Chroniques de la tour d'obsidienne
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Chroniques de la tour d'obsidienne
Chroniques de la Tour d'Obsidienne
Assise devant son secrétaire, la mage de sang scruté avec attention un parchemin à demi déplié, éclairé par les dernières lueurs vacillantes d’une bougie en fin de vie et les rayons mordorés de l’aube naissante. Le balcon donnant sur la rue laissé déjà filtrer les premières rumeurs de la foule matinale parcourant la ville millénaire. Le tout rythmé par les rires feutrés ou jubilatoires d’enfants se livrant à des batailles aquatiques dans les fontaines opalines de Lune Argent, ponctué à intermittence par les grondements outrés des passants. Puis résonna le pas lourd et le feulement cristallin d’une sentinelle arcanique. Les rires cessèrent , laissant la place au bruit des fuites effrénées de mômes jouant à se faire peur à la vue du golem arpentant sans repos les artères de la citée solaire.
La sin dorei finissait de paraphraser les derniers feuillets du lot de parchemins étalés sur le bureau aux reflets ocres propres aux arbres des chants éternels, se perdant quelques instants dans un silence songeur. Elle en fut tiré par un demi murmure provenant du lit à baldaquin orné de toiles pourpres semi transparentes qui trôné au centre de la pièce. Elle ne pu retenir un sourire en regardant la silhouette dissimulée sous d’épais draps blancs, ne laissant dépasser qu‘une cascade de cheveux argentés. Les courbes aux milles promesses oscillants au rythme d’une respiration de plus en plus irrégulière , indiquant que le sommeil quitté lentement le corps pourtant alanguie dans une résistance veine aux flammes de la conscience.
La thaumaturge regroupa d’un mouvement rapide les feuilles éparpillées sur la table d’un noir de jais et les plaça dans le tiroir du secrétaire, Elle scella le loquet en prononçant d’une voie rauque et gutturale une litanie de syllabes,tissant une barrière qu’elle seule pourrait rompre. Pendant quelques secondes son visage refléta les sombres pensées que lui inspiré les parchemins ainsi dissimulés . Mais cet air lugubre ne fut qu’une ombre éphémère et l’arcaniste marcha vers la commode située prés de la porte, saisissant une cloche dorée dont le carillon fit résonner une mélodie douce mais pénétrante,avertissant les domestiques qu’il était temps de monter les collations matinales.
L’elfe de sang vint s’assoire doucement sur le bord du lit, tirant d’un geste tendre les draps de satin pour dévoiler le visage de sa compagne, saisissant une mèche argentée qu’elle plaça délicatement derrière l’oreille de la dormeuse, elle sourit lorsque celle-ci fronça les sourcils sous l’assaut combiné de la lumière de l’astre solaire et de la main glacée caressant doucement sa joue. Contemplant sa proie ainsi assoupie, Malelith Caladan ne pu s’empêcher de se demander ce qu’allait changer leur rencontre au rôle qui était le sien dans la partie qui venait de débuter.
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Dernière édition par Malelith Caladan le Jeu 25 Avr 2013 - 11:29, édité 1 fois
Malelith Caladan- Prêtre
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Re: Chroniques de la tour d'obsidienne
Ses origines nobles semblaient destiner Malelith à une vie de jouissance et de mondanité qu’elle était bien décidée à embrasser. Et de fait, c’est-ce qu’elle fit pendant presque un siècle d’existence vaine et futile, entrecoupée ça et là par l’étude des arcanes comme il sied à ceux de son rang. Mais tout cela pris cruellement fin un jour de l’an 20 alors que la cadette de la maison Caladan rendait visite à l’une de ses connaissances, séjournant au guet de Quel Thilien. Certes certaines rumeurs couraient sur une malédiction frappant les royaumes humains de Lordaeron et des morts revenants à la vie. Mais rien qui ne l’inquiéta outre mesure. C’est lorsque elle ne put qu’assister impuissante depuis les hauteurs au déferlement des armées maudites d’Arthas sur le haut royaume, qu‘elle compris toute l‘étendue de son erreur. elle fit preuve de courage en affrontant les régiments de cadavres venant sans cesse se briser sur les parois de la montagne ,se maudissant en constatant les limites évidentes de ses forces et regrettant son oisiveté plus amèrement à chaque défenseur qui tomba. mais ce sentiment n’était rien à l’aune de celui qu’elle ressentit lorsque sa connexion au puits solaire fut déchirée.
