Les Fils de Quel'Thalas
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[Récit]Joie, Désespoir et Champignon

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Message  Atia Dim 27 Déc 2009 - 19:20

Joie, Désespoir et Champignon


Voila un petit récit en plusieurs partie sur la vie d'une draenei. J'espère que cela vous plaira!


1 – Kalima

« Maman ! »

La petite voix cristalline de l’enfant raisonna à travers les arbres dans un délicat écho de joie. Un sourire se dessina sur les lèvres de la draenei engoncée dans une somptueuse armure de redresseuse de tords. Elle regarda sa fille approcher avec une joie sincère, et respira à plein poumon les effluves délicates des pins de Terrokar. Elle s’était absentée si longtemps, trop longtemps et une joie l’envahissait a ce retour au foyer.

« Viens dans mes bras Bala, dit-elle avec douceur. »

La petite se sera contre le métal de l’armure posant sa joue sur celle de sa mère. La draenei était belle avec de longs cheveux noirs de jais et une peau très sombre, ses yeux exprimaient un sérieux et une dévotion sans limites, mais elle se permit de laisser tomber son masque de force et de combattante durant cette délicate étreinte avec sa fille. À ses cotés, se tenait droit et fière un immense draenei, lui aussi portait l’armure des redresseurs de tords et sa masse musculaire laissait parfaitement deviner a quel point il pouvait être puissant.

« Kalima, enfin tu rentres, annonça une voix masculine proche de celle d’un baryton, Vishal, bonjour à toi aussi. »

Kalima se redressant, tandis que Vishal prit la petite fille qu’il assit sur son épaulière. L’enfant riait de joie. Elle était encore jeune et frêle avec une jolie petite frimousse évoquant plus sa mère que son père.

« Paavan, mon aimé, dit Kalima avec un sourire. Tu m’as manqué. »

Ils s’étreignirent avec la délicatesse infini des amoureux, leur contraste était frappant, elle sombre et lui la peau blanche laiteuse, il n’était pas très musclé, mais très beau et charismatique, il était l’anachorète de la petite communauté et un mari parfait donnant autant d’amour que d’aide a son épouse.

« Mani et Resham sont là ? demanda la draenei.
- Ils sont à Shattrath, pour vendre leur produit. Ils seront rentrés ce soir. »

Elle hocha la tête et embrassa délicatement son aimé. Ses lèvres, son odeur, sa voix, sa présence lui avaient manqué, tellement manquées. Elle en profita durant quelques instants délicieux puis s’écarta à regret. Le géant Vishal reposa la petite et prit congé, désirant lui aussi retrouver les siens. Il n’avait pas encore de compagne et d’enfant, mais vivait avec sa sœur et son frère dans le même petit village. Kalima en profita pour se changer et aller prier. La prière était une des activités principales de la dame en dehors de l’entrainement, sa discipline était bien connue et en exaspérait plus d’un, mais elle se devait de s’y tenir de façon stricte. Bala se contenta de rester à distance et s’assise, silencieuse observant sa mère dans ses litanies. Elle avait déjà été tellement punie d’avoir fait trop de bruit qu’elle était bien sage à présent.

Paavan s’occupa de préparer un repas à sa belle épouse, cela faisait plus d’un mois qu’elle était partie au Temple de Karabor. Une affectation courante, Karabor, Auchindun, Shattrath, sa femme était une véritable voyageuse. Mais il doutait qu’elle sache vraiment en profiter, elle était tellement… psychorigide.

La nuit commença à tomber, enveloppant délicatement la forêt et le petit village de son étreinte sombre et paisible. Les gens rentrèrent et le calme s’imposa à mesure que les lumières apparaissaient de ci de là dans les maisons. Un petit feu crépitait dans celle de Paavan et Kalima, celle-ci racontait ses aventures a sa fille émerveillée, elle l’admirait tellement, Paavan en était même un peu jaloux, mais lui aussi, il devait l’avouait, admirait son épouse. La vie était si paisible sur cette planète que les rares redresseurs de torts étaient forcément les êtres les plus valeureux. Du moins le pensait-il.

Les jeux paisibles furent troublés par une visite, plutôt un retour, une jeune draenei ressemblant trait pour trait a Kalima mais possédant la peau blanche de son père entra suivit d’un draenei grand et fin a la peau bleutée. La deuxième fille, Resham, et l’ainé de la famille Mani. Ils rentraient enfin de la ville, ayant vendu des vêtements pour la première et des gemmes pour le second. Ils accueillirent leur mère avec allégresse, la serrant dans leur bras. La famille était enfin au complet et ils prirent leur repas. Paavan, comme toujours fut un cuisinier hors pair et fit des miracles avec les quelques provisions qui leur restaient. Par chance, ou plutôt par prévoyance, Mani avait prévu de faire le plein à la capitale.

« Mère, j’ai vu des orcs dans Shattrath, annonça durant le repas Resham, ils venaient commercer. C’est incroyable, je n’en avais jamais vu de si prêt !
- Et cela aurait dû continuer, dit d’un ton ferme Kalima. Ils ne vénèrent pas la lumière, ce sont des païens qui parlent à des esprits, rien de plus que des sauvages en guenilles.
- Ils n’avaient pas l’air féroce  pourtant… J’ai un peu discuté avec eux et…
- Il suffit ! Quand ils se seront voués à la sainte lumière, nous pourrons leur parler, je n’aime pas que ma fille côtoie trop ces êtres puants !
- C’est vrai qu’ils sentent fort, dit Mani calmement, mais ceux-là avaient l’air plutôt tranquille et puis nous sommes sur leur monde.
- Kalima, Mani a raison, dit Paavan, ils ne vénèrent pas la lumière c’est vrai, mais ce n’est pas une raison pour les rejeter ainsi, as-tu oublié les enseignements des naaru ? Il faut les respecter.
- Tu as raison, pardonne-moi Paavan, annonça la dame en baissant la tête. Les affaires ont été bonnes ?
- Très, répondit Mani, nous avons de quoi vivre confortablement, et toi mère, ce voyage ?
- Hum paisible, quelque souci avec des tribus Arakoa, rien de bien grave, on a réglé ça sans combattre puis on est allé se recueillir au temple. »

