[Candidature] Thelemnor Sangrief

Efféminé … Non, juste elfique en fait. Bref, Thelemnor est un elfe de sang moyen, mais dans la moyenne haute s’il vous plaît. Si ces quelques mots ne vous suffisent pas, en voici d’autres qui vous permettront d’y voir plus clair. Clair, comme la couleur de sa peau, de ses yeux et son « jeune » esprit. Claivoyant me direz-vous ? Et bien pas vraiment. Mais qui pourrait lui en vouloir ? Il n’est pas aisé de passer sa courte vie, entouré de vénérables adultes dépassant allègrement la centaine d’années, voire plusieurs. D’aucuns diraient, bien que courte et remplie d’expériences aussi tragiques que formatrices, qu’il n’est pas forcément chose aisée, au-delà d’une intelligence naturelle, d’acquérir la sagesse, parfois douteuse, des parents, amis et mentors qui vous entourent. Trente et quelques années, cela peut paraître long pour certain. Mais pour un elfe … ?
Cette difficulté est d’autant plus exacerbée que Thelemnor est une créature bien particulière en ces temps troublés. Il est jeune. Et être jeune, au sein d’une race millénaire venant de frôler la disparition, où les survivants sont les plus forts (ou les plus chanceux), dont la majeure partie de leur vie remonte à une époque, que dis-je, un âge presque, qui n’a plus grand-chose à voir avec celui actuel … Et bien être jeune est une chose rare.  Et je ne parle même pas de ces dernières années où la vie n’a pas laissé beaucoup de place à la joie ou à l’espoir pour les sin’dorei. Un jeune dans un esprit de vieux donc, dont le cynisme (dans son sens contemporain) est plus qu’un fardeau, un compagnon du quotidien.

Faire chier les mages … Pardon, je voulais dire brise-sort, tel est son métier. Enfin, métier … Il est plus juste de parler de vocation quand bien même il ait finalement (enfin) terminé sa formation. C’est donc un bleu, tout juste sorti de l’académie. J’allais dire, avec familiarité, la terrasse (pour la terrasse des magistères évidemment) mais ça fait un peu trop troquet, bistrot, bar, etc. Au regard de cette formation, il en découle tout un panel de compétences et de savoir-faire bien précis qu’il ne me paraît pas nécessaire d’illustrer tant ils sont évidents. Contre-sorts, dissipation de magie, vol d’enchantements bénéfiques, renvoi d’enchantements négatifs, maniement de l’épée et du bouclier, bref, je les ai cités finalement.
Une formation de mage agrémentée d’une sacrée touche de martial, voilà qui définissent bien les compétences de notre « jeune » Thelemnor. Pour le reste, la patience est une vertu, un talent, qu’il a travaillé depuis son plus jeune âge. « Thelemnor, patiente un moment que les grandes personnes aient terminé leur discussion importante ». « Thelemnor, t’ai-je déjà parlé de cette fois-là, il y a deux cent ans, quand ton père et moi avons … ». Bref, vous m’avez compris. J’aurais pu y rajouter l’insolence mâtinée d’ironie dont il use dans ses quelques réponses, soulageant son agacement profond face à l’ennui que lui inspire cette patience qu’exigent les « anciens » envers son humble personne, mais je doute que ce soit ce qui est attendu ici. Oupsi.
Pour le reste, son inexpérience ne parle pas en sa faveur. Il est ce diamant brut qui n’attend que d’être taillé et poli pour devenir un véritable joyau. S’il ne crève pas avant, évidemment.

Fils de Sylmenor Sangrief, un brise-sort et de Sibylline Sangrief une couturière pratiquant l’enchantement sur ces créations (nom d’épouse hein, on n’est pas dans un cas d’arbre généalogique circulaire), Thelemnor eut la chance, que dis-je le privilège, de naître dans la grande, la belle, la merveilleuse Quel’Thalas. Bon, ça n’a pas duré. Après tout, quel meilleur cadeau de naissance qu’une invasion poussée par une alliance entre des orcs et les meilleurs amis de toujours des sin’dorei (les trolls amani) pour fêter ça ? Quoiqu’il en soit, survivre à l’âge « vénérable » d’un an à ce genre d’événement, ça vous forge le caractère. Surtout quand vous y perdez au passage votre père. Un malheur ne vient jamais seul après tout, ça serait dommage d’y déroger une fois encore. Un sacré veinard ce Thelemnor !
Bref, les années qui suivirent ne furent pas très réjouissantes mais au moins notre petit protégé put grandir et s’épanouir, un peu, au sein des survivants de sa race. Il y apprit les bases de la maîtrise des arcanes, sous la tutelle d’un oncle bienveillant ayant servi au côté de son père et dont l’attirance pour la mère et épouse désormais veuve de son meilleur ami n’y était pas pour rien non plus dans cet élan de générosité. Oupsi … Cela étant, cela ne l’empêcha pas de développer sa maîtrise de l’arcane dans l'espoir d'un jour pouvoir honorer la mémoire de son père en rejoignant lui aussi les rangs des brise-sorts. Cette vocation, ce souhait, sera sa motivation première dans les années à venir et permettra à ce jeune elfe dans la moyenne haute, de se démarquer suffisamment pour réussir à intégrer les rangs en tant qu’apprenti, plus tard. Mais j’y reviendrai.
Car oui, avant d’aborder cette grande réussite il convient de rappeler que briser un miroir c’est sept ans de malheur. A priori, quand Thelemnor a réussi à survivre (très certainement dans les bras de sa mère) durant l’invasion, il a dû briser au moins deux miroirs. Pourquoi deux ? Et bien parce que sept et sept font quatorze. Vous ne l’avez toujours pas ? Et bien … Toc Toc ! Qui est là ? C’est Arthas ! Et paf, une invasion du fléau dans la tronche. Vous vous souvenez d’un malheur qui ne vient jamais seul ? Rebelote, cette fois-ci c’est la mère qui y passe en sauvant sa progéniture. N’est-ce pas courageux ? Bon, personne ne va répondre le contraire mais pour Thelemnor ça ne rend pas la chose plus facile à digérer (ce qui ne fut pas le problème de l’abomination qui a dévoré sa mère quasiment sous ses yeux …).
Bon, au moins l’oncle survécu à tout cela et ce fut lui qui rédigea une lettre de recommandation pour que notre jeune ami puisse intégrer la formation des brise-sorts. Vu le manque d’effectifs, un individu même dans la moyenne haute, ça ne se refuse pas, surtout quand un vétéran des guerres le recommande (surtout pas pour s’en débarrasser maintenant que l’objet de son désir n’est plus là et à cause de ce dernier en prime !). En dehors de ces quelques éléments un peu tristounet, il faudra noter une chose plutôt positive. Notre jeune ami étant, justement, jeune, il ne souffrit que peu de la faim de mana. N’ayant pas encore développé une addiction morbide à cette dernière, il ne touche que très peu à l’énergie gangrenée et évita de se retrouver avec une couleur verdâtre très en vogue à l’époque chez ses contemporains.
Pour la suite, rien de bien intéressant à signaler. Thelemnor finit par terminer sa formation, vivant en bon célibataire et orphelin. Il conserva quelques liens avec une branche de sa famille vivant à la « campagne », qui lui dispensa notamment un soutien financier moyennant une visite annuelle pour saluer ses « tantes » qui « l’adorent » et le reste de sa famille côté maternel. Pour la branche paternelle c’est plus simple, elle a été élaguée, un peu trop … il n’y en a plus en fait. Sauf peut-être si vous considérez que le cadavre ambulant qui traîne dans la malebrèche et qui ressemble un peu trop à grand-père peut encore être un membre de votre famille.

Réservé pour lettre de motivation