Le vin tirassiens

Une odeur d’iode, d’alcool et de tabac emplissait la pièce. La fumée envahissait les hauteurs de l’auberge occultant le plafond en forme de coque de bateau renversé. Les clients dont certain avait des membres remplacé par des pièces de rechange de plus ou moins bonne qualité, l’observaient. Malgré ça tenu, elle jurerait dans le décors. Trop propre, un port trop altier, un regard trop clair, le contraste était saisissant. Elle avança vers le comptoir d’un air paisible, faisant fit des regards. Le molosse humain servant de tavernier l’observa et fixa l’œil ambre de l’elfe face à lui.

« Wildeye, je présume, dit-il calmement.
- C’est ça. Je viens voir le Naja. Il me connaît, nous avons déjà fait affaire par le passé.
- Je sais et il n’en garde pas un excellent souvenir, grogna l’humain.
- peut importe, préviens le. »

Dans un ultime grognement l’humain quitta le comptoir et disparu par une petite porte durant quelques minutes. Il revint et fit un sourire tout a fait ignoble à l’elfe. Puis lui désigna la porte. Apres un haussement d’épaule, elle y alla après un dernier regard au clients de l’auberge. Derrière la porte, le décors changea radicalement, de bouche a marins, tout devint soudain luxueux, le couloir était tapissé de velours et incrusté de boiserie rare, des appliques d’or ornant le tout. Atia fut surprise puis sourit suivant le couloir. Elle déboucha face à une grande porte richement orné, devant un troll et un orc montaient la garde. Un humain bossu et écœurant passa la porte et approcha en affichant un sourire édenté que surmontait un nez crochu et tordu. Atia ne pu réprimer une grimace, comment un être pouvait être aussi répugnant ?

« Wildeye, veuillez excuser notre prudence, dit la créature d’une vois sifflante. Je vais devoir vous fouillez, le Naja a quelque crainte voyez vous. »

C’était le pompon, cette ignominie allait la fouiller… elle détacha le ceinturons retenant ses deux shamshirs, prit les couteau de ses cuissardes, les aiguilles de ses mitaines et ses quelques fioles de poisons les laissant a l’orc. Le difforme approcha en ricanant et vérifia la chevelure de l’elfe, ses manches puis ramena ses mains sur le buste prenant un soin tout particulier tâter et presser la poitrine, il affichait un air pervers et tout à fait effrayant. Il fini par redescendre ses mains sur le ventre et le dos, tata les fesses puis les cuisses. Il haletait comme un porc et une grosseur déformait sa toge, Atia en eu un haut le cœur.

« Je doit vérifier deux endroit, pour être sur, dit il en retirant ses gants.
- n’essai même pas ou crois moi que je ferais tuer tous les gens présents dans cet établissement et prendrait un soin particulier a te faire mourir avec une extrême lenteur, sale porc. »

L’orc et le troll fixèrent le monstre en ricanant. Il se ravisa et fit signe à Wildeye d’entrer, ce qu’elle fit. Le bureau était à l’image du couloir dans sa décoration, au centre un immense bureau dont les dimensions contrastaient humoristiquement avec la taille du propriétaire perché sur une chaise haute, soigneusement matelassé.

Le gobelin fixa Atia en grimaçant légèrement. Elle lui sourit, l’orc tenant ses armes était derrière elle.

« Miss Silverswell, quelle déplaisir de vous revoir…
- Bien le bonjour cher Naja, votre séjour chez les blacksouls s’est bien déroulé ?
- Etonnement oui, mais pas grâce à vous, avec vos conneries vous n’imaginez pas le temps que j’ai passé à reformer un syndicat correct !
- A ça il ne fallait pas choisir le mauvais camps, vous auriez du le savoir, ne jamais s’opposer aux Silverswells.
- J’en ai pris note…
- les assassinats se sont calmés ?
- La sécurité a été renforcée comme vous l’avez vue… Mais passons, pourquoi êtes vous la ?
- Business is business, remarqua Atia en langue gobeline. J’ai entendu dire que t’avais des contactes a Kul’Tiras.
- Qui vous a dit ça ?
- Je connais un gars qui connaît un gars…
- Votre gars vous a mal renseigné.
- Mon gars se trompe jamais, alors tu dira a ton gars a Kul’Tiras que j’ai un contrat en béton pour lui et tu y touchera ta part. »

Le gobelin tapota le bureau de ses petits doigts, il était vrai que son contact n’avait rien apporté depuis que Kul’Tiras était au bord de la ruine. Le royaume était en guerre dynastique, l’armée désertait, les nâgas attaquaient. Il sourit, finalement l’écouter pourrait être rentable.

« Je vous écoute.
- Bien, tu entends raison. Tu n’es pas sans savoir que le vin tirassien est un des meilleurs au monde et depuis la mort de l’amiral Proudmoore, le plus rare aussi. La guerre a réduit la production mais ne l’a pas arrêté pour autant. Je veux de se vin.
- Ce sera difficile à avoir.
- Je sais et j’ai des acomptes pour toi et ton contact. »

Elle fit un signe a l’orc et se saisi de deux fiole remplie d’un liquide blanc cassé. Elle les posa sur le bureau. Le gobelin observa cela sans y toucher.

« Qu’est ce ?
- Du Gin-gin, un poison nécrosant troll si puissant que même les os sont dissous. Bien sur, j’ai scellé la formule avec un sort, si vous tentez de l’analyser ça explose. La recette est rare et je tiens à la garder.
- Parano hein ? Une fiole pour moi et une pour mon contact donc. Ca s’utilise comment ?
- Comme tu l’entends, sur la peau ça brûle comme de l’acide, dans le sang ça le ronge de l’intérieur et ingéré ça lui trouera l’estomac et les intestins. Dans tout les cas il meure.
- Parfait. Et comment on règle le paiement a la livraison ?
- Ca dépendra de la quantité et de la qualité. Je te laisse t’occuper de tout ça, j’ai des affaires en cours dont je dois m’occuper.
- Je m’en occupe, à très bientôt dame Silverswell. »

Le gobelin fixa les deux fioles en louchant alors qu’Atia sortie reprenant ses effets personnels. Elle pris une petite liste et inscrit, trois bouteilles pour les Grapeshire, Kaltezar étant grand amateur de vin, deux pour Anethor et Timae en cadeau de mariage, ensuite elle verrait en fonction des stocks. Elle traversa a nouveau le bar en fixant d’un œil médisant les occupants puis s’éloigna a travers les ruelles de Baie-du-Butin.