

Montée sur un sabre-de-givre, enroulée dans une cape noire à capuche, une elfe traversait le bois des Chants Eternels, le sourire aux lèvres.

Le Bal avait été un succès. Beaucoup de monde s'était déplacé, et cet évènement avait porté un coup de boutoir aux tensions et préjugés qui séparaient les cousins elfiques.

Seuls des individus comme Keithoras Shadowmane prendraient un peu de temps à être convaincus que, malgré leur air sauvage, les kaldoreis n'étaient pas des monstres.

Crile et Aénor, conformément à leur habitude, avaient quitté le bal avant sa conclusion, allant sans doute partager un autre genre de secrets d'alcôves. Il avait failli l'embrasser dans le puit de lumière, elle l'avait senti.

La métisse soupira.

Tous trois devisaient de tout et de rien sur le Fil, quand soudain, elle eut une impression étrange. Un appel, comme un souffle de vent d'occident.

Comme hypnotisée, elle tourna bride, traversa la Malebrêche, et galopa sans discontinuer jusqu'à apercevoir, par dessus les arbres, la pointe d'un bâtiment.

Elle continua son chemin au pas, vers ce qu'elle savait être le domaine Coursevent. Arrivée à une centaine de mètres des premiers bâtiments, elle mit pied à terre et révoqua son tigre.

Elle sortit une dague et avança doucement. Elle n'avait guère le choix, à vrai dire : elle avait l'impression que le son qu'elle percevait - si c'était bien un son - la tirait directement par les yeux.

Regardant de droite et de gauche, la furtive s'aperçut que plusieurs araignées semblaient la suivre. Des fileuses des Terres Fantômes, pas vraiment petites.

Elle avait omit un détail, qui lui revint en mémoire devant la silhouette macabre qui se dressait à une dizaine de mètres d'elle : le manoir et le domaine en général étaient investis par les troupes de Mortholme, la forteresse du Fléau installée non loin. Avec un sourire, elle glissa sa dague à la ceinture, et sortit une étoile de sa manche.

Elle en avait vu d'autres en Outreterre, ou dans les Maleterres, puisqu'on parlait de Morts-vivants. Elle avait plusieurs fois tenu tête au baron Rivendare, qui dirigeait la cité incendiée de Stratholme. Elle avait pénétré la secrète Scholomance, afin de calmer les véléités de la famille Barov. Elle avait même remonté le temps à la demande du dragon de bronze Chromie, afin de réduire la corruption du Comté de Darrow.

A côté de tout cela, même les champions de Mortholme faisaient figure d'amuses-dague.

La première étoile se planta juste au-dessus du genou. Le visage haineux et blafard de l'acolyte se tourna vers sa provenance, juste à temps pour voir arriver la deuxième.

Un de moins.

Le suivant ne sut jamais ce qui lui arriva. Il passa d'un état mort-vivant à un état mort-mort.

L'appel continuait, plus impérieux. Elle monta le chemin pentu qui menait à la flèche, se faufilant entre les banshees gémissantes. La furtive préférait éviter ces dernières autant qu'elle pouvait, d'une part parce qu'elles étaient bruyantes, d'autres part parce que leur nature immatérielle les rendait pénibles à éliminer. Mais les acolytes y passaient tous, impuissants, aussi efficaces que du papier à cigarette pour contenir une chute d'eau.

L'endroit avait subi le passage d'Arthas : il n'était plus que ruines. Témoin figé du drame de tout un peuple, avec ses coussins éventrés, ses livres déchirés, ses squelettes broyés, la pièce dans laquelle Jaylini entra était recouverte d'une couche de poussière.

Quelqu'un l'y attendait.

Dans l'ombre, elle distingait un corps féminin, elfique, sans doute thalassien car plus menu que le sien.

Dans le plus grand silence, elle lui tendit les bras.

Les araignées se rapprochèrent. Ce n'était pas les mêmes. Celles-ci étaient plus sombres... Puis après tout, qu'importe... On était bien dans ses bras là.

Des pensées retentirent sur le Fil des Tisseurs :

- "...les araignées...

...il fait noir...

...sommeil..."

Un observateur extérieur aurait juste vu une elfe entrer dans le bâtiment et s'assoupir sur une pierre...

...Puis, au bout de quelques minutes, une nuage d'Ombre couler de ses tatouages faciaux et ensevelir le corps dans l'obscurité.

HRP :

Fascinant ... Je ne connais pas le personnage de Jaylini parceque jamais jouée avec, donc j'ai sans doute loupée des tonnes de réfèrences, mais je trouve ce texte fascinant ... Je l'ai lû d'une traite, sans décrocher.

Du grand art.

HRP: J'aime beaucoup, il est dommage que je n'ai jamais pu faire de RP avec Jaylini, Nyenia et elle avaient pas mal de choses en commun finalement

(quelques explications sur les personnages :

- Crileloup et Aénor, Kaldorei, mariés, Tisseur et Tisseuse de Paix.
- Vaya : humaine, mariée à Jaylini
- Silwenne : demie-elfe, Tisseuse de Paix

Merci pour vos agréables commentaires. )