[Compte-rendu RP] Aller vers le passé

Le loup infecté par la peste avançait furtivement dans les collines des Plaguelands de l'ouest. Les morts-vivants avaient de nombreuses places fortes et possession dans la zone, mais n'en étaient pas encore les maîtres incontestés. La faune et la flore tentaient de résister à la mort et à la mutation. Le sol n'était pas encore couvert de flétrissure. Les arbres faisaient encore la majorité par rapport aux champignons géants. Les anciens animaux peuplant les forêts étaient toujours là, bien qu'infectés et enragés. En ce début d'après-midi, tout semblait normal sous le ciel jaunâtre de Lordaeron.

Mais il sentait quelque chose. De l'agitation. Elle était proche, car l'odeur et les bruits devenaient de plus en plus forts. Le loup avança encore de quelques pas, prudemment caché derrière un tronc d'arbre renversé, et il les vit. Une bande d'humains en armure écarlate, qui marchaient au pas de course sur la route mal entretenue. Ils étaient en arme, vêtus d'un tabard représentant une flamme rouge stylisée sur fond blanc, barrée d'écarlate. Parmi eux se trouvaient plusieurs archers accompagnés de chiens de combats, de vrais bêtes féroces entraînés par la Croisade. A leur tête, une femme à l'apparence jeune, portant une lourde armure de plaques noir et or. Ses cheveux noirs de jais lui descendaient jusqu'aux épaules. Elle les guidait du haut de son cheval caparaçonné, les haranguant en pointant le sud.

Quatre colonnes de fumée artificielle montait dans le ciel, indiquant l'emplacement des tours de garde de la ville d'Andorhal. La bataille était proche. A quelques kilomètres à l'ouest et au sud, l'Aube d'Argent devait également faire progresser ses troupes. Le Commandant Écarlate Marjhan avait la responsabilité du nord, étant le seul officier de la Croisade à engager ses troupes dans le raid. Ce qu'elle faisait ici était loin d'être sanctionné par le Grand Croisé. Même, ce dernier n'avait même pas été mis au courant. Les dirigeants régionaux de Mardenholde (en dehors du Généralissime Fordring) pensaient pour leur part qu'il ne s'agissait que d'un habituel raid punitif sur Andorhal, le centre névralgique du Fléau dans la région. Et après tout, c'était le cas – même si la présence de l'Aube d'Argent allait probablement augmenter l'espérance de réussite de leur but, faire tomber les défenses de la ville.

Ça y est, les premiers toits de la ville apparurent au sud. En dégainant sa lame, le paladin écarlate se signa. Il était temps de lancer l'assaut.


En rechargeant son fusil, Severnaya Dead Aim s'adossa au mur de la maison ruinée. Elle avait la respiration lente, tentant de maîtriser ses gestes. C'était sa dernière mission dans les Plaguelands avant son départ en vacance maternité, et elle se devait de garder son calme. C'était elle qui s'était portée volontaire pour participer à l'assaut, aux cotés de l'Aube et (même si cela ne lui plaisait pas du tout) et de la Croisade. Dans cette bataille, la vie de sa fille à naître et de la poignée de soldats qui étaient partis avec elle était sous sa responsabilité, elle le savait.

Andorhal était un véritable piège; c'était à peine croyable qu'il puisse y avoir autant de morts-vivants. Elle n'avait emmené avec elle que quelques guerriers d'élite, qui n'étaient pas nécessaires ailleurs – autrement dit, les membres des Fils de Quel'Thalas participant à l'assaut se comptaient sur les doigts de la main. D'une seule main. Severnaya, le sergent orc Uzlag Thunderfist et le chevalier Clemanas Summerdrake, accompagnés du Zul'Jin de la tribu trolle Blacksoul. C'était tout – deux couples, la ranger et son orc, le chevalier de sang et sa trollesse.

La porte fut soudainement défoncée, et la ranger fit tomber la cartouche qu'elle était en train de charger dans son arme. En jurant, Severnaya la lâcha et dégaina une des deux épées qui pendaient à sa ceinture – elle avait été séparé des autres par un groupe de goules, et il semblait que les morts-vivants l'avait retrouvée. La curée était proche. Toutefois, ce ne fut pas un mort-vivant qui traversa ce qui restait de la porte. Au contraire, il s'agissait d'un colosse en armure de plaques écarlates, qui tenait à la main droite un gigantesque marteau de guerre taché de sang. Son autre main tenait le crâne fraîchement décapité d'une goule. Son casque laissait entrevoir ses yeux, qui brillaient d'une lueur jaune doré, flanqué de deux ailes déployées telles celles d'un gryphon.