Ils lui sourirent avec fierté et le reste du repas se déroula dans un calme paisible et bienfaisant. La famille était heureuse de se retrouvait et c’était tout ce qui comptait. La vie était si douce, rien ne semblait pouvoir perturber cette paix dont ils jouissaient depuis si longtemps.

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Message  Atia Lun 28 Déc 2009 - 17:45

2 – Le sang des innocents

« Nous avons un grave problème, un très grave problème messieurs dames ! »

Le commandant Nirmal faisait les cent pas devant les soldats avec une ombre dans les yeux, son agitation était palpable et inquiétante. Ce colosse âgé de plusieurs dizaines de siècles n’avait jamais paru plus agité. Il cherchait ses mots, semblant les refouler comme si une idée improbable avait germé dans son esprit. L’impossible était arrivé et il se refusait à y croire. Pourtant, il s’arrêta et fixa les soldats présents. Il planta ses yeux dans chacun des leurs pour leur signifier le sérieux de ce qu’il allait annoncer.

« Les orcs… Les orcs se sont alliés a la Légion Ardente et se sont lancé a l’attaque de nos cités, nos faibles défenses ont été balayées comme de la poussière. Nos pertes sont terribles et il nous faut faire face ! Leur nombre est plus important et l’effet de surprise leur a donné un avantage non négligeable. Sachez qu’ils ne cherchent rien d’autre que l’extermination de notre peuple ! Ce ne sera pas une simple guerre, ce sera un combat pour nos vies, pour notre race, pour notre avenir ! »

Tous se regardèrent avec terreur et colère, tous étaient abasourdis par la nouvelle et tous craignaient pour la vie de leur famille. Le doute, un terrible doute s'insinua dans les rangs, la peur était un ennemi qui manquait de les terrasser en cet instant. Mais le commandant ne leur laissa nullement le temps de trop y penser et forma des escouades de combat pour aller rapidement au contact de l’ennemi, il fallait agir vite pour surprendre l'ennemi autant que pour conserver le moral des troupes. Kalima et Vishal se retrouvèrent bien sûr ensemble dans la même escouade de vingt combattants.

Ils furent envoyés dans la forêt de Terrokar comme c’était leur région d’origine. Kalima conservait un calme et un sérieux déroutant, rien ne semblait effriter le rempart de sa foi et de son assurance. Elle était sure que les Naaru allaient venir leur offrir leur aide dans ce péril et éliminer la menace démoniaque comme cela avait toujours était le cas. Vishal lui était inquiet, bien plus inquiet, mais Kalima la rassurait par son impassibilité.

L’ennemi apparut et les stupéfia, ils étaient devenus vert et une lueur rouge et malveillante luisaient dans leurs yeux. Leur masse était impressionnante et leur agitation sanguinaire palpable. Deux chevauchaient de grands loups des épées immenses dans leurs mains menant une troupe de guerriers à pied armée de hache et de javelines. Ils semblaient si grossiers dans leurs piètres armures, seuls leurs épaules et leurs crânes étaient couverts d’acier, du cuir protégeait leurs avant-bras, bottes et de petits shorts le bas de leur ventre. Des sauvages pires qu’ils ne l’auraient cru.

Kalima sera sa lance, et sera la selle de son elekk de ses cuisses, son calme semblait s’effacer en voyant ces monstres qui se pavanaient avec des têtes tranchées de draenei à leurs selles. Elle vérifia l’ajustement de son armure et la rapière à son flanc ainsi que la masse dans son dos. Et fit un signe de tête à ses compagnons. Ils chargèrent alors tous de concert à travers les arbres sur leurs imposantes montures. Le sol tremblant avertit les orcs qui ne virent leur assaillant que trop tard. Se dressant sur sa selle, Kalima projeta avec force sa pertuisane avec un cri de fureur, l’arme perforant le buste d’un des deux cavaliers. Les elekks frappèrent les orcs les broyant de leur masse, les écrasant de leurs pattes, les projetant avec leurs trompes. Mais ces orcs là n’étaient pas du même bois que ceux qu’ils étaient jadis, leur peau semblait résister aux pires assauts. La plupart se relevaient, blessés, meurtris, mais la douleur semblait ne pas les affecter et leur contre-attaque fut implacable.

Kalima sauta du dos de son elekk, blessé et affolé par les javelines et les haches, et s’empara de sa masse pour continuer le combat à pied. La mêlée était féroce, la lumière ne semblait pas suffire pour prendre le dessus sur ces monstres corrompus. La panique gagna le cœur infaillible de la paladine, comment gagner cette guerre ? Comment vaincre ces monstres alors qu’ils étaient meilleurs et surtout plus nombreux ? Mais sans se laisser abattre, elle redoubla de férocité, avec l’énergie du désespoir. Finalement, le dernier orcs tomba et les trois survivants draenei découvrirent avec effroi qu’il ne restait qu’eux, sur la vingtaine du début, ils étaient les derniers marchant dans une immense flaque de sang, du sang bleu et brun mélange la au milieu d'un amas de cadavres,

« Ce sont des monstres… murmura Kalima.
- De vrais monstres oui… confirma Vishal. »

Kundan, le troisième survivant commença à prier près des corps de ses compagnons. Les trois draenei honorèrent les amis tombés au champ d'honneur, au nom de la lumière bénissant leurs âmes afin qu'elles trouvent le repos. Soudain, le regard de Kalima fut attiré par une tête sur la monture d’un des orcs. Elle se précipita et l’observa avec effroi. Vishal alla à sa suite, inquiet et étonné, et vit lui aussi la tête.