Une souffrance plus terrible encore l’attendait lorsque enfin le flot impie vint à se tarir et qu’avec les survivants du guets, elle parvint à regagner Quel’Thalas. La désolation..,la terre de ses ancêtres n’était plus q’une plaie béante aux émanations nauséabondes sur laquelle livrés à eux-mêmes, les survivants hagards erraient tandis que le chaos et le désespoir régnant sans partages, menaçaient de mettre un point final au génocide. De sa famille elle ne retrouva rien,pas une trace, la tour d‘obsidienne envolée. Désespérée et victime des premiers symptômes d’une faim qui ne là quitterait plus, tout lui sembla perdu. La providence apparut sous la forme d’un prince, Kael’thas Haut-Soleil sauva son peuple. La noble déchue se fit le serment de servir le prince Haut-Soleil sans défaillir et cela quoi qu’il en coûte. Elle se porta donc volontaire et intégra les forces combattantes, Dans un premier temps elle fut adjointe aux forces de Lune Argent qui organisaient l’évacuation des blessés et leurs protections contre les maraudeurs du fléau.
Lorsque l’héritier de la couronne décida de gagner l’outre-terre, elle fit partis du flot de migrants , rejoignant la faction combattante des sin dorei ,les solfuries. Elle participa à la campagne victorieuse contre le kirin thor dans le Netherstorm et fut ensuite attachée à la protection de l’une des mana-forges. Fascinée par la puissance de kael thas ainsi que par la puissance magique qui s’offrait à qui la voudrait sur Draenor, Malelith suivit ses pairs lorsque ceux-ci décidèrent de s’approprier certains enseignements de la légion ardentes,rejetant les enseignements passéistes du kirin-tor pour s’autoproclamer mage de sang…
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Malelith Caladan- Prêtre
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Re: Chroniques de la tour d'obsidienne
Lumière et ténèbres , l'une ne va pas sans l'autre, la citée solaire ne dément pas cet adage , maintes âmes sombres naissent, croissent, périssent dans l'ombre des murailles opalines . L'une d’entre elles marchait d'un pas rapide, résonnant sur les pavés déserts, Malelith aimait la chape de silence engloutissant la capitale sin dorei au cœur de la nuit, les rues d'habitude grouillantes d'activités semblaient existé uniquement pour elle. Étouffant un bâillement la mage de sang repensait aux événements de la journée, malgré la fatigue physique, elle ressentait une légère allégresse , les terres sauvages de Pandarie étaient loin et enfin la civilisation et son luxe quotidien s'offrait à elle. L'arcaniste fut tiré de ses réflexions par une mélodie qui lui glaça le sang.« Ton heure n’est pas encore venueLes dernières notes de harpe s'évanouirent, la laissant seul dans les ténèbres de l'inconscience.
les jours sombres commencent
l'enfant pleure sa mère et l'océan gronde
Les miroirs sont brisés , les colonnes ne sont plus
Le monde cruel jalouse le deuil généreux
les songes hurlent vengeance et le fils prodigue applaudit
La mort maintenant est sur la rive »
« Je suis venu récupérer ce qui m'appartient petite sœur... »
Malélith se réveilla en sursaut, contemplant d'autres ténèbres, les murs humides et crasseux de sa geôle couverts de runes à la fluorescence froide, depuis plusieurs jours déjà, ou était-ce des semaines...elle errait entre conscience et rêve, parvenant de plus en plus difficilement à distinguer l'une de l'autre. L'épuisement physique et la douleur implacable accompagnant chacun de ses gestes lui était devenus familiers, même les fers encastrant ses poignets dans la morsure froide de l'acier. Seul la souffrance qui vrillé ses tempes lui semblait progressé inexorablement dans une quête vers l'intolérable.