L'humain nota la présence de Severnaya, et les deux combattants se jaugèrent quelques instants, les yeux dans les yeux, en position de combat. Le paladin écarlate finit toutefois par abaisser son regard, pour observer l'uniforme de la ranger – la sin'dorei était vêtue de son treillis habituel, surmonté du tabard de l'Aube d'Argent. Presque à regret, l'humain jeta le crâne de goule aux pieds de l'elfe de sang et se retourna, pour marcher à nouveau vers le combat.

En soupirant longuement (de soulagement), Severnaya rengaina sa lame et reprit son fusil. Elle ramassa la cartouche qu'elle avait laissé tomber, et la chargea dans son arme. D'accord, cette trêve temporaire avec la Croisade n'avait peut-être pas été une si mauvaise idée. En tout cas, il était temps de se réunir avec le reste du groupe

- Vous êtes tous OK ?

Severnaya était plaquée contre la paroi extérieur d'un imposant silo à grain, dans la partie est de la ville. Son visage était couvert d'une mince plaque de sueur, et son uniforme était taché de boue. Elle avait la respiration haletante, et son nez se plissait à chaque inspiration – son odorat augmenté n'était guère un cadeau à ce moment, car les odeurs de poudre, de putréfaction et de sang lui montaient presque à la tête. Le petit groupe faisait une pause dans un coin isolé d'Andorhal, après de rudes combats pour se retrouver.

A ses cotés se trouvaient tout ceux qui étaient partis avec elle. Uzlag se tenait juste à sa gauche, vêtu de son uniforme de Raider. Sa peau verte montrait de nombreuses égratignures et petites blessures, mais était assez épaisse pour qu'elles ne le gênent pas. La maniant aussi aisément qu'un jouet, une hache en Dark Iron pendait à sa main. Son visage buriné à l'épaisse crinière noire montrait quelques signes de fatigue, mais globalement il avait l'air d'être le plus prêt à repartir au combat du groupe. Assis par terre, adossé à une caisse de grain, se tenait le Comte Clemanas Summerdrake. Sa corsèque de Chevalier de sang était posée par terre, le temps qu'il se serve de ses pouvoirs sur la Lumière pour récupérer d'une blessure à la hanche. Puis enfin venait Ennea Blacksoul, chaman et Zul'jin de sa tribu de trolls de la jungle. Elle était alerte, surveillant les alentours, ses bras fins mais puissants prêts à décapiter le premier mort-vivant qui les trouverait d'un revers de griffe de combat. La trollesse pouvait se révéler une guerrière effrayante quand elle le souhaitait, ce qui arrivait souvent.

Ennea s'était récemment mariée à Clemanas, union pour le moins étrange, compte tenu de sa trollitude (chose qui plaisait rarement aux elfes) – enfin, étrange, relativement peu en partant du fait que la Ranger-Générale des Fils de Quel'Thalas était elle-même enceinte d'Uzlag. C'était deux biens étranges couples qui se trouvaient réunis ici. Soudain, les deux femmes se crispèrent et relevèrent la tête au même instant. Severnaya reniflait les alentours, les sourcils froncés. Ennea jetait des vils coups d'oeil autour d'elle, tout aussi troublée que sa camarade.

- Un problème, les filles ? demanda le Chevalier de sang, qui ramassa sa corsèque avec célérité.
- Une odeur bizarre. Ça sent ... comme du fer blanc ... répondit en un murmure Severnaya.
- Ouaip. Pas bon, confirma Ennea en faisant claquer ses griffes de combat. Tirons-nous.

Le premier à remarquer visuellement la source de ces perturbations fut Uzlag. En prenant vivement Severnaya par l'épaule pour la jeter à terre, il recula d'un large pas. Le silo à grain brillait d'une importante lumière blanche, qui semblait tout sauf naturelle. En relevant la tête du sol, la ranger nota que c'était également le cas des autres silos à leurs cotés. De toutes les constructions émanaient la même lueur, qui s'intensifiait avec les secondes qui passaient.

- Qu'est-ce ... allait-elle dire, avant de se faire couper, aveuglée par un flash de lumière.

L'elfe de sang entendit un cri, et elle essaya de rouvrir ses yeux douloureux. Elle vit alors avec horreur que Ennea venait d'être frappée par un éclair de lumière venant d'un silo. Elle était désormais totalement immobile, ne respirait même plus, et semblait perdre de sa substance alors que sa silhouette perdait ses contours et devenait translucide.

Oh, sainte Lumière ...

Le suivant fut Clemanas. Le chevalier s'était relevé avec horreur en voyant sa femme disparaître ainsi sous ses yeux, et fut frappé à son tour par l'éclair. Arrêté en plein mouvement, l'elfe de sang ressemblait à une statue, immobile et figée par le temps, alors qu'il commençait lui aussi à se dématérialiser. Puis l'éclair frappa à nouveau, et pour Severnaya tout devint blanc.