« C’est… Hirkani ? demanda avec effroi Vishal.
- Ma… voisine… Ça veut dire que… »

Kalima poussa un cri d’effroi et partie en courant à travers les bois sans un mot, prise de panique. Des larmes de désespoir coulèrent sur ses joues et une terreur infinie lui broyait l’estomac en irradiant chaque fibre de son être. Elle vit dans la forêt, à travers les pins, des flammes et de la fumée, sa terreur ne fit que grandir. Puis elle arriva et découvrit ce qu’elle redoutait, des corps, des corps partout sur le sol et des flammes dévorant les habitations. Elle marcha à demi consciente dans les ruines, ses sens étaient embrumés par la peur, elle n’entendait qu’un bourdonnement sourd et ses tempes tambourinaient, son ventre n’était que douleur.

Elle tomba soudain à genou, sa maison était face à elle et devant la porte, un tout petit corps mutilé et sanguinolent gisait sans vie, affreusement mutilée. Ses yeux écarquillés ne quittèrent pas le corps. Pétrifiée, elle regarda, regarda, sans plus faire un geste. Vishal arriva sa main devant la bouche, choquée par le spectacle. Il regarda le petit corps l'espace d'un instant avant de détourner le regard d'effroi. Bala, c'était Bala et un haut le cœur le secoua.

Il s'assit finalement a coté de Kalima, posa délicatement sa main sur sa nuque et l’amena contre lui pour la réconforter. Elle sortit alors de son immobilité et poussa un long hurlement de douleur et de désespoir, un hurlement si profond et triste qu’il terrorisa le puissant draenei. Elle hurla, hurla sa douleur et son désespoir jusqu'à ce que son corps soit totalement vidé de toute énergie et elle sombra dans les ténèbres de l’inconscience.

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Message  Atia Mer 30 Déc 2009 - 13:13

3 – Une coquille vide

Le mouvement pesant de l’elekk la ballotait de gauche à droite durant cette longue marche, elle fixait dans le vide, droit devant elle, courbé sur sa monture comme si un poids infini pesait sur ses épaules. Elle protégeait le flanc de la colonne de réfugié avec tant d’autres. Ils avaient décidé de se cacher dans les marais de Zangar, là où ils seraient durs à débusquer. La guerre avait définitivement tourné à l'avantage des orcs, un conflit de huit ans qui s’achevait par la défaite totale des draenei. Les rares survivants vivaient en nomade se cachant aux quatre coins du monde. Kalima avait combattu sur toutes les batailles après des mois de réclusion dans une petite chambre à pleurer. A chaque combat, elle réclamait autant le sang des orcs que ça propre mort. Mais c'était fini et elle avait survécu… Comment était-ce possible après tant de morts ? Les orcs avaient même bâti une route avec les ossements des 80% de draenei tué mais les siens demeuraient inéluctablement attaché a sa chair. Maintenant le salut des draenei venait de la rage furieuse des orcs dont les clans s’entre-déchiraient et se massacraient entre eux.

Vishal approcha de Kalima et lui proposa de l’eau, il veillait sur elle, sa famille a lui aussi avait disparu et a présent c'était vers elle que toute son attention et son affection se tournaient. Il s'inquiétait, il savait qu’elle ne mangeait presque plus et ne buvait que quand quelqu’un l’y forçait. Elle le regarda de son air absent habituel, ces yeux-là le terrifiait, il n’y avait plus la moindre once de vie y brillant, elle vivait, ou plutôt survivait, dans l’unique but de perpétuer son existence, sans désir ni avenir. Cela lui brisait le cœur, elle n’avait pas été la plus espiègle des draenei, mais elle fut animé d’une énergie et d’une ferveur hors du commun, cette coquille vide était affreuse. Mais il devait être fort, lui montrer que la vie continuait. Il lui fit alors un grand sourire et tendit l’outre d’eau. Elle s’en empara doucement et but quelque gorgé avant de la rendre, sans un mot, comme toujours. Elle ne parlait plus, jamais. Chaque fois qu’elle avait parlé depuis ces huit dernières années ses mots s'étaient mués en sanglot déchirant.

« Alerte ! Hurla soudain un éclaireur arrivant près de la colonne, Des bonechewers sont entrés dans le marais et approchent !
- il faut se disperser en petit groupe ! ordonna le commandant de la troupe en réagissant immédiatement. Des soldats pour escorter les civils, il faut se hâter ! »

Kalima serra sa bardiche et éperonna sa monture dans la direction que l'éclaireur avait indiquée. Vishal hurla et commença à tourner sa monture, mais le commandant l'arrêta en lui saisissant l'épaulière.

« Non ! nous avons besoin de vous ici, son sort est entre les mains de la lumière maintenant. »

Le colossal draenei regarda vers les champignons qui dissimulaient à présent son amie, il resta immobile et inquiet. Pourrait-il supporter de la perdre elle aussi ?

« Elle va les retenir assez pour nous permettre de nous cacher, dit le commandant d’un ton rassurant. Elle a connu d’autres batailles, elle reviendra, ne vous inquiétez pas, il faut protéger les enfants maintenant. »

Il hocha la tête et se mit en route. Il avait raison, parfaitement raison.

