Candidature d'Arnkel

Physiquement, avec sa tête aux cheveux rouges pétant c’est un elfe plutôt visible, au grand dam de notre elfe dont l’attitude est discrète, voire réservée. Pour autant il n’est pas timide : il n’est tout simplement pas expansif. Il parle calmement, peu, mais ce qui est dit est dit et il ne revient pas sur sa parole quand il la donne. Les effusions, quelles qu’elles soient, c’est pas trop son truc. Même si vous arriviez à le mettre en colère, vous auriez tout au plus le droit à une colère froide. Mais on ne parle encore que de ce qu’on voit.

Quand il circule à Lune d’Argent, c’est souvent en robe d’acolyte ou tout autre vêtement qu’il ne porte pas sur le champ de bataille. Il ne circule pas non plus avec ses démons, ce qu’il trouve inapproprié en capitale. L’expression de son visage est souvent grave ou concentrée, attentive quand on lui parle. C’est quelqu’un qui sait écouter.

Concernant ses habitudes il mange peu, mais il apprécie pêcher de temps en temps et d’ailleurs, quand il daigne s’asseoir à une table, il préfère manger du poisson ou du raisin. Autre chose : il résistera difficilement à l’hydromel qu’on sert à Lune d’Argent. Il aime également fumer le narguilé et en ville, que ce soit en travaillant ou non il est d’ailleurs souvent installé là où il y en a un. Enfin, il aime s'occuper de ses plantes. Quand il est seul, le plus souvent il lit ou semble concentré sur les rouages de son esprit.

Il faut dire que si ce qui transparait à l’extérieur est plutôt maîtrisé et relativement silencieux, ce qui se passe dans son esprit est bouillonnant : Arnkel perçoit son propre mental comme une grande machine capable de tout produire et de tout résoudre. Encouragé à la fois par sa famille et par ses maîtres dans cette idée, le principe selon lequel tout problème a une solution accessible est bien ancrée en lui, ce lui confère une certaine dose de détermination dans ses expériences. Malheureusement, avec cette certitude vient aussi son lot d’obstination, pour ne pas dire qu’il peut se montrer carrément borné. Malgré tout c’est quelqu’un de productif et de perfectionniste qui ne compte ni ses efforts, ni ses heures de travail. Il aime apprendre, découvrir, résoudre et s’acharner dans ces buts. Seulement, le défaut de flexibilité et d’adaptation de son esprit fait que lorsqu’une situation lui échappe de trop ou qu’il a l’impression d’en perdre le contrôle, il peut perdre ses moyens, ce qui peut éventuellement l’amener à faire n’importe quoi.

Socialement, il est plus limité : de manière générale, en dehors des missions qu’on peut lui donner à l’extérieur ou des sorties « cueillette », il passe beaucoup de temps dans son laboratoire ou au Sanctum, à étudier ou à faire des expériences. Il peut apprécier la compagnie, mais il n’est pas forcément très doué en communication : par exemple, s’il peut s’attacher à des personnes il ne sait pas émettre des messages suffisamment clairs pour le montrer. Cela peut générer facilement des malentendus, aggravés parfois par une certaine tendance à être rancunier. En théorie, il observe beaucoup les gens et essaie souvent de les analyser, mais ça ne semble pas beaucoup l’aider en pratique ou du moins, pas suffisamment. Cela dit, au fond de lui, même s’ils l’inquiètent aussi il a une certaine forme de fascination envers les personnalités extraverties et les comportements spontanés, parce qu’ils sont un mystère pour lui.

Enfin et comme beaucoup de Sin’dorei, il aime profondément sa patrie d’origine et rechigne souvent à en sortir, même pour le travail : « Hormis quelques herbes, il y a ce qu’il faut ici. », dit-il souvent. Le sentiment que sa place est ici et qu’on a besoin de lui ici s’est évidemment renforcé après le saccage de Quel’Thalas par le Fléau, et plus encore récemment. De même, il ne parlera une autre langue que le thalassien que si cela est vraiment nécessaire (face à un allophone).

Arnkel est surtout un démoniste et, accessoirement, un scientifique. Il est également compétent en herboristerie, en alchimie et s’intéresse à la médecine bien qu’il ne soit pas un expert en la matière. Ce sujet l’intéresse néanmoins et il aimerait améliorer ses connaissances dans ce domaine.

Arnkel appartient à une famille d’érudits plutôt repliée sur elle-même, qui a tendance à diriger le parcours de ses jeunes —et qui s’est d’autant plus refermée sur elle-même depuis que la Troisième Guerre l’a décimée comme les autres. Cependant, lorsqu’il fut envoyé au Sanctum des démonistes de Lune d’Argent, quoique plutôt taciturne Arnkel fut bon élève. Il a passé ses premières années à étudier rigoureusement les afflictions et à méditer sur les moteurs des malédictions.