***

Une douce chaleur sur le visage, qui lui rappelaient des souvenirs. Quelques piaillements d'oiseaux. Elle le savait, il faisait encore bon parce que c'était la matinée, mais la chaleur ne tarderait pas à augmenter et à devenir écrasante. Après tout, Severnaya avait passée quoi, trois ans dans la zone ? Elle s'était habituée à tout ça.

Habituée à quoi ? Alors que cette pensée s'imposait à son esprit, la ranger ouvrit un oeil. L'immensité du ciel bleu la surprit au plus haut point. Depuis quand les Plaguelands avaient-ils un ciel pareil ? En relevant la tête, la ranger grogna à cause de ses muscles endoloris. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, ce fut pour voir la savane s'étaler à perte de vue. Une immense plaine, sans la moindre dénivellation ou le moindre repère sur des kilomètres. Quelques oiseaux de proie qui voletaient dans le ciel. Pour être sure qu'il ne s'agissait pas d'un rêve, Severnaya baissa les yeux et observa son uniforme. Elle portait son treillis militaire thalassien habituel, assorti d'un tabard de l'Aube d'Argent. Elle se tapota le ventre, et sentit son ventre légèrement gonflé par une poignée de mois de grossesse. Pas de doute, elle était bien elle. Mais nom de nom, mais que faisait-elle dans les Barrens?

Visiblement, ce fait surprit également Uzlag, qui était étalé à ses côtés. Une volée de jurons en orc volèrent alors qu'il releva la tête en se massant les tempes. Clemanas et Ennea étaient également allongés par terre, l'air inconscients.

Mais enfin ... A quoi rimait tout ceci ?

Tanaris, un immense désert brûlant surmonté d’un soleil infernal desséchant la moindre goûte d’eau. C’est là, dans l’air ondulant au dessus du sable surchauffé, qu’une silhouette noir se détacha, instable sous l’effet de l’air brûlant. Derrière la première silhouette, une seconde plus fine et traînante, comme désorienté. La capuche de la première silhouette masquait entièrement son visage à l’exception de ses deux yeux rougeoyants qui perçaient l’ombre du vêtement. La silhouette le suivant portait aussi une capuche mais le bas de son visage était visible, une peau blanche et de fine lèvres rose, de si de la des mèches de cheveux blond voletait sous le vente torride du désert. Ils avançaient inexorablement, avec un orgueil, défiant le désir meurtrier de ce lieu désolé. Face a eu, une montagne immense et mystique, leur objectif.

Ils pénétrèrent dans l’enceinte de roche, fixant l’immense portail enchâssé dans la montagne. La première silhouette s’avança vers le portail avec détermination alors que la seconde traîna derrière lui. Ils arrivèrent face à la porte, un puissant dragon de bronze les observa.

« Que voulez vous mortels ? Comment osez vous défiez les seigneurs de ces lieux ?
- Mortels ? Je crois qu’il y a erreur sur la personne, dragon. »

La première silhouette rebâti sa capuche en arrière dévoilant sa face décomposé de zombi, ses yeux rouge brillant de mille feu.

« Ho, je vois. Curieuse ôte que vous avez la très cher.
- L’urgence m’a contraint a prendre ce que j’avait sous la main, dans les Maleterre quoi d’autre qu’un mort vivant ? »

Le dragon ricana puis se posa au sol proposant d’escorter les deux invité dans le cœur de la grotte. Sur le trajet des reliques de tout temps se succédait, sous les yeux amusés de la goule, la seconde silhouette demeurait dans sa léthargie coutumière.

Le dragon les mena face à un imposant sablier gardé par un dragon endormi. Là, une haute elfe les fixa avec curiosité. Elle se mit à sourire au mort-vivant face a elle.