Le gémissement plaintif des gonds annoncèrent sa visite...
« Alors petite sœur, comment nous sentons nous aujourd'hui ? Pardonne la rudesse apparente du personnel de maison mais comme tu le sais la fortune familiale n'ai plus à son zénith et les bons domestiques se font rares. » Elle ne daigna pas répondre, se refusant à lui offrir la moindre attention, de le laisser assouvir son festin quotidien de souffrances par les siennes.et d'une voix dénué d'émotion elle le salua.
« Qu'est-ce qu'un bâtard peut savoir de la fortune familiale ? En ce qui concerne le petit personnel, je suppose que le fils d'une chambrière sait de quoi il parle... »
Un rire artificiel, dépouillé de la moindre humanité éclata et la sin dorei leva finalement les yeux vers la source de toutes ses peurs.
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Dernière édition par Malelith Caladan le Dim 29 Sep 2013 - 3:56, édité 6 fois
Malelith Caladan- Prêtre
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Re: Chroniques de la tour d'obsidienne
Argowaën Caladan, né de « l'union » du funeste Yyrkoon Caladan et d’ Emeldiz Eressëa fille unique et descendante de la noble lignée des Eressëa , ces derniers firent tout pour récupérer l’enfant en leurs demeure par crainte du scandale , ce à quoi Yyrkoon ne s’opposa pas ,ne remarquant pas chez son fils de prédispositions particulières à la maîtrise des arcannes . Encore jeune il fut témoin de la défenestration de sa propre mère,. quelques années plus tard lors qu’un incendie ravagea le manoir familial, il disparut corps et âme dans la nuit. . Enfin après que les flots impies d’Arthas eurent ravagés la citée de lune argent et exterminé les derniers Eressëa , Argowaen refit apparition dans les cercles de la noblesse thalassienne ou sa voix et sa lyre lui permirent de rapidement acquérir la reconnaissance .Il parcourait volontiers les soirées de la noblesse sin dorei ,s’habillant donc des robes les plus luxueuses et se parfumant des huiles les plus coûteuses. Enfin en sa qualité de barde il portait souvent à ses cotés une lyre d’obsidienne aux cordes vermillonnes .Il apprit alors l'existence de sa sœur, de sa jumelle...
Lune argent, dans la lumière du soleil mourant , une silhouette parcoure les rues animées de la citée blanche. L’inconnu de haute stature est couvert d'une bure portant le stigmate des années dont on ne saurait définir précisément le teint . Seul son visage peut être partiellement distingué, ses yeux brillants d'une luminescence glaciale trahissent son état. Sa peau qui semble d’albâtre à pour écrin un visage décharné,presque diaphane ...visage qui semble figé dans un constant sourire.
A son flanc bat une lyre d’obsidienne aux cordes vermillonnes . Il adresse volontiers des œillades enjôleuses aux femmes dont il croise les regards.
Devant une porte massive , couronne architecturale d’un mur d’enceinte aux reflets nacrés sur lequel les lueurs dansantes des torches prennent vie , se livrant à d’infinis ballets nocturnes . Deux soldats montent une garde attentive , immuables statues de chairs , promettant l’acier funeste de leurs guisarmes à quiconque voudrait menacer la sérénité du noble domaine . Les cerbères s'écartent pour laisser passer une silhouette féminine qui s'engouffre dans les rues désertes de la citée.
Le son d’une lyre s’élève dans la nuit, une voix d'outre-tombe entame une mélopée portée par les frémissements cristallins de cordes.
« Ton heure n’est pas encore venue
les jours sombres commencent
l'enfant pleure sa mère et l'océan gronde
Les miroirs sont brisés , les colonnes ne sont plus
Le monde cruel jalouse le deuil généreux
les songes hurlent vengeance et le fils prodigue applaudit
La mort maintenant est sur la rive»
« Je suis venu récupérer ce qui m'appartient petite sœur... »
Annexe
Malelith Caladan- Prêtre
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