Plus loin, chevauchant a une vitesse folle Kalima bouillait de rage, cherchant du regard les monstres verts. Ils apparurent enfin, une petite troupe de chevaucheurs, une dizaine pas plus. Elle poussa un cri strident et son elekk redoubla de vitesse, comme emporté par la rage de sa maitresse. Il percuta les éclaireurs avec force et elle de sa bardiche trancha en deux un orcs sans le moindre effort. Elle se délecta de voir le sang sombre jaillir dans une petite brume. Déjà trois a terre. elle n'arrêta pas sa monture afin de s'éloigner assez pour reprendre une charge, poussant sa monture a bout dans des manœuvres serrées. Cette fois, les orcs chargèrent aussi en rugissant au nom de leur maitre corrompu. Le nouveau choc fut colossal, un orc piétiné, mais les immenses lames des orcs taillant la chair du pauvre elekk qui s'écroula. Kalima sauta juste à temps tout en abattant sa hache sur le crâne d’un ennemi. Déjà la moitié en moins.

Les orcs s'observèrent un peu étonner par la situation. L’un d’eux gueula et chargea, elle leva sa bardiche, la pointe vers l’ennemi plantant fermement ses sabots au sol sa très longue queue fiché dans la terre molle de Zangar. Elle embrocha le loup à travers la gueule le stoppant après avoir été trainée un petit moment, deux sillons creusés dans le sol. L’orc voltigea et elle l’acheva, regardant les quatre survivants avec haine. Elle voulait les tuer, tous, massacrer les orcs tous autant qu’ils étaient. Elle rugit et chargea, elle esquiva de justesse un coup de lame et trancha le bras qui la tenait puis égorgea un loup a coté, mais soudain une douleur. Une douleur terrible dans son dos, se tournant elle vit le troisième orc lever sa lame ensanglantée de bleu. Elle esquiva une autre attaque, son sang jaillissant à chaque mouvement. Elle réussit à trancher la poitrine d’un autre ennemi. Avec celui amputé, plus que deux restaient dangereux. Elle leur fit face, mais commença à chanceler, sa vision se troublait et son ouïe se brouillait.

« Pas maintenant, encore un peu… »

Elle avança, tituba et s'écroula. Les orcs approchèrent d’elle. Trop tard… elle ferma les yeux, résignée et rassurée, la mort, enfin, elle l'avait tant attendu! Mais ce n'est pas elle qui vint, elle entendit d'étranges cris et les râles d’agonie d'orcs. Dans un effort surhumain, elle aperçut d'étranges êtres bleutés qui achevaient les monstres verts. Puis sombra dans l'inconscience.

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Message  Atia Ven 1 Jan 2010 - 12:53

4 – Champignons

Elle émergea, groggy et désorientée. Ses yeux s’ouvrirent doucement. Elle était allongée et ne vit que le haut d’un immense champignon brillant qui la surplombait. Elle tourna la tête et tout autour d’elle la magnifique composition picturale de couleur et de lumière ou se mêlaient le bleuté, l’orangé et toute une myriade de couleurs chatoyantes et délicates, émerveillaient ses yeux brillants. Chaque champignon se mêlait à l’autre pour élaborer cette fresque somptueuse et enchanteresse que le plus grand des génies aurait eu du mal à reproduire fidèlement. Si beau, si grand, si paisible. Elle sourit, émut pour la beauté ce paysage.

Son crâne lui faisait mal hélas, gâchant un peu la magie du moment, elle ne se souvenait de rien, mais tout ça était si merveilleux que sa mémoire était bien le dernier de ces soucis. Elle se sentait si bien, une douce lueur apaisait son être. Tournant la tête de l’autre côté, elle vit avec surprise un petit être bleu des plus étrange, penché sur elle, prodiguant sa magie sur le corps étendu de la draenei. Il semblait être parfaitement a ça place dans se milieu, petit être de mousse par endroits phosphorescent comme tous les champignons, sa longue tête la fixait. Sa mémoire lui revint et son sourire s’évanouit, la douleur revint et elle le regretta. La guerre, les orcs, la blessure. Elle était si bien quelques minutes plus tôt, elle eut envie de hurler, mais le petit être lui posa la main sur le front et lui fit manger quelque chose. Elle ne rechigna pas, elle s’en fichait. Étrangement, elle s’apaisa, les couleurs autour d’elle s’exacerbèrent et la beauté du lieu s’en vit décupler comme une explosion de forme et de lumière pour aboutir a quelque chose de divin et psychédélique. Elle se mit à rire et observa le petit être qui semblait plus impressionnant, ses contours ondulants. Elle leva la main pour le toucher, mais il l’en empêcha reposant doucement le bras.

« Kazirzijia ne doit pas bouger. Elle doit rester calme, car elle a été blessée par les grands verts. Quand Poloum’ya aura fini, elle pourra bouger. »

Elle referma les yeux et s’endormit paisiblement, elle ignorait ce qu’elle avait mangé, mais c’était excellent.

Elle s’éveilla à nouveau entouré de champignons, mais cette fois, elle était pleinement conscience d’où elle était et de qui elle était, elle en soupira de regret. Elle fixa les champignons l’entourant, s’évadant de ses souvenirs en détaillant ces étranges créations de la nature, elle se dit qu’il y avait des endroits bien pires pour s’exiler.