« Voila une relique du passé que mon maître serai ravi d’ajouter a sa collection, dit elle d’un air narquois.
- Je suis une relique trop indiscipliné pou rester en place, dragonne.
- Mon maître a de nombreuse méthode pour figer ses « invités ».
- Je doute que cela marche sur moi, mais si cela lui chante je peu lui laisser se corps en souvenir. Mais ce n’est qu’une simple marionnette, sans grand intérêt.
- J’ai grand mal a vous imaginer marionnettiste mon cher. En tout cas cela fait grandement plaisir de vous revoir.
- Allons, allons vous vous doutez bien que je ne suis pas la pour une simple visite de courtoisie, dit le mort-vivant un sourire carnassier déformant son visage ravagé.
- Bien entendu… Que voulez vous ?
- Je connais quatre personnes ayant été aspiré par une des failles temporelles d’Andorhal. J’ai besoin de vos compétences et de votre sable pour les ramener.
- Andorhal… cette ville nous cause quelques problèmes. Pourquoi ne pas demander à Chromie ?
- Elle n’as pas se sable la, répondit la créature montrant le sablier.
- Chromie doit déjà être en train de chercher un moyen de les ramener.
- Cela prend trop de temps, maintenant que je suis ici laissez moi faire, j’ai amené de l’aide, une ancienne magicienne du Kirin Tor.
- Nous n’avons pas besoin d’aide, ni de la votre, nous allons les ramener nous même, veuillez patienter très cher, profitez de la collection de mon maître en attendant.
- Je veux être présent et qu’Ennea’jin soit la première a revenir.
- Votre nouvelle protégée ?
- Exact c’est dans ça tête que je traînais avant ce petit incident.
- Je vois, elle reviendra la première soyez en assuré, venez a présent et libéré cette petite de son sort d’hypnose, ce n’est plus nécessaire.
- Très bien mais elle risque de ne guère m’apprécier. »

La créature claqua des doigts devant les yeux de la seconde silhouette. Celle si sursauta et leva sa capuche, elle saisi Tal’Serar qui pendait a sa ceinture et menaça le mort-vivant.

« Qui êtes vous ? Que me voulez vous ?
- Calme toi Atia, je suis… La Voix, celle dans la tête d’Ennea. On est là pour la libérer avec ses amis.
- C’est ou là ?
- Les grottes du temps. »

Atia fixa autour d’elle, légèrement paniqué puis fixa la créature.

« La voix… qu’est ce que tu fais dans ce corps ?
- J’ai pris ce que j’ai trouvé avant d’être banni de ce plan, ma petite, et tu voulais que je trouve quoi d’autre dans Andorhal, hein ?
- C’est juste…
- Bien sur que c’est juste.
- Pourquoi m’avoir enlever ?
- Je pensais avoir besoin de ton aide.
- Et tu ne pouvais pas simplement demander comme quelqu’un de civilisé ?
- Lui civilisé ? demanda la dragonne en riant. On voit que tu ignores qui il est.
- Justement j’aimerai bien savoir.
- Chaque chose en son temps gamine, allons sauver tes amis a présent. »

Atia hocha le chef puis suivit les deux créatures devant elle, sans savoir quoi faire, mais si il ramenait ces amis, après tout c’était l’essentiel… C’est alors que la dragonne lança du sable et qu’un portail s’ouvrit, béant et miroitant. Cela commençait.

Uzlag se releva en poussant une autre volée de jurons mêlée de grognements. Par les deux têtes de Cho'Gall, qu'est-ce qu'ils foutaient en plein Barrens, alors que l'instant d'avant ils reprenaient leur souffle à Andhoral ?

Les autres semblaient aussi desorientés que lui. Pour une fois il n'était pas le seul à être à la ramasse. Il aida sa compagne à se relever, avant de se rendre compte de la stupidité de son geste. Bien qu'enceinte, la ranger était loin d'être diminuée physiquement, et ce geste aurait pu passer pour une insulte si elle avait été orque. Mais tel n'était pas le cas, et elle aggripa sa main en lui souriant. Ennea et Summerdrake étaient eux aussi sur pied. Un silence planna quelques instants avant que Severnaya ne se decide à le briser.

"- Je s'rais d'avis qu'on s'éternise pas ici. En marchant vers l'est on finira bien par tomber sur quelqun."

Ca tombait sous le sens. La plupart des villes et villages de la Horde étaient concentrées en Durotar, la façade maritime de Barrens. Plus au sud, les gobelins avaient installés quelques camps de mercenaire, et leur ville marchande de Ratchet. Le petit groupe se mit en marche péniblement, le soleil de plomb cognant sur leur nuque comme le plus lourd des marteaux de guerre ogre aurait pu le faire.

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Cela faisait presque deux jours qu'ils avançaient dans la savane sans avoir rencontré rien d'autre que la faune locale et des bandes de centaures en maraude. Ces derniers avaient fourni malgré eux des vivres et de l'eau en bonne quantité. Normalement, les patrouilles de la Horde auraient du commencer à se faire presente, si ils avaient correctement estimé leurs positions. Le soir, des hyènes rôdaient autour de leur feu de camp, lancant de sinistres ricanements dans l'obscurité. Pendant la journée, les seuls êtres vivants visibles étaient les zebras et les plainstriders,a insi que les occasionnels raids centaures en déplacement visibles au loin, les guerriers chevalins se decoupant à l'horizon.

Uzlag n'aimait pas ça, et apparement les autres non plus. Ou étaient passé les guerriers de la Horde ? Et que signifiait cette recrudescence d'activité centaure ?