Parallèlement il a étudié l’herboristerie ainsi que l’alchimie, et a donc passé le plus clair de son temps entre son laboratoire et le Sanctum des démonistes, sans tellement se préoccuper d’autres aspects de sa vie, tout concentré qu’il l’était sur les autres. Cela lui convenait très bien. Il ne sortait que ponctuellement et ses relations sociales, en dehors de son cercle familial, se limitaient à un ami chasseur au tempérament totalement opposé au sien. Mais à vrai dire, ils se complétaient plutôt bien et cette amitié lui était précieuse.

Un jour, cet ami revint d’une mission à l’article de la mort, à cause d’un poison qui aurait fini par emporter sa vie si Arnkel n’avait pas remué ciel et terre pour trouver un remède : on lui disait que le chasseur était condamné, alors le démoniste s’est simplement dit qu’il fallait redoubler d’efforts. Ainsi, après de longues recherches, de nombreux allers-retours, quelques frayeurs, un paquet de nuits blanches et le recours d’un Magistère —qui est devenu un proche—, il est finalement parvenu à trouver un antidote et à le soigner. Malheureusement, le rescapé a finalement été assassiné à Lune d’Argent peu de temps après sa convalescence et à une période où Arnkel et lui s’étaient brouillés pour une bêtise. Les regrets occasionnés par cette situation font partie des problèmes non résolus de son esprit et qui le travaillent encore aujourd’hui.

Arnkel, par fierté, ne parle plus de cette histoire mais suite à cet événement il a commencé à développer un mépris facile pour beaucoup de gens, voire même à en haïr certains trop facilement (peut-être encouragé par son maître démonologue du moment), si bien qu’il commença à prendre des pentes moralement dangereuses dont seul son ami Magistère sut l’éloigner. Cette personne a même réussi à le faire sortir de son Sanctum et de son laboratoire suffisamment souvent pour lui faire sortir son nez de ses Afflictions et lui permettre de prendre du recul. Arnkel a alors pris de nouvelles habitudes : passer du temps dans les auberges, tenir des conversations plus légères et ouvrir un peu son cercle de relations sociales. C’est aussi à cette époque qu’il a pris goût à l’hydromel, mais ce n’est heureusement pas pour cette raison que cette période finit par devenir la meilleure de sa vie : à force de fréquenter ce Magistère et malgré quelques problèmes de communication —dont le démoniste était, à vrai dire, toujours responsable— Arnkel eut envie de devenir meilleur et s’y attela plus ou moins adroitement. Par la suite, on a tenté de lui faire quitter le Sanctum de démonistes, que ce soit pour le diriger vers des arcanes « potables » (selon certaines langues assurément objectives) ou pour le pousser vers la voie plus honorable de la prêtrise (idem), mais s’il a envisagé la chose, ça n’a jamais été très sérieusement.  

Le fait est que les légers débordements ayant eu lieu lors de ses dernières expériences ont fini par remonter aux oreilles de sa famille, qui est venue le chercher. Ils l’ont alors extrait de Lune d’Argent et de Quel’Thalas pour plusieurs années. Arnkel a alors vécu dans le sud de Kalimdor pendant tout ce temps, notamment entre Tanaris et Féralas, relativement isolé mais empêché d’instaurer ses chères routines et exposé à beaucoup trop de nouveautés pour lui, ce qui lui a donné envie de rentrer à Lune d’Argent un peu plus chaque jour. Il est seulement (et enfin) rentré il y a quelques jours et a repris avec plaisir le cours de ses études localement, mais différemment : tout de même plus apaisé qu’auparavant —la purification du Puits de Soleil aidant certainement beaucoup— il s’est décidé à interrompre ses études sur les malédictions pour se consacrer à la démonologie pure, les derniers événements l’ayant conduit à cette conclusion que maîtriser ces créatures devait faire partie de ses priorités.

Mais ce changement n’est pas le seul qui a commencé à germer en lui : depuis sa « retraite » forcée il se sent un peu perdu, en partie parce qu’il a perdu la trace de son ami Magistère. De plus, cet « exil » désagréable et le soulagement d’être enfin rentré ont fait naître en lui le besoin de s’ancrer plus solidement chez lui et de s’y rendre utile d’une manière ou d’une autre, afin que tout cela ait un sens.

Actuellement il loge chez son ancien condisciple Keyanomir (vous savez, le démoniste qui bulle toute la journée avec sa succube dans l’allée du Meurtre) en attendant d’emménager de nouveau de manière, il l’espère, définitive.

On lui a souvent dit qu’il était une personne froide, ou qu’il réfléchissait trop.