« Kazirzijia est réveillée ? Elle est soignée, Poloum’ya a fait du bon travail !
- Merci Poloum’ya… Dit-elle avec un sourire sincère. Je me demandais, pourquoi m’appelez-vous Kazirzijia ?
- Car Poloum’ya ne connais pas le vrai nom de Kazirzijia alors il a inventé un nom, ça veut dire sauvage noir.
- Ce n’est pas très loin de mon vrai nom qui veut dire noirâtre. Mais je ne suis pas sauvage…
- Si, Kazirzijia est sauvage, Poloum’ya l’a vue se battre et il a vue comment elle est faite !
- « Comment je suis faite » ?que voulez-vous dire ?
- Oui, Kazirzijia a une queue beaucoup plus grande que les autres de son espèce et elle à de longs crocs, comme bête.
- Nous avons tous des crocs.
- Kazirzijia plus.
- C’est vrai, ce sera Kazirzijia donc. »

Il hocha la tête et l’examina avec attention, sa longue tête s’inclinant de gauche à droite. Elle se laissait faire, elle ignorait pourquoi, mais elle se sentait bien et à l’aise avec lui. Probablement une magie a l’œuvre ou une quelconque spore, mais elle s’en fichait, le fait était qu’elle était bien.

« Qu’êtes-vous au juste ? demanda Kalima.
- Des Sporeggars, nous vivons ici depuis toujours, depuis bien avant que les brutes a gros ventre, que les grands verts ou les gens a cornes arrivent. Oui oui !
- Vous êtes des espèces de champignon ?
- Comme tout ici. »

Il hocha la tête d’un air satisfait et s’écarta de Kalima. Il lui posa un plateau fait d’une tranche de champignon géant avec divers champignons posés dessus. Elle observa avec étonnement ce qu’il lui proposait, mais insista en donnant un petit coup.

« Kazirzijia manger ! Elle va reprendre des forces comme ça !
- Euh d’accord… »

Il la surveilla, les bras croisés, d’un œil inquisiteur. Elle en sourit et commença à manger. Il fallait reconnaître que c’était délicieux. Elle se renseigna alors sur les champignons, demandant leur nom, comment les reconnaitre, prise soudain d’un étonnant intérêt.

« Kazirzijia, va rester un moment ici, elle doit se reposer et guérir, Poloum’ya a refermé la blessure, mais ça dois se guérir en entier. Kazirzijia apprendra sur les champignons et s’occupera des enfants avec nous. Ça lui fera du bien, elle a l’air triste. Trop de guerres, trop de haine, c’est mauvais. »

Il hocha la tête d’un air entendu et elle n’ajouta rien, car il avait parfaitement raison. Elle hocha la tête à son tour et s’abandonna totalement au bon soin et aux ordres du sporeggar.

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Message  Atia Sam 2 Jan 2010 - 17:44

5 – La venue

Elle fixait l'étendue du marais depuis les hauteurs de Telredor. Observant, l'air paisible, les champignons et la vie qui s'ébattait en bas. Les créatures ici étaient si étonnantes, elle ne se lassait pas de les regarder. Elle rendait régulièrement visite a Poloum'Ya pour en apprendre plus sur la faune et la flore d'ici et s'enquérir du bien-être de ces nouveaux amis. Elle restait aussi avec Vishal, celui-ci fut tellement ému la voir revenir après son séjour chez les sporeggars, qu'a présentais ne la quittait plus. Elle s'en sentait réconfortée et apaisée. Depuis trente ans maintenant, elle luttait contre son chagrin, mais semblait le surmonter quelque peu. Une routine s'était installée, une routine de patrouilles, de combats, de survie et de pleures. Sa douleur était toujours là, aussi forte, mais elle avait appris à vivre avec, toujours sur le fil entre la vie et la mort, dans une étonnante précarité émotive.

Le monde avait bien changé, les orcs avaient fini par partir semer la mort dans un autre monde, furent vaincu et les habitants de cet autre monde était venu ici. Dans sa folie Ner'zul, tenta d'appeler les démons et ne provoqua que la destruction de Draenor. Pauvre caillou volant et errant dans le néant, leur monde était aux proies des démons et des orcs restants. Un monde de guerre où les habitants d'Azeroth, les orcs, les démons et maintenant de nouveaux envahisseurs menés par Illidan se battaient avec fureur. Il semblait que la paix et le sang ne devaient cesser de couler sur la terre morne de ce monde... Les draenei ne manqueraient pas d'être pris à partie, elle le savait. Certains avaient même rejoint Illidan, les draenei les plus touchés par la corruption, les roués tandis que les draenei dégênées, les perdues avaient sombré dans une folie sauvage des plus terrifiante. Ils n'évoquaient même plus leur ascendance tellement la corruption les avait fait muter.

Combien de vrais Draenei avaient survécu? Ne restait-il qu'eux? Cette poignée peinant a survivre? Elle en soupira pour toute réponse, les Naaru les avaient abandonnés, c'était une évidence, une terrible évidence. Peut-être même étaient-ils tombés aux mains de la Légion, l'univers était probablement condamné. Les gens d'Azeroth avaient repoussé les démons et vaincu Sargeras d'après les rumeurs. Mais les rumeurs... Elles étaient bien vaines.

Elle quitta sa contemplation et se promena dans la cité ayant perdu toute envie de contempler la vie. Des enfants jouaient entre eux, leur innocence était touchante, mais quel espoir leur restait-il? Peut-être qu'il valait mieux en finir finalement, les tuer avant qu'ils ne souffrent. Tuer tout le monde ici et mettre fin à ces jours juste après. Cela était peut-être la meilleure solution, finit la souffrance ainsi.

Par la lumière, à quoi elle pensait!? Elle secoua la tête et se mit une petite claque pour avoir eu de si honteuses pensées. Elle ne devait les avoir, jamais! Les Naaru viendraient c'était sur, c'était cela la foi, et pendant ce temps leurs ennemis s'entretuaient tandis qu'eux, les draenei, le peuple élu, reste bien a l'abri reprenant des forces. Seuls les individus forts avaient survécu et résisté à la corruption, l'élite était là, et leurs ennemis affaiblis. Quand les Naaru reviendraient, un nouvel âge d'or allait débuter pour eux. Voilà quelle devaient être ses pensées ! Rien d'autre!

Elle se retira dans sa chambre en grognant et se saisi d'un fouet, dénuda son dos et commença a se fouetter avec force. Elle devait se purifier de ces pensées impures, se châtier pour son manque de foi. Son dos était déjà marqué de plaie et chaque coup les rouvrait autant qu'il en dessinait de nouvelles. Elle serra les dents de douleur quand soudain quelqu'un entra et poussa un cri d'effroi. Elle se retourna vivement recouvrant son torse à la hâte. Vishal la regardait, les yeux grands ouverts.

« Mais que fais-tu? Tu as perdu l'esprit!
- J'ai eux de mauvaise pensée et j'ai manqué de foi, je dois me punir.
- Arrête ça tout de suite! Il grogna et lui arracha le fouet. Allonge toi que je te soigne ça. Tu as vu ce que tu t'es fait? Tu ne dois pas recommencer, jamais!
- Pourquoi donc? Il n'y a plus d'espoir, la douleur physique permet d'oublier la douleur de mon cœur en attendant que notre fin inévitable arrive...
- Tu te trompes Kalima, tu te trompes vraiment... J'étais venu te l'annoncer, les Naaru sont revenus, ils sont là et Velen les accueille, un nouvel age commence pour nous. »

Kalima écarquilla les yeux et le fixa, les larmes de bonheur embrumant son regard. Elle lui sauta au cou et se serra contre lui, blottissant son visage dans son cou chaud et puissant n'étouffant plus ses sanglots. Enfin... enfin, ce cauchemar allait s'arrêter! Elle lui saisit le visage et l'embrassa tendrement. De ses bras puissants, il la garda contre elle savourant se baisé dont il avait toujours rêvé. Tout allait se passer pour le mieux à présent.

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[Récit]Joie, Désespoir et Champignon Empty Re: [Récit]Joie, Désespoir et Champignon

Message  Atia Dim 3 Jan 2010 - 18:37

6 – L’Exodar

Elle plaça doucement sa lance contre sa propre gorge, s’assurant de sa prise, elle ne voulait pas souffrir outre mesure. Le coup devait être précis et la pointe effilée à outrance de la lame allait faire plus que bien son office. Elle poussa un soupir, le rêve avait finalement tourné à un cauchemar pire que le précédent. C’est de l’espoir que naissent les plus grandes déceptions. Comment tout ça avait pu tourne ainsi ? Devenir si désastreux. Cela la dépassait et de loin, les Naaru avaient combattu la légion, comment des mortels pouvaient les terrasser ?

Les Naaru étaient revenus, tout était sensé aller mieux, mais ces gens, les elfes de sang… Leur magie était trop forte et leur détermination trop grande, les satellites étaient tombés dans leur main et Muru avec eux après d’âpres combats. A’dal en avait réchappé loin des combats. Mais la tentative des draenei, sa tentative a elle et celle de ses compagnons pour reprendre les vaisseaux avait échoué lamentablement. Certes ils avaient vaincu et poussé les adversaires à fuir, mais ils leur avaient laissé un cadeau bien empoisonné, ils avaient saboté le satellite à merveille. Prisonnier de l’Exodar hors de contrôle, les draenei étaient définitivement condamnés, le peu restant hors d’ici assiégé à Shattrath par une armée immense. C’était terminé, la fin d’un chapitre, la fin de l’histoire draenei.

Elle soupira en repensant à cela et a tout ce qui s’était passé avant, tous ces morts, toutes ces désillusions, toutes ces catastrophes cumulées depuis des trente dernières années. S’en était assez, elle ne voulait plus se battre plus luter, juste en finir… Elle se félicita juste que Vishal soit resté a Shattrath, il ne verrait pas ça au moins. L’image l’aurait très probablement profondément choqué, il ne saurait jamais a quelle extrémité elle s’était livré, c’était mieux ainsi. Elle sourit faiblement. C’était le moment, elle ne prit même pas la peine de prier à la lumière, c’était inutile, tout était perdu de toute façon, la lumière, les Naaru avaient échoué… Ses yeux se fermèrent et ses mains moites tremblèrent sur la hampe de la lance. Juste un peu de courage et ce serai fini. Elle soupira, prête et résignée reculant sa tête, prenant de l’élan, l’élan décisif.

Soudain, un tremblement brutal secoua le vaisseau. Sa lance lui échappa et elle frappa violemment le sol. Un bruit sourd et effrayant provenait de toute part. Se levant d’un bond elle tenta de sortir de sa chambre malgré les secousses brutales pour s’enquérir de la situation. Elle vit la panique qui s’emparait de tout le monde à l’intérieur. Que se passait-il ? Entraient-ils dans un Nouveau Monde ? Où était-ce la légion ?

Soudain, il y eux un énorme craquement, elle sentit le métal se tordre et se déformer dans un gémissement d’agonie. Une violente explosion retenti puis plus rien. Tout devint noir et douleur. Une dévastation sans précédent, un chaos indescriptible se déroulait autour d’elle et son corps n’était plus qu’un débit volant de ci de la dans la carlingue meurtrie de l’Exodar.

La douleur et une profonde désorientation, c’est les premières choses qu’elle ressentit en revenant à elle. Elle ouvrit les yeux doucement, et toucha instinctivement son front maculé de sang séché. Elle observa autour d’elle en se redressant doucement. Des débris et des flammes à perte de vue. Ce lieu étrange était en ruine. Un draenei approcha d’elle doucement, il semblait aller bien et l’observa d’un œil expert.

« Vous allez bien ? demanda-t-il avec douceur.
- Je… oui, je crois, j’ai mal a la tête, mais rien de grave…
- D’accord, allongez-vous je vais vous soigner. Comment vous appelez-vous ?
- Je suis… heu… je suis… »

Elle fouilla sa mémoire en vain, une panique commençant à l’étreindre, elle ne se souvenait même plus de son nom, c’était impossible. Pas un souvenir ne jaillissait de ça mémoire, juste un voile noir et impénétrable, un brouillard épais et infranchissable. Elle balbutia une réponse.

« Je ne sais plus… je ne me souviens de rien…
- Vraiment ? C’est probablement le choc, je vais voir ce que je peux faire, restez calme et rassemblez vos esprits je vous pris. »

Elle le fixait, terrifiée, qui était-elle ? Où était-elle ? que c’était-il passé ? Elle avait tant de questions, mais sa tête lui faisait si mal… trop mal, elle continua de fouiller sa mémoire.

« Nous avons échoué sur ce monde inconnu, des ennemis ont saboté notre satellite et nous voilà. Raconta le draenei anticipant la question. Nous nous occupons des survivants puis nous verrons quoi faire.
- D’accord… je…. Je crois que je me souviens de quelque chose…
- Quoi donc ? dit-il tout en continuant de la soigner.
- De champignons… de grands champignons, très hauts et brillants.
- Zangar ? Oui, ce doit être ça, quelque chose d’autre ?
- Un petit être penché sur moi… il est très étrange, il ressemble aux champignons l’entourant et … il me parle… Oui, c’est ça il… il m’appelle Kazirzijia.
- Ce doit être votre nom, concentrez-vous, cherchez encore, d’autres choses reviendront peut-être.
- Non rien… juste les champignons et plein de choses sur eux, leurs noms, leur propriété et ce nom la…
- C’est déjà bien, reposez-vous, ça ira. »

Elle hocha doucement la tête et se laissa faire, s’abandonnant aux bons soins du draenei. Elle fouilla ça mémoire, mais ne trouva rien, rien et sans qu’elle sache pourquoi cela n’avait pas la moindre importance. Quelque chose en elle lui soufflait qu’elle ne voulait pas se souvenir. Elle se sentait si bien malgré la douleur de sa tête, comme apaisée. Elle souhaita que cela continue.

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Message  Atia Lun 4 Jan 2010 - 18:40

7 – Elwynn

« Hey Momo, regarde! Une chèvre ! s’exclama l’humain en ricanant d’un air simiesque.
- Ouais t’as raison ! Depuis quand les animaux ont droit d’entrer dans les tavernes, mwarharhar, répondit l’autre qui respirait d’une intelligence sans fin. »

La draenei, grande et sombre coiffé de deux couettes, les observa tour à tour en remuant son étonnamment longue queue. Puis soudain, elle éclata de rire, un rire dont elle ne se calma qu'a grand peine, grandement amusée. Elle leur dit alors, à peine remise de son hilarité.

« Moi pas être chèvre ! moi pas avoir de poils, pas faire de fromage et moi sentir bon ! pas comme vous ! »

Elle éclata à nouveau de rire, ce qui eut pour effet de décontenancer les deux primates qui se regardèrent.

« Ouais ben t’es bizarre quand même, monstre !
- Ça être toi qui être bizarre ! Toi même pas avoir cornes, même pas avoir queue et même pas de sabots ! haha ! ça être trop bizarre ! Toi être un pied moue ! pied moue ! »

Elle rit a nouveau, dans une bonne humeur sans faille, ce qui n'était plus le cas de Momo et son compère qui voyant que leur moquerie ne faisait pas mouche, au contraire, commencèrent a se vexer et a se montrer agressif. Ils agitèrent leurs poings avec rage et insultèrent la draenei en agrémentant le tout de menace. Mais elle resta impassible, leur souriant avec espièglerie. L’un des deux perdit patience et sortant rapidement une dague, attaqua avec un cri rageur. Mais ce fut en vain, elle lui saisit le poignet de la queue et lui écrasa son poing sur le nez avec violence. Momo regarda son ami tomber au sol en braillant puis se saisit de son épée quand un autre humain portant une imposante armure de plate dorée intervint.

« Il suffit paysan, laisse la draenei en paix ou tu tâteras de mon marteau ! »

Le ton du chevalier était sans équivoque et le paysan ramassa son ami couinant au sol avant de partir rapidement. Le sauveur soupira et se tourna vers la draenei en s’inclinant gracieusement.

« Voulez les excuser, belle dame, ils ne voulaient pas a mal, ils sont juste un peu idiots.
- Eux être marrant moi penser ! répondit la draenei en riant. Eux être trop bête !
- Hum... si vous le dites... dit le chevalier avec étonnement. Vous avez un accent charmant.
- Oui ! les gens me le dire souvent et parfois même se moquer, mais ça pas être grave, eux être idiot et ça être marrant.
- Vous êtes nouvelle ici ?
- Non moi vivre sur les terres humaines depuis.. Heu… des années, depuis le badaboum de l'Exodar mais plus trop savoir ça être quand… moi avoir trou dans la tête ! plus bien me souvenir de tout ! »

Elle éclata de rire après avoir parlé avec un débit étonnant. Le chevalier la fixait d’un air étonné, elle semblait beaucoup s’amuser en tout cas, un peu trop. Il haussa les épaules et ajouta calmement.

« Vous êtes là depuis des années et vous ne maitrisez pas encore la langue ? Je peux vous aider si vous le désirez.
- Ho non, moi pas avoir envie de faire effort, le commun être moche, dit-elle d’un air naturel. Mais si moi vouloir, moi pouvoir bien parler. Ça être juste moins marrant !
- Vraiment ? C’est… curieux.
- Oui ! si je me mets à parler comme cela, de façon tout a fait normal, même avec mon petit accent ça me rend moi amusante et les gens me prennent plus au sérieux. Si je parle mal ou si moi me remettre a parler comme ça eux pas faire attention, ni se méfier et eux être plus gentil, car trouver ça mignon alors moi parler comme ça !
- Euh… bien… Vous avez une maison dans le coin donc ?
- Non, aucune maison, moi rien posséder que moi pouvoir abandonner ou qui pouvoir être transporté facilement sur mon elekk.
- Pourquoi donc ? demanda l’humain de plus en plus étonné.
- Pour liberté, moi pas avoir d'attache, pas d’amoureux, plus de passé, pas de métier fixe, juste le présent et ce que moi porter. La vraie liberté être ça ! vivre au jour le jour sans se préoccuper d’hier ou demain. »

Elle lui fit un grand sourire en inclinant la tête sur le côté, sa longue queue entortillant une de ses couettes. Elle était non seulement étonnante, mais désarmante avec ce comportement espiègle. Il comprenait ce qu’elle disait quand elle évoquait le comportement des gens face à son apparente naïveté. Belle et rusée avec un comportement espiègle et avide de liberté, redoutable.

« Vous avez dit que vous n’avez pas de passé ? Demanda après un petit moment l'humain. que voulez-vous dire ?
- Juste ce que ça vouloir dire ! oui ! oui ! Moi avoir perdu mémoire après le badaboum et voila !
- N’avez-vous pas cherché à la retrouver ?
- Non, moi être heureuse comme ça, moi vivre dans bonheur et liberté, car plus avoir d’attache et de mauvais souvenir. Mon peuple avoir subit choses terribles, moi pas vouloir me rappeler ce que moi avoir peut-être subit, ça me rendre triste, ça être sur. Moi préféré continuer a être heureuse et vivre comme ça !
- Je… je peux comprendre oui, je comprends parfaitement même, un nouveau départ en somme.
- Voila ! toi être intelligent moi penser !
- Et de quoi vivez-vous alors belle dame ?
- Hum de plein de choses, moi avoir plein de métier, ça dépendre des jours, serveuse, scribe, vendeuse, ingénieur, garde du corps, infirmière, mercenaire et plein d’autres ! Moi être paladine, ça permettre plein de métier, même si pas me rappeler comment l'être devenu ! »

Elle éclata a nouveau de rire puis posa tapota un lourd livre attaché a sa hanche droite. Le gros tome de cuir était incrusté d’un champignon en fer poli comme les coins et les bordures de la couverture. Le paladin l’observa.

« Ça être mon seul métier permanent, moi faire un livre sur les champignons ! Tous, ceux de draenor, d’ici, moi les dessiner et écrire plein de choses dessus et faire produit avec, potion, nourriture, huile pour le corps, ça donner peau douce toi toucher ma peau toi voir ! »

Elle lui saisit la main et la posa sur son ventre dénudé. Le paladin rougit, gênée, mais du se rendre a l'évidence, l’huile était efficace, car sa peau était en effet très douce. Il retira rapidement sa main en toussotant ce qui provoqua un nouveau rire de la draenei décidément très farceuse. Ils restèrent ainsi à discuter de l'étrange philosophie de la draenei à peau sombre.

Finalement, ils se quittèrent, le chevalier rappelé par son devoir. C’est alors, en se dirigeant vers la porte, qu’un colossal draenei manqua de cogner sur la dame. Il la fixa avec les yeux grands ouverts, l’air étonné, et terrifié à la fois. Elle se recula d’un pas, prête à agir, mue par un réflexe de guerrière. Mais il ne se montra pas le moins du monde menaçant, au contraire, son expression trahissait une vulnérabilité soudaine. Il balbutia en la fixant :

« K… Kalima ? C’est moi ! C’est Vishal ! »

Il approcha et elle recula en le fixant d’un air étonné puis elle lui fit un large sourire amusé avant de dire.

« Toi faire erreur moi penser, moi être Kazirzijia, pas Kalima ! »

Elle inclina la tête le fixant, laissant paraitre toute l'espièglerie dont elle savait faire preuve. Le draenei la regarda étonné en fronçant les sourcils, il avait l’air perdu ce qui fit rire Kazirzijia. Puis il soupira.

« Oui vous avez raison, je vous ai confondu, pardonnez-moi.
- Ça pas être grave, rien, rien du tout être grave, tout être juste plus ou moins drôle, ça dépendre du point de vue. »

Il lui fit un petit sourire et reprit sa route, c'était à présent évident, Kalima n'était pas si enjouée et insouciante. Il soupira, triste et plongé dans les souvenirs de son amie disparus. Kazi le regarda s'éloigner puis eux soudain une profonde tristesse en elle, une tristesse qu'elle ne comprit pas. Elle s'échappa de la taverne en courant et traversa les bois à toute jambe jusqu'à s'immobiliser, les larmes coulant sur ses joues. Elle ne saisissait pas cette tristesse soudaine, mais savait comment la combattre. Elle se saisit d’une petite pilule rouge et l’avala. Le monde se parât alors de myriade de couleur chatoyante et de forme ondulante. Elle observa et éclata de rire, la tristesse disparaissant effacé par se spectacle hallucinogène.

« Merci les champignons, dit-elle dans son hilarité. Je vous aime ! »

Fin